Chine : la donnée comme carburant de la transformation économique
La construction d’une infrastructure consumériste
Au-delà du commerce en ligne, Baidu, Alibaba, Tencent, ou encore Xiaomi, s’attaquent à l’ensemble des verticales de la société chinoise : finance, santé, automobile, mobilité urbaine, média, éducation. Ce sont dès lors de véritables conglomérats qui émergent de l’océan des données clients et d’effets réseaux massifs.
Les chiffres du numérique chinois donnent le vertige, dans ce pays aux 700 millions d’internautes, le taux de pénétration d’internet n’est que de 50%, contre 84% aux États-Unis. Le réservoir de croissance est donc immense. Les ventes au détail sur Internet sont passées entre 2012 et 2015 de 6,3 % à 12,9 % du total des ventes. D’ici 2020, 40 % des transactions de détail d’effectueront sur Internet. Quant aux ventes en ligne par smartphone, leur part devrait atteindre 73,8 % en 2018.
WeChat comme interface conversationnelle du quotidien
L’ampleur du phénomène WeChat s’explique par la prégnance du lien social dans la culture confucéenne. Au contraire de l’Occident, la réussite « à la chinoise » ne réside pas dans l’accomplissement personnel (pyramide de Maslow) mais dans la capacité à créer du lien et à contribuer au maintien de l’ordre social et économique (Edwin C. Nevis). Les réseaux d’influence (guanxi) constituent ainsi l’ossature du système social chinois. Dans une société sans filet public de sécurité sociale, faire jouer ses relations joue le rôle d’amortisseur contre les chocs de la vie. WeChat, telle la navette du tisserand, a donc pour objet de tisser sa toile relationnelle plutôt que de gérer son image égotique (au contraire de Facebook ou de Twitter).
Constitution d’une base de données des intentions
• La requête : « Ce que je veux »
• Le graphe social : « Qui je suis / Qui je connais »
• La mise à jour du statut personnel : « Ce que je fais / ce qui se passe »
• Le check-in : « Où je suis »
La base de données des intentions est le nouveau carburant qui alimente les modèles d’affaires numériques. L’innovation repose désormais sur la capacité à valoriser les interactions avec le « consomm’acteur » pour générer de l’expérience.
Une économie de l‘expérience
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