Photo-reportage : Bhoutan, le royaume des Dzong
Contexte
Le royaume himalayen du Bhoutan est principalement connu pour sa politique de promotion de l’indice du Bonheur National Brut (ou Gross National Happiness), à l’inverse du Produit National Brut. Selon le quatrième roi Jigme Singye Wangchuck qui en fit la promotion dès 1972, le « BNB » est plus à même d’aider au développement des sociétés – et en particulier la société bouthanaise pour laquelle il a été forgé.
Bien que légèrement remis en cause depuis juillet 2013, cet indice aura guidé le développement du pays pendant les quarante dernières années en façonnant une économie fondée sur des valeurs bouddhistes servant la culture du Bhoutan. Et l’une des nombreuses manifestations de cette « singularité » bouthanaise est encore visible dans la préservation de l’architecture, et notamment de ses joyaux architecturaux : les Dzong.
C’est sans aucun doute le bâtiment le plus représentatif du « pays du dragon tonnerre ». Pour les puristes, ils ne sont pas sans faire penser au Potala de Lhassa au Tibet. Pas moins de 1 300 y aurait été recensés, disséminés sur le royaume. Érigées à partir du XIIème siècle pour protéger les points stratégiques du royaume, les plus anciennes de ces gigantesques forteresses étaient à l’origine la propriété de puissantes familles. Puis, au XVIIème siècle, sous l’influence de Ngawang Namgyel – l’unificateur du Bhoutan -, on assiste à une large vague de construction, en grande partie car ces Dzong sont destinés à devenir les relais de l’administration centrale et des monastères. En effet, et c’est là le particularisme de ces immenses bâtisses, elles recoupent encore de nos jours et les « services publics » du royaume et les monastères. Construits toujours selon le même modèle, les Dzong présentent deux parties distinctes abritant les bureaux de l’administration civile d’un côté et les communautés monastiques régionales de l’autre.
Comme nous pouvons le voir, les Dzong se présentent comme des structures défensives, de forme carrée ou oblongue. Ils sont généralement très imposants : les murs peuvent ainsi mesurer jusqu’à deux mètres d’épaisseur ! Le bâtiment s’articule autour d’une tour centrale (ou utse), bâtie au milieu d’une cour, qui est elle-même entourée par d’imposants murs abritant les cellules des moines, une cuisine et les bureaux administratifs.
Les bâtiments qui encerclent la cour sont généralement boisés et offrent de superbes balcons et arcades sculptés. Alors que les étages supérieurs, inaccessibles aux ennemis, arborent d’imposantes fenêtres richement décorées, les premiers étages ne sont percés que d’étroites meurtrières. Dans leur construction, aucun clou n’est utilisé : seules les pièces de bois sont assemblées en suivant la technique dite de queue d’aronde.
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