Corée du Sud : Park Geun-hye ne s'excuse plus, elle contre-attaque
Cette apparition surprise a laissé tous les partis politiques « sans voix » et « stupéfaits », à l’exception du Saenuri, le parti au pouvoir. Selon le député d’opposition Joo Seung-yong, Park devrait « clarifier ses revendications devant la Cour constitutionnelle si elle est accusée à tort comme elle le prétend ». La porte-parole du Parti démocratique de Corée (DPK) Park Kyung-mee va plus loin : elle qualifie cette interview de « sale tour de manipulation des médias » : « La Présidente essaie de tromper les gens en faisant croire que le scandale était une conspiration préméditée contre elle. Mais le peuple est trop intelligent pour être trompé. » Même jugement sévère à lire dans le Korea Times, pour qui l’entretien a montré « pourquoi le public la déteste » et « pourquoi elle devrait être retirée du pouvoir ».
L’indignation s’est propagée jusqu’à des groupes civiques, indique le Hankyoreh. Hier jeudi 26 janvier, le Comité d’urgence pour la démission immédiate de Park Geun-hye a distribué des tracts demandant son arrestation, ainsi que celles du vice-président de Samsung Lee Jae-yong et de l’ancien secrétaire des Affaires civiles de la Maison-Bleue, Woo Byung-woo.
Pourquoi Park a-t-elle adopté une attitude antagoniste alors qu’elle jouait profil bas il y a encore quelques semaines ? Pour le Hankyoreh, son interview est une « campagne de relations publiques » pour ralentir l’horloge de son procès de destitution et rallier le peuple avant les vacances du Nouvel an lunaire. Le journal rappelle l’apparition récente de la présidente sud-coréenne devant la tombe de son père, l’ancien dictateur Park Chung-hee : sa stratégie actuelle semble être un « appel à la nostalgie » afin de mobiliser les opposants à sa destitution. Même isolée et suspendue de ses fonctions, Park espère toujours éviter l’impensable pour elle : la fin prochaine de sa carrière politique.
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