"League of Gods" : le Roi, la renarde et les effets spéciaux
Critique
Le Roi Zhou (Tony Leung Kar Fai), sous l’influence de la renarde Daji (Fan Bingbing), veut imposer son pouvoir sans partage sur l’ensemble de son royaume. Pour cela, il est prêt à faire appel au pouvoir démoniaque du Dragon Noir. Une fragile coalition se met en place pour s’opposer à ses ambitions. La solution : mettre la main sur l’épée de lumière. La mission incombe à Sky Lord (Jacky Heung). Dans sa quête, il trouve d’autres compagnons sur son chemin comme Nezha (Wen Zhang) ou Papillon Bleue (Angelababy).
Mais, contrairement à ce que l’on pourrait craindre, la démarche fonctionne. Probablement parce qu’elle est assumée à 100 % par son réalisateur. Koan Hui a été un proche collaborateur de Tsui Hark pendant une bonne partie des années 1990. De son mentor, il a appris l’importance du rythme et la force visuelle. Et c’est grâce à la présence de ces deux qualités que League of Gods parvient à faire oublier ses défauts. Mené tambour battant, le film enchaîne sans répit les idées les plus folles dans le but de surprendre le spectateur et conserver ainsi son attention. Jugez plutôt : Ninjas surfeurs, bébé adepte du Kung-fu, panthère noire géante, robot de bois, bateaux volants, plante parlante… N’en jetez plus ! Le rythme endiablé, épaulé par une direction artistique surchargée mais généralement de qualité (pensez Gods of Egypt qui rencontre La Cité Interdite) et des effets spéciaux à peu près au niveau, permettent de faire passer la pilule et de trouver du plaisir à la vision de ce spectacle typé « parc d’attraction ».
Pour autant, si League of Gods s’en sort à peu près avec les honneurs, il semble atteindre la limite de ce genre de démarche où casting et visuels sont rois. Et si le cinéma chinois veut réussir à recapter l’attention de ses spectateurs, tout comme Hollywood, il serait bon qu’il revienne aux bases, en proposant des histoires et des personnages à même d’intéresser le public.
Entretien
Koan Hui a commencé sa carrière au début des années 1990 en intégrant la prestigieuse Film Workshop de Tsui Hark. Véritable bras droit du barbichu génial, il participa à des degrés divers aux plus grandes réussites de l’homme durant cette décennie comme L’Auberge du Dragon ou The Blade. Par la suite, il se mit à son compte et ouvrit une compagnie d’effets spéciaux qui fut impliqué sur des productions ambitieuses comme Dragon Tiger Gate ou SPL. League of Gods est son deuxième film en tant que réalisateur.
Cao ji / Imaginechina
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