Confiance entre Pékin et Washington, "Temple des tigres" en Thaïlande et verdict sur un massacre en Inde
Asie du Nord-Est
Certes, ces deux postures reflètent d’importantes différences ; mais d’après Xi Jinping, elles ne sont pas inconciliables. En cause : les « intérêts » que Pékin et Washington « ont en partage ». Le président chinois appelle ainsi à un « dialogue constructif » et à un rejet de la « confrontation », chaque Etat devant « fournir des efforts pour venir à bout de leurs pierres d’achoppement » – et ce quand bien même « les résultats ne seraient pas forcément immédiats ».
Yang Jiechi, conseiller des Affaires de l’Etat et ex-ministre des Affaires étrangères, s’est par la suite chargé d’illustrer la bonne volonté chinoise. Selon ses propos, Pékin aurait « multiplié les consultations » avec les pays-membres de l’ASEAN afin de résoudre les conflits en mer de Chine du Sud. Le haut diplomate a insisté sur la double stratégie chinoise consistant à régler directement les différends entre les parties prenantes, d’une part, et à solliciter l’ASEAN pour maintenir la sécurité régionale, d’autre part. John Kerry a néanmoins rappelé la nécessité de régler les conflits « en vertu des normes internationales ». Les allusions à la saisine de la Cour permanente d’Arbitrage de La Haye par Manille l’année dernière, suivie de sa déclaration de compétence – que Pékin réfute – sont à peine voilées…
D’ailleurs, d’après un second article du South China Morning Post, le ministre taïwanais de la Défense a annoncé ce lundi 6 juin que Taipei ne reconnaîtrait pas l’éventuelle zone d’idenfitication de défense aérienne (ADIZ) que Pékin s’apprêterait à mettre en place en mer de Chine du Sud, à l’approche du verdict de la Cour néerlandaise (voir notre revue de presse du 1er juin 2016). D’après Taïwan, une telle décision unilatérale – que les autorités chinoises n’ont ni confirmée, ni démentie – ne ferait « qu’annoncer une nouvelle vague de tensions » dans la région. Voilà qui remet en perspective les modalités du « dialogue constructif » demandé par Xi Jinping…
Le quotidien nippon rappelle que le gouvernement central prévoit de déménager la base américaine de Futenma (Marine Corps Air Station), actuellement située dans la ville densément peuplée de Ginowan, vers la ville côtière moins peuplée de Nago.
Néanmoins, d’après Han Min-koo, les craintes chinoises sont démesurées. « La Chine surestime le THAAD », explique-t-il, dans la mesure où son objectif est uniquement de se « prémunir contre une attaque nucléaire nord-coréenne ». C’est d’ailleurs pour cela que Séoul « autorisera très certainement » le déploiement du bouclier, a indiqué le ministre.
Asie du Sud-Est
En outre, la police thaïlandaise menera une autre enquête dans les prochains jours pour déterminer si cette attraction touristique est coupable de trafic d’animaux sauvages. Depuis les premières accusations, 147 tigres ont été déplacés dans les centres pour la vie sauvage de Khao Pratap Chang et de Khao Son. Les autorités ont par ailleurs découvert que deux tigres ne figuraient pas sur la liste d’origine du temple. Le département des parc nationaux, de la vie sauvage et de la protection des plantes, envisage ainsi d’annuler la licence qui autorise le temple à accueillir des animaux, ainsi que leur droit à investir sur le terrain. Pour remonter aux origines du scandale, (re)lire notre revue de presse du 2 juin.
Et pour l’accompagner sur ce chemin, la Birmanie peut compter sur la Russie. C’est lors d’un forum sur le nucléaire à Moscou que Rosatom, une entreprise publique Russe, a annoncé la création d’un organe de travail russo-birman pour la construction de centrales en Birmanie. En 2007, un premier accord entre Naypyidaw et Moscou autorisait l’entrée en fonction du premier centre de recherche nucléaire du pays. Et en juin 2015, la Birmanie et la Russie signaient un « mémorandum de compréhension ». Objectif : coopérer en matière de technologies nucléaires dans un but pacifique et sur un fondement légal.
La stratégie birmane de Rosatom s’inscrit dans une volonté d’investir massivement en Asie du Sud-Est. D’après le directeur chargé des affaires internationales de la compagnie, Nikolay Drozdov, des accords de coopération ont également été signés avec la Thaïlande, le Laos et le Cambodge. L’entreprise construit actuellement deux réacteurs nucléaires au Vietnam et a reçu un appel d’offre pour la conception d’un réacteur de 10 megawatts en Indonésie.
Asie du Sud
Le massacre de la Gulbarg Society avait secoué l’Inde en 2002. Une foule d’Hindous avait alors attaqué ce quartier musulman de la ville de Chamanpura, dans l’Etat du Gujarat alors dirigé par Narendra Modi, faisant 69 victimes. Des violences en représailles à la mort de 59 pèlerins hindous décédés dans l’incendie d’un train attribué à des musulmans.
Lors de son intervention, Imran Kahn a même imputé les problèmes de cœur du Premier ministre pakistanais aux « Panama Papers ». Pour le dirigeant du Mouvement du Pakistan pour la Justice (PTI), ces désagréments sont liés aux fils de Nawaz Sharif. Questionnés sur les sociétés offshores de la famille Sharif, deux de ses fils ont donné des versions différentes. Ce qui fait dire à Imran Kahn : « Si ses fils étaient plus cohérents dans leur déclaration, il n’aurait pas de problèmes de cœur. » Nawaz Sharif est encore à Londres où il se remet d’une opération à cœur ouvert (voir notre revue de presse du 31 mai).
La fatwa a été rédigée en lien avec le Coran et le Hadith (paroles du prophète Mohammed). Le prédicateur Masuud a assuré que le premier objectif était de publier un pamphlet portant les principales mesures de la fatwa et de les distribuer à plus de 10 millions de personnes. S’il a reçu l’aide de la police pour mettre en pratique son idée, il affirme qu’il ne cherche plus l’aide du gouvernement même s’il accueillera « avec bienveillance » toute initiative officielle. Le clergé devrait annoncer officiellement la fatwa le 18 juin lors d’une conférence de presse à Dacca, la capitale bangladaise. Les Oulémas (théologiens de l’islam) qui ont signé la fatwa, en feront le prêche dans leur mosquée. Le prédicateur a aussi affirmé que les réseaux sociaux seront utilisés pour toucher les « jeunes générations ».
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