La Corée du Sud peut-elle faire confiance à Trump face au Nord ?
Même musique rassurante dans un autre appel téléphonique : le secrétaire américain à la Défense James Mattis a confirmé à son homologue sud-coréen Han Min-koo le déploiement comme prévu du système de missiles antibalistiques américain (THAAD) sur le sol sud-coréen. L’objectif est de se défendre contre les capacités nucléaires et balistiques de la Corée du Nord. Mattis sera en Corée du Sud ce jeudi 2 février pour en discuter, indique Channel News Asia.
Cette double annonce intervient dans un contexte régional où la Corée du Nord continue de montrer ses muscles. Le 1er janvier, Kim Jong-un a déclaré l’entrée en phase finale des préparatifs pour le test d’un missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte l’agence Yonhap. Plus encore, l’information selon laquelle le Nord aurait placé deux ICBM sur des lanceurs mobiles la semaine dernière indique la possibilité d’un test plus rapidement que prévu. Cependant, la nature du missile reste floue. Hier lundi, des responsables militaires sud-coréens ont annoncé le tir prochain d’un missile balistique à portée intermédiaire Musudan (IRBM), et non à longue portée, car, selon eux, les Nord-Coréens doivent encore « maîtriser les technologies connexes ».
Les assurances données par l’administration Trump vont-elles tranquilliser la Corée du Sud ? Rien n’est moins sûr pour le Korea Times. Les deux pays entrent même dans une « nouvelle ère incertaine et potentiellement changeante » de leurs relations, souligne l’éditorialiste. Il rappelle aussi l’allusion négative de Trump à l’accord de libre-échange KORUS (Corée – États-Unis) et au déficit commercial américain de 23 milliards de dollars. Pour la Corée du Sud, les faits démontrent pourtant clairement que cet accord profite aux deux parties. Le commerce bilatéral a en effet augmenté de 84% au cours de la dernière décennie et a atteint 115 milliards de dollars en 2015. Le moment est donc venu, appelle le Korea Times, pour le gouvernement de Séoul, mais aussi pour les entreprises sud-coréennes et américaines basées en Corée de convaincre Trump de la valeur ajoutée du KORUS. Mais pour l’instant, les vraies intentions du nouveau président américain restent floues, elles aussi.
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