Culture
Photographes d’Asie

Photo-reportage : Bhoutan, le royaume des Dzong

Le Dzong de Punaka.
Le Dzong de Punaka. (Crédit : Antoine Richard).
Les Dzong sont sûrement les bâtiments les plus représentatifs du « pays du dragon tonnerre ». Immenses structures administratives et religieuses, ils maillent tout le royaume. La dualité de leur mission s’expriment aujourd’hui encore dans leur construction puisque chacun présente deux parties distinctes pour abriter d’un côté les services de l’administration du royaume et de l’autre les services religieux régionaux. Exploration en images.

Contexte

Le royaume himalayen du Bhoutan est principalement connu pour sa politique de promotion de l’indice du Bonheur National Brut (ou Gross National Happiness), à l’inverse du Produit National Brut. Selon le quatrième roi Jigme Singye Wangchuck qui en fit la promotion dès 1972, le « BNB » est plus à même d’aider au développement des sociétés – et en particulier la société bouthanaise pour laquelle il a été forgé.

Bien que légèrement remis en cause depuis juillet 2013, cet indice aura guidé le développement du pays pendant les quarante dernières années en façonnant une économie fondée sur des valeurs bouddhistes servant la culture du Bhoutan. Et l’une des nombreuses manifestations de cette « singularité » bouthanaise est encore visible dans la préservation de l’architecture, et notamment de ses joyaux architecturaux : les Dzong.

C’est sans aucun doute le bâtiment le plus représentatif du « pays du dragon tonnerre ». Pour les puristes, ils ne sont pas sans faire penser au Potala de Lhassa au Tibet. Pas moins de 1 300 y aurait été recensés, disséminés sur le royaume. Érigées à partir du XIIème siècle pour protéger les points stratégiques du royaume, les plus anciennes de ces gigantesques forteresses étaient à l’origine la propriété de puissantes familles. Puis, au XVIIème siècle, sous l’influence de Ngawang Namgyel – l’unificateur du Bhoutan -, on assiste à une large vague de construction, en grande partie car ces Dzong sont destinés à devenir les relais de l’administration centrale et des monastères. En effet, et c’est là le particularisme de ces immenses bâtisses, elles recoupent encore de nos jours et les « services publics » du royaume et les monastères. Construits toujours selon le même modèle, les Dzong présentent deux parties distinctes abritant les bureaux de l’administration civile d’un côté et les communautés monastiques régionales de l’autre.

Comme nous pouvons le voir, les Dzong se présentent comme des structures défensives, de forme carrée ou oblongue. Ils sont généralement très imposants : les murs peuvent ainsi mesurer jusqu’à deux mètres d’épaisseur ! Le bâtiment s’articule autour d’une tour centrale (ou utse), bâtie au milieu d’une cour, qui est elle-même entourée par d’imposants murs abritant les cellules des moines, une cuisine et les bureaux administratifs.

Les bâtiments qui encerclent la cour sont généralement boisés et offrent de superbes balcons et arcades sculptés. Alors que les étages supérieurs, inaccessibles aux ennemis, arborent d’imposantes fenêtres richement décorées, les premiers étages ne sont percés que d’étroites meurtrières. Dans leur construction, aucun clou n’est utilisé : seules les pièces de bois sont assemblées en suivant la technique dite de queue d’aronde.

Voir la série photo :
Le Dzong de Punaka

Le Dzong de Punaka (Crédit : Antoine Richard)

Le Dzong de Punaka

Le Dzong de Punaka (Crédit : Antoine Richard)

Le Dzong de la capitale du Bhoutan Thimpu.

Le Dzong de la capitale du Bhoutan Thimpu. (Crédit : Antoine Richard)

L’entrée de l’aile administrative. (Crédit : Antoine Richard)

Détail de l’aile administrative. (Crédit : Antoine Richard)

Le Dzong de la capitale abrite tous les services centraux du royaume.

Le Dzong de la capitale abrite tous les services centraux du royaume. (Crédit : Antoine Richard)

l'habit traditionnel, le "gho".

Comme dans tous les Dzong du pays, les Bhoutanais se doivent de revêtir l'habit traditionnel, le gho. (Crédit : Antoine Richard)

Détail des fenêtres sculptées du premier étage. (Crédit : Antoine Richard)

Le mur extérieur du Dzong de Thimpu.(Crédit : Antoine Richard)

Les Dzong sont des lieux de culte et surtout de vie.

Les Dzong sont des lieux de culte et surtout de vie. (Crédit : Antoine Richard)

Comme dans de nombreux lieux de culte, on doit se déchausser avant d’entrer.

Comme dans de nombreux lieux de culte, on doit se déchausser avant d’entrer. (Crédit : Antoine Richard)

La tour centrale ou "utse"

La tour centrale ou utse. (Crédit : Antoine Richard)

Une entrée de Dzong.

Une entrée de Dzong. (Crédit : Antoine Richard)

Un Dzong perdu dans les montagnes. (Crédit : Antoine Richard)

Le Dzong de Paro. (Crédit : Antoine Richard)

Détail du Dzong de Paro. (Crédit : Antoine Richard)

Détail du Dzong de Thimpu.

Détail du Dzong de Thimpu. (Crédit : Antoine Richard)

Détail du Dzong de Thimpu.

Détail du Dzong de Thimpu. (Crédit : Antoine Richard)

Le Dzong de Paro.

Le Dzong de Paro. (Crédit : Antoine Richard)

Le Dzong de Wangdue Phodrang entièrement détruit par un incendie en 2008 et depuis lors en rénovation. Sa réouverture est prévue pour 2018. (Crédit : Antoine Richard)

 

 

Une série photo réalisée par Antoine Richard au Bhoutan.

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A propos de l'auteur
Antoine Richard est rédacteur en chef adjoint d'Asialyst, en charge du participatif. Collaborateur du Petit Futé, ancien secrétaire général de l’Antenne des sciences sociales et des Ateliers doctoraux à Pékin, voyage et écrit sur la Chine et l’Asie depuis 10 ans.