Inde-Pakistan : guerre de l'eau contre guerre du coton
En faisant vibrer la corde nationaliste, il s’agissait en effet pour le chef du gouvernement de courtiser les paysans en manque d’eau. « Le gouvernement ferait tout ce qu’il faut pour donner suffisamment d’eau à nos agriculteurs », a assuré Modi en visite dans la ville de Bathinda. Pour rappel, le traité de l’Indus, signé en 1960, donne à l’Inde le contrôle sur les rives Beas, Ravi et Sutlej, tandis que l’Indus, le Chenab et le Jhelum sont gouvernés par le Pakistan. New Delhi a le droit d’utiliser 20% du fleuve Indus. Le Premier ministre n’oublie pas non plus que les Indiens des zones rurales sont les plus touchés par l’opération surprise de démonétisation – les billets de 500 et 1000 roupies ne sont plus échangeables depuis aujourd’hui.
Narendra Modi ne s’en est pas tenu au partage de l’eau. Il a voulu rappeler au Pakistan la démonstration de force de l’armée indienne ces dernières semaines, indique le Times of India, notamment les « frappes chirurgicales » menées fin septembre près de la ligne de contrôle qui coupe en deux le Cachemire. « Nos frappes chirurgicales ont créé le chaos de l’autre côté de la frontière, a déclaré Modi. Le Pakistan sait parfaitement bien de quoi l’armée indienne est capable. »
De son côté, le Pakistan lui aussi tente de répondre avec des moyens non armés au conflit dans le Cachemire. L’annonce n’a pas été officialisée, mais selon les informations du quotidien pakistanais The Express Tribune, de hauts responsables du ministère de la sécurité alimentaire ont ordonné « verbalement » la suspension des permis d’importation de coton en provenance d’Inde pour une durée de trois jours.Le mois dernier, les négociants de l’Etat indien du Gujarat avaient décidé de stoppé la fourniture de légumes, dont la tomate et le piment, au Pakistan.
Les autres faits du jour en Asie du
– Pakistan : Islamabad envisage d’acheter des navires de guerre à la Chine et à la Turquie, rapporte le The Express Tribune.
– Inde : sur la démonétisation, Modi renvoie ses détracteurs dans les cordes, rapporte le site Firstpost
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