Revue de presse Asie - 26 mai 2016

Avertissement chinois au G7, débris du MH370 et anniversaire de Modi au pouvoir

Trois nouveaux débris supposés du MH370 ont été retrouvés au Mozambique et à l'île Maurice. Copie d'écran de Channel News Asia, le 26 mai 2016.
Trois nouveaux débris supposés du MH370 ont été retrouvés au Mozambique et à l'île Maurice. Copie d'écran de Channel News Asia, le 26 mai 2016.

Asie du Nord-Est

South China Morning Post – C’est à Ise Shima, non loin de Tokyo, que se se tient actuellement le sommet des dirigeants du G7. Pendant deux jours, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Etats-Unis et le Japon aborderont diverses problématiques allant du réchauffement climatique à la question sécuritaire en Asie. Mais ce qui inquiète la Chine, au premier jour du sommet, ce sont les tensions en mer de Chine du Sud. Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, met en garde contre des négociations qui pourraient aggraver les tensions dans la région. Pour lui, les membres du G7 doivent maintenir une position « impartiale et juste plutôt que d’appliquer deux poids deux mesures ou un état d’esprit d’alliances ». Le ministre fait allusion à la réunion du mois dernier qui a débouché sur une déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères du G7. Sans viser directement la Chine, chaque membre avait exprimé une « forte opposition à une quelconque action unilatérale, intimidante, coercitive ou provocatrice qui pourrait altérer le statu quo et faire monter les tensions ». Pékin s’était empressée de condamner ces propos.
Mainichi Shimbun – Au Japon, Barack Obama ne pourra faire l’impasse sur d’épineux dossiers grevant les relations entre Washington et Tokyo. Ainsi le quotidien nippon The Mainichi révèle que le président américain pourrait s’entretenir demain vendredi 27 mai, lors de sa visite à Hiroshima, avec des survivants de l’attaque nucléaire de 1945, appelés hibakusha. Une décision justifiée par le symbole fort qu’une telle rencontre pourrait représenter, en faveur d’un monde débarrassé de toute arme nucléaire.

Mais outre les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, l’ombre de la Seconde guerre mondiale continue de flotter sur les relations nippo-américaines, souligne le Mainichi dans un second article. Sur l’île d’Okinawa, où sont implantées des bases militaires américaines depuis 1945, le sentiment anti-Etats-Unis ne cesse d’enfler au sein de la population locale. Dernier événement en date responsable de cette hostilité : « l’abandon du corps sans vie » – donc, le meurtre – d’une habitante de l’île par « un civil américain » travaillant dans l’une des bases militaires… Un « incident » que Barack Obama s’est empressé de qualifier « d’inexcusable » et que les autorités des deux pays ont immédiatement pris en charge.

Malgré ces facteurs de tension, Shinzo Abe a néanmoins réaffirmé sa volonté de consolider son alliance avec les Etats-Unis, qu’il considère comme « le cœur de sa diplomatie et sa principale relation bilatérale en matière de sécurité ». De même, le Japon représente le « principal relai » du pivot américain vers l’Asie, commente le quotidien nippon.

Korea Herald – Quel avenir pour le secrétaire général des Nations unies? Alors que Ban Ki-moon achève son deuxième mandat, l’ambiance est aux spéculations. Selon le Korea Herald, il devrait se présenter à la présidentielle de 2017 en Corée du Sud, pour succéder à la présidente Park Geun-hye. Le quotidien sud-coréen affirme que Ban Ki-moon aurait fourni de « fortes indications », durant une réunion avec les membres d’une association de journalistes à Séoul. Il a déclaré qu’il redeviendrait  » un citoyen coréen dès le premier janvier de l’année prochaine ». A son retour en Corée, il réfléchira à ce qu’il « doit faire », « prendra une décision et demandera conseil si nécessaire ». Après la conférence de presse, Ban Ki-moon a rejoint un dîner de bienvenue, tenu par le Hong Yong-pyo le ministre coréen pour l’unification. Lors d’un discours, il a exprimé être « convaincu que la diplomatie est la seule solution pour résoudre la complexe et dangereuse situation dans la péninsule coréenne. Par ailleurs, cette diplomatie doit indéniablement être fondée sur le respect par la Corée du Nord du droit international et des décisions du Conseil de sécurité [de l’ONU] ».

