Bruno Grangier, avocat : "En Chine, entreprendre c'est respecter les règles"
Nous assistons une clientèle de sociétés de toutes tailles, principalement basées en Europe, qui continue de se développer en Chine, mais également en Asie du Nord et en Asie du Sud-Est. Nous sommes également un cabinet de référence pour les questions de distribution offline et online en Chine.
Plus récemment, nous avons aussi développé une clientèle qui vient du digital et de la tech, avec des sociétés spécialisées dans le e-commerce, la robotique, les jeux vidéo ou la brand tech. Cette clientèle est plus locale et recherche un accompagnement d’avocats ayant une bonne compréhension des problématiques opérationnelles et business de ces secteurs. Surtout en Chine où tout l’écosystème digital repose sur des références propres. Ici, il n’y a ni Facebook ni Google, c’est le règne de WeChat et d’Alibaba. L’environnement juridique chinois donne des contraintes uniques au monde du online.
Je voulais aussi développer un modèle économique indépendant de l’Europe. Leaf est d’ailleurs l’un des premiers cabinets d’avocats étrangers à avoir une licence avec un centre de décision basé en Asie.
Je partage le reste de ma semaine entre des meetings avec les clients, la rédaction de contrats et les meetings plus opérationnels avec l’équipe. Je vois chaque collaborateur en tête-à-tête plusieurs fois par semaine et je reste encore très impliqué dans la production d’actes juridiques ou dans les négociations avec les clients. Le temps passé en management pur prend de plus en plus de place avec la montée en puissance des équipes et la croissance de l’activité.
Nous sommes dans une activité où la vision de l’entrepreneuriat est particulière. Beaucoup de cabinets ne sont pas gérés comme des entreprises mais comme des collectivités d’associés indépendants. Il y a donc toute une réflexion à construire autour du rôle de l’avocat associé en tant qu’entrepreneur et manager. Pour ma part, j’ai travaillé avec plusieurs consultants pour mettre en place les process de l’entreprise.
• l’appréciation des lois nationales par les administrations locales est un facteur d’incertitude juridique ; nous devons constamment tester les administrations pour comprendre l’application des textes région par région ;
• nos confrères chinois n’ont pas la même appréciation du temps et de l’anticipation des problèmes, ce qui donne deux approches du conseil très différentes.
Troisième conseil : avoir du recul sur les clichés qui ont la vie dure concernant la Chine. Le guanxi (le réseau de relations), le respect de la face et toutes les autres tartes à la crème culturelle ne remplaceront jamais la pertinence d’un projet et le simple respect de l’autre.
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