Michaëlle Jean : « La Francophonie comme pont entre l'Asie et l'Afrique »
Contexte
C’est un continent qu’elle a mis en avant lors de sa candidature au poste de Secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Elle revient d’une tournée au Cambodge, au Laos et au Vietnam. Elle y retournera l’an prochain pour y tenir une journée de la « Francophonie économique ». Michaëlle Jean est décidément très attachée aux francophones d’Asie, dont le nombre a fondu ces dernières années presque aussi vite que les neiges des monts Hoang Lien au printemps. Selon l’OIF, on comptait en 2014 : 423 000 francophones au Cambodge, 190 000 au Laos, 556 000 en Thaïlande et 654 000 au Vietnam ; autant dire une goutte d’eau parmi les 274 millions de locuteurs du français que compte l’espace francophone.
Sauf que ces chiffres ne disent rien du dynamisme de la région et de son potentiel ; ils ne disent pas non plus son désir d’échanges et d’investissements notamment avec l’Afrique francophone. En Chine par exemple, le nombre de cours de français est en perpétuelle augmentation pour répondre à l’immense besoin de traducteurs de la part des entreprises chinoises en Afrique, mais aussi – et c’est plus nouveau – de la part des voyagistes. Le boom du tourisme et l’explosion du nombre de visiteurs chinois en France, en Belgique ou au Canada requiert en effet la formation de quelques guides se débrouillant en français. Cette reconquête de la Francophonie en Asie voulue par Michaëlle Jean passe par cette « Francophonie économique » qui ne peut pas faire sans la jeunesse de ces pays. Impossible en effet de parler de l’avenir du français dans la région, sans parvenir à intéresser ceux qui l’incarneront demain.
Regardez ce que fait Viettel ! Le géant vietnamien de la téléphonie mobile est très présent en Haïti et au Cameroun.
La Francophonie est née dans le Sud et cet idéal a été porté par des hommes du Sud. Norodom Sihanouk au Cambodge, Hamani Diori au Niger, Léopold Sédar Senghor au Sénégal et Habib Bourgiba en Tunisie.
La Chine a très bien compris que le français est la troisième langue des affaires et que le français est une langue qui compte dans les négociations commerciales.
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