Asie du Sud-Est

Channel News Asia – La disparition du vol MH370, en mars 2014, continue d’apporter son lot de mystères. Trois débris supposés de l’appareil viennent d’être retrouvés à l’île Maurice et au Mozambique, indique Channel News Asia, à des milliers de kilomètres de la zone inspectée conjointement par la Malaisie, l’Australie et la Chine. Ils s’ajoutent aux cinq débris retrouvés précédemment au Mozambique et à l’île de la Réunion. Peu d’informations ont été livrées sur cette nouvelle découverte, si ce n’est que les autorités malaisiennes doivent se charger de récupérer les pièces avant de les envoyer en Australie pour examen. Cela relancera-t-il l’enquête sur la catastrophe aérienne ? Près de 90% de la zone de recherche a déjà été passée au peigne fin, à l’ouest des côtes australiennes… Si les 10% restants ne révèlent rien sur la disparition du Boeing 777, les opérations pourraient prendre fin dès le mois d’août, a indiqué le chef du Bureau australien de la Sécurité des transports.
Myanmar Times« Après ma libération, j’ai dû repartir de zéro dans ma vie ». C’est le titre du rapport publié par deux ONG birmanes – Assistance Association for Political Prisoners (AAPP) et Former Political Prisoners Society (FPPS) – qui tirent la sonnette d’alarme sur le sort des prisonniers politiques dans le pays. Certes, la Ligue nationale pour la Démocratie s’est engagée à libérer les détenus concernés et à ne plus faire de « prisonniers de conscience ». Mais pour s’assurer de la bonne mise en œuvre de ce programme, l’AAPP et la FPPS proposent leurs propres solutions. D’une part, afin de mettre un terme à la détention d’individus pour motifs politiques, les deux ONG soulignent la nécessité de « mettre un terme à la guerre civile, d’amender la Constitution et les lois pour en retirer les dispositions injustes, et d’établir un système judiciaire dans lequel le peuple peut avoir confiance ». D’autre part, afin d’assurer la bonne réintégration des prisonniers politiques après leur libération, l’AAPP et la FPPS appellent la police et les officiels reponsables des détentions à s’excuser individuellement pour leurs actes. Tout cela au service de la « réconciliation nationale ».
Prachatai – La presse du Sud-Est asiatique se fait aujourd’hui l’écho des enjeux liés au vieillissement de sa population. Depuis Bangkok, le média d’information Prachatai relaye ainsi les inquiétudes de la femme d’affaires et économiste Kirida Bhaopichitr, directrice de recherche au sein du Thailand Development Research Institute (TDRI), selon laquelle la Thaïlande pourrait tomber d’ici vingt ans dans le « piège des pays à revenu moyen », dit middle-income trap. En cause : le vieillissement rapide de sa population, couplé à une croissance économique considérée comme faible (3,5% par an) et de fortes disparités de revenus. Kirida Bhaopichitr appelle ainsi le gouvernement à augmenter la part du secteur industriel à 60% du PIB du pays tout en développant les secteurs primaires et tertiaires à l’aide de nouvelles technologies.

Mais contrairement à ses déclarations, la Thaïlande n’est pas l’unique pays d’Asie du Sud-Est à risquer gros économiquement en raison de son vieillissement. En Indonésie, la hausse de la part des plus de 65 ans de 7% aujourd’hui à 14% en 2050 fait craindre une augmentation de la pauvreté dans l’archipel, comme indique le Jakarta Post. Philip O’Keefe, économiste de la Banque mondiale, dresse en effet un lien entre vieillissement et précarité en Indonésie, où « les plus de 70 ans ont plus de probabilité d’être frappés par la pauvreté ». D’après lui, Jakarta doit donc mettre en place des politiques permettant « d’améliorer la santé des individus » de même que faire des efforts budgétaires en faveur de la sécurité et de la protection sociales.

Pour approfondir sur les conséquences du vieillissement en Asie, (re)lire notre dossier sur la silver économie.

Asie du Sud

First Post -Deuxième anniversaire pour Modi. 74% d’approbation selon un sondage instaVaani, 40 voyages à l’étranger, 363 discours en 706 jours de pouvoir… Le Premier ministre indien affiche de bons résultats, deux ans après son élection au poste. Il est aussi classé 5e dans la liste des plus grands dirigeants du monde par Fortune, Forbes le classe comme la neuvième personne la plus puissante et il est le deuxième homme politique le plus suivi sur Twitter. Mais le plus grand exploit de Modi est de maintenir une stabilité gouvernementale, la première depuis 1984. Son gouvernement semble en revanche plus à la traîne : il n’a pas réussi à maintenir les prix, ni à créer suffisamment d’emplois même si de nombreux comptes en banque ont été ouverts. Le parti de Modi a vécu deux années en dents de scie. En 2014, le BJP a fait de très bons résultats lors des élections des Parlements locaux, en 2015 il a subi de lourds revers notamment à Delhi et cette année, il a impressionné en remportant pour la première fois l’Assam. Dernier bilan de Narendra Modi : à la fin de son mandat, dans trois ans…
The Express Tribune -Le Pakistan a signé un contrat pour un nombre indéterminé d’hélicoptères de recherche et de secours avec le géant aérospatial italien Leonardo-Finmeccanica. Le contrat qui concerne des hélicoptères Agusta Westland AW 139 a été signé à Islamabad, selon un communiqué de la compagnie, en présence de l’ambassadeur italien au Pakistan, Stefano Pontecorvo. Le début de la livraison des hélicoptères est attendu pour 2017. Le contrat fait partie d’un plan de renouvellement du parc aérien du pays qui inclut plusieurs lots, un support logistique et un volet sur la formation pratique. Le Pakistan a déjà 11 autres hélicoptères de ce modèle, 5 d’entre eux sont utilisés par le gouvernement pour des tâches de protection civile et de transport. 37 autres pays utilisent ces appareils pour : l’application de la loi, la recherche et le sauvetage, les services médicaux d’urgence, de secours, de patrouille maritime et de lutte contre les incendies.
The Hindu -L’heure de la reconstruction. Le ministre sri-lankais des Finances, Ravi Karunanayake, a annoncé lors d’une réunion avec les membres de l’association des correspondants étrangers, que 1,5 à 2 milliards de dollars seraient nécessaires pour les dépenses liées au logement. Près de 130 000 maisons auraient été touchées par les inondations. Si un certain nombre de ces maisons pourront être occupées de nouveau après quelques travaux, on estime qu’une sur cinq environ devra être reconstruite. La partie ouest du pays, y compris la capitale économique Colombo, a particulièrement été touchée par les inondations. Le ministre a indiqué que toutes les catégories sociales ont été concernées, notamment les personnes aisées. Le pays s’attend donc à des répercussions économiques. Aujourd’hui, jeudi 26 mai, 62 000 personnes se trouvent toujours dans des camps de secours.
Par Joris Zylberman, Alexandre Gandil, Alice Hérait et Claire Courbet, avec Sébastien Farcis à New Delhi et Anda Djoehana Wiradikarta à Paris

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]