Hommage national au Bangladesh, mer de Chine et référendum en Thaïlande
Asie du Sud
Trois jours plus tard, ce lundi 4 juillet, le pays rend à ses morts un hommage national. Après avoir déposé une couronne de fleurs et respecté une minute de silence, la Premier ministre Sheikh Hasina s’est entretenue avec les familles des victimes. Mais la période de deuil ne se fait pas sans polémique. Alors que l’organisation Etat islamique a revendiqué l’attaque, le gouvernement de Dacca est resté fidèle à son discours, rapporte l’International Business Times. Niant la présence de Daech sur son sol, le ministre bangladais de l’Intérieur a imputé l’attaque à des militants du Jama’atul Mujahideen Bangladesh (JMB), un groupe terroriste local.
Quelle que soit leur affiliation terroriste, le profil des assaillants intéresse de près les journalistes et les internautes. Les premières informations disponibles font état de jeunes issus « de milieux favorisés », « de locution anglaise » et « fréquentant le Gulshan café » – à l’exception d’un étudiant de madrasa, rapporte le Daily Star. Parmi ces jeunes hommes dont les familles n’avaient plus de nouvelles depuis des mois, le quotidien bangladais dresse notamment le portrait du fils d’un dignitaire de Dacca et d’un ex-étudiant en Malaisie fan de Bollywood. Le gouverment malaisien va d’ailleurs mener son enquête sur cet ancien étudiant en commerce de la Monash University, rapporte le Straits Times.
Bien qu’il n’ait pas encore publié son manifeste, le parti républicain souhaiterait plutôt mettre fin à la « pression » mise sur Islamabad, d’après les propos Donald Trump. La diffamation de ce dernier contre les musulmans a d’ailleurs été rejetée dans le manifeste démocrate, car « violant la liberté de religion qui constitue la base de notre pays ».
Asie du Nord-Est
Mais « bien que provocatrice, la tenue d’exercices militaires dans les eaux internationales autour des Paracels n’est pas illégale et ne devrait pas créer d’effet d’escalade », nuance le chercheur. Il s’agit surtout pour les Chinois d’avertir l’opinion nationale, afin de montrer que leur pays « ne plie pas face aux puissances étrangères ». Au-delà du jugement de La Haye, les récentes patrouilles de navires américains en mer de Chine du Sud pourraient bien avoir incité Pékin à organiser de tels exercices, commente le South China Morning Post.
Les proches des défunts se sont rendus à Dacca afin d’identifier et de voir les victimes, avant que leurs corps ne soient renvoyés à l’archipel. Ils devraient être transportés par un avion du gouvernement demain mardi 5 juillet. Le seul survivant japonais, Tamaoki Watanabe, devrait lui aussi être transféré le même jour. Blessé par balles, Watanabe se trouve désormais dans un état stable et se remet petit à petit de ses blessures, a indiqué le vice-ministre Kihara.
De leur côté, les musulmans japonais s’avouent consternés par l’attaque de Dacca qu’ils condamnent, rapporte le Mainichi Shimbun. Ils se sont ainsi retrouvés hier dimanche afin de prier pour les victimes de l’assaut et appeler l’opinion publique à ne pas faire d’amalgame.
Or, beaucoup de questions restent sans réponse. Pourquoi l’équipage était-il en contact avec le NIS – les renseignements sud-coréens – au moment du drame ? Pourquoi le ministère de la Défense a nié que le navire transportait des matériaux pour une base navale ? Le journaliste rappelle que l’élection du 13 avril joue un rôle dans ces manœuvres politiques. Le parti Saenuri est en difficulté. Après avoir perdu sa majorité au parlement il préfère agir en faveur de la présidente au détriment des familles des victimes, selon le quotidien sud-coréen.
Asie du Sud-Est
Cependant, le Bangkok Post fait part de critiques de plus en plus pressantes. Des activistes dénoncent surveillance, rapports d’information sur l’activité des opposants, contrôles de sécurité et renforcement de l’ordre lors des manifestations. Pour l’opposition, ces centres de maintien de la paix sont hors-la-loi et ont pour objectif d’empêcher toute résistance et d’influencer le résultat du référendum.
« Les Bangladais doivent être appelés Bangladais », se justifie l’un des participants de la manifestation. Une mosquée a d’ailleurs été brûlée le même jour dans le nord de l’Etat. De telles actions anti-musulmanes soulignent bien l’intransigeance d’une partie de la population birmane à l’égard de la question des Rohingyas, alors même qu’Aung San Suu Kyi est accusée par la communauté internationale de ne pas faire assez en leur faveur.
Les suspects, dont deux policiers, seraient âgés entre 19 et 52 ans et se seraient procurés l’arme dans un pays voisin. Lors des perquisitions, la police a saisi plusieurs armes blanches, des cagoules et des drapeaux à l’effigie du groupe terroriste. Invoquant une « rivalité » ou une « attaque ciblée », les autorités avaient dans un premier temps exclu la piste terroriste, mais celle-ci a été réintroduite lorsque Muhamad Wanndy Mohamad Jedi, membre malaisien proéminent de Daech, a revendiqué l’attaque sur Facebook.
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