Épidémie de syphilis au Japon : quelles réponses ?
Contexte
La syphilis est une maladie infectieuse causée par le tréponème pâle et transmise en général par des rapports sexuels. Les symptômes commencent en général à apparaître après une période d’incubation de trois à six semaines : des indurations, phénomènes de durcissement d’un tissu organique (stade 1) ; un gonflement des ganglions, des accès de fièvre et des rougeurs cutanées (stade 2) ; une apparition de gommes (stade 3) ; une paralysie générale (stade 4).
Le nombre de cas a considérablement diminué au Japon dans les années d’après-guerre, grâce au traitement à la pénicilline développé par l’Américain John Friend Mahoney en 1943, passant de 220 000 en 1948 à 40 000 en 1953, puis sous la barre de 1 000 cas chaque année depuis le début des années 1990. Mais après cette période de stabilisation, le nombre de syphilitiques n’a cessé d’augmenter depuis 2010. Durant les onze premiers mois de cette année, 2 340 malades ont été recensés dans le pays et 930 dans la capitale.
Une augmentation plus marquée chez les jeunes femmes
L’éducation sexuelle au Japon
« Au primaire, dans les cours d’hygiène et d’éducation physique en quatrième année (10 ans), on enseigne les caractères sexuels secondaires, c’est-à-dire les changements du corps, l’apparition des premières règles, les premières éjaculations, la mue, la pilosité et la naissance de l’intérêt pour l’autre sexe, indique Michiaki Motohashi, spécialiste de l’éducation des jeunes et membre de la Société japonaise pour l’éducation sexuelle. Dans les mêmes cours au collège (13-15 ans), on apprend la création de la vie (union du sperme et de l’ovule), ainsi que la prévention contre les infections sexuellement transmissibles et le sida. Si on explique que le préservatif est le centre de la prévention des IST et du sida, on ne va cependant pas jusqu’à montrer la manière d’utiliser l’objet lui-même. »
L’évolution des pratiques sexuelles
Campagnes de sensibilisation et mesures de prévention
Le sida progresse aussi chez les jeunes Tokyoïtes
Tokyo est le département japonais qui recense le plus de nouveaux sujets séropositifs (infectés par le virus d’immunodéficience humaine, VIH) et sidéens (malades ayant développé la forme aiguë de l’affection causée par le virus). En 2014, 1 520 nouveaux cas ont été recensés dans le pays et 512 dans la seule capitale nippone (96 % d’hommes), parmi lesquels 29 % étaient âgés de 20 à 29 ans. Jamais autant de jeunes Tokyoïtes d’une vingtaine d’année n’avaient été concernés depuis 1989, année où le gouvernement métropolitain a commencé ce recensement. Selon le comité sur le sida, qui dépend du ministère japonais de la Santé, un tiers des nouveaux patients en 2012 ne savaient pas qu’ils étaient séropositifs avant l’apparition des symptômes, ce qui justifie la nécessité d’améliorer le système de dépistage précoce du VIH.
J-F. H.
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