Société
Entretien

Carole Gabay : "La Chine a préféré le "zéro Covid" aux inconnues de l'ARN messager"

Du 28 mars au 1er juin 2022, les 25 millions d'habitants de Shanghai ont vécu un confinement sévère (pénurie de nourriture, test anti-Covid jusque tard dans la soirée), choisi par ;les autorités pour affronter Omicron, l'un des variants du Covid-19, malgré le prix économique et social à payer. (Source : ABC NEWS)
Du 28 mars au 1er juin 2022, les 25 millions d'habitants de Shanghai ont vécu un confinement sévère (pénurie de nourriture, test anti-Covid jusque tard dans la soirée), choisi par ;les autorités pour affronter Omicron, l'un des variants du Covid-19, malgré le prix économique et social à payer. (Source : ABC NEWS)
Les trois années que la Chine a vécu avec la pandémie du Covid-19 ont été uniques au monde. L’origine de cette catastrophe sanitaire, l’ampleur du choc subi par Wuhan et le Hubei, la réussite apparente de la politique de tolérance zéro en 2021, puis son échec face au variant Omicron en 2022 en dépit de l’obstination des autorités, enfin l’ouverture brutale opérée en décembre 2022, constituent une trajectoire particulière qui n’a aucun équivalent en Asie ou dans le reste du monde. Cette trajectoire a fait l’objet de multiples débats dans la presse internationale face à une information officielle jugée partielle, inexacte et biaisée. Asialyst revient sur ces trois années avec Carole Gabay, qui a suivi cette pandémie jour après jour pendant trois ans pour l’Union des Français de l’Étranger.

Entretien

Carole Gabay est diplômée de l’ESSEC et experte en analyse des études de marché, installée à Shanghai de 2013 à 2023. Elle a mené avec une petite équipe bénévole le projet de recherche « Solidarité Covid – Français de Chine » pour l’Union des Français de l’Étranger de Shanghai (voir le site). Les analyses de fond, les articles, le récit chronologique et un brin poétique de la vie des familles expatriées en Chine pendant cette période ont été rassemblés dans le livre-mémoire Planète Chine Zéro Covid, Trois ans sur Orbite, co-écrit et auto-publié avec Gaëlle Déchelette.

Carole Gