"Exclure Taïwan de l’Assemblée mondiale de la Santé serait une grave erreur"
A savoir
L’Assemblée mondiale de la santé (AMS), organe décisionnel de l’OMS, ne connaît pas de statut d’observateur. En revanche, l’article 3 de son règlement intérieur autorise son directeur général (actuellement le Dr Margaret Chan) à convier des États non membres ou des territoires à envoyer des délégués à l’assemblée en tant qu’observateurs. L’obstacle n’est donc pas juridique; il est seulement – mais c’est déjà beaucoup – politique.
Depuis 1997, Taïwan, exclue de l’ONU et donc de l’OMS en 1971, tente, sous le nom de « République de Chine », d’être invitée en tant qu’observateur. En 2005, qui est aussi l’année de l’adoption de la loi anti-sécession, lors de la révision du Règlement sanitaire international (RSI), principal instrument juridique de l’OMS, la Chine populaire obtient un accord, figurant en annexe, selon lequel elle représente la Chine continentale, Macao, Hong Kong et Taïwan. Selon Pékin, cet accord (par lequel tout ce qui concerne Taïwan doit passer par la République populaire) évite à l’île d’être un angle mort dans le système de protection sanitaire mondial.
En 2007, sous la présidence de Chen Shui-bian, la République de Chine demande à être admise en tant que membre à part entière sous le nom de Taïwan. Changement complet de stratégie avec son successeur Ma Ying-jeou, qui promeut un réchauffement des relations avec la Chine populaire. De 2009 à 2016, sous l’appellation de compromis « Chinese Taipei », Taïwan envoie des observateurs à l’AMS (qui n’ont évidemment pas le droit de vote). En 2016, après l’élection de Tsai Ing-wen, l’invitation était assortie de deux rappels : la résolution 2758 et le « principe d’une seule Chine ». Taïwan avait alors protesté.
Pour un point d’ensemble sur la situation politique de Taïwan, lire notre Mémo.
La Rédaction d’Asialyst
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don