Chine : quel accès au marché pour les investissements étrangers ?
Ce Guide constitue la réglementation de base pour les investissements étrangers. Il fournit en effet les directives sur l’ouverture ou la fermeture d’un secteur économique particulier. Les secteurs concernés sont ainsi classés en trois catégories : ils peuvent être « encouragés », « restreints » ou « interdits ». En principe, ceux qui ne sont pas cités dans le Guide ne font l’objet d’aucune restriction et sont donc autorisés.
Entre le 4 novembre et le 3 décembre 2014, la NDRC et le MOFCOM ont soumis au public un projet de révision du Guide afin de solliciter des commentaires de toute personne ou entité concernée par son application.
Le 10 mars 2015, la version finale du projet de révision a finalement été promulguée. A bien lire, elle ne contient que très peu de changement par rapport au projet de révision qui avait été soumis au public. Le nouveau Guide, entré en vigueur le 1er avril 2015, est marqué par le maintien d’une division des industries en trois catégories de secteurs ainsi qu’à l’intérieur de chacun d’eux, par des libéralisations sectorielles plutôt décevantes.
Encouragé, restreint ou interdit, les catégories ne changent pas
Ensuite, les secteurs dits « restreints » connaissent un processus d’approbation par les autorités administratives, qui est alourdi. Des conditions supplémentaires sont imposées. Dans certains cas, la présence d’un partenaire chinois est obligatoire.
Enfin, les secteurs « interdits » pour lesquels l’accès au marché chinois n’est pas autorisé aux investisseurs étrangers.
Les enseignements du maintien des trois catégories de secteurs
Par ailleurs, plusieurs mesures sectorielles testées dans la Zone de libre-échange n’ont pas été reprises au plan national. Par exemple, les mesures de libéralisation de l’investissement étranger dans le secteur médical ou dans le secteur du tourisme.
Des libéralisations sectorielles décevantes
Néanmoins, certaines libéralisations sont décevantes ou s’avèrent inutiles. Plusieurs raisons à cela. Prenons la libéralisation des secteurs dans lesquels la concurrence chinoise est prête. Elle s’opère dans les secteurs suivants : la fabrication de composants automobiles, dans laquelle il est désormais possible de créer des sociétés à capitaux 100% étrangers (Wholly Foreign Owned Enterprises, ou WFOE). A noter que la fabrication de véhicules automobiles est devenue un secteur restreint et toujours obligatoire en Joint-venture avec un plafond maximum de 50% de participation étrangère.
La création de WOFE est par ailleurs possible dans la fabrication de composants et moteurs de bateaux, la fabrication de bateaux de luxe, la comptabilité et l’audit. Pour ce qui est des services de transport maritime international, une Joint-venture avec un partenaire chinois est obligatoire mais il est désormais possible pour la partie étrangère de détenir une participation majoritaire. Quant à l’industrie pharmaceutique (analgésiques, vitamines ou antibiotiques), elle a été retirée de la liste des secteurs restreints.
Les barrières qui subsistent
Autre raison d’être déçu : certains secteurs ont été libéralisés mais ils ne représentent plus d’intérêt pour les investisseurs étrangers. C’est le cas par exemple pour la fabrication de certaines fibres chimiques et de certains produits chimiques.
Une dernière catégorie de secteurs ont été libéralisés, mais cette libéralisation est motivée par la volonté de la Chine d’acquérir de la technologie étrangère. Il en va ainsi de l’exploitation de champs pétroliers, la fabrication de systèmes de contrôle de trafic aérien, les technologies de recyclage des déchets, les industries créatives telles que le design industriel, architectural ou la mode. Les établissements de soins pour les personnes âgées ont eux aussi rejoint cette catégorie de secteurs encouragés, de même que les sociétés d’inspection de biens importés et exportés.
Maintien ou renforcement des contraintes dans les secteurs stratégiques
Plus encore, certains secteurs ont rejoint les listes de ceux interdits aux investissements étrangers : la vente en gros et au détail de cigarettes et de produits de l’industrie du tabac, les maisons de vente aux enchères de reliques culturelles. Dans le secteur du nucléaire, la production d’uranium ne peut plus accueillir d’investisseurs non chinois. De même pour la sélection et la production des OGM dans le secteur agroalimentaire.
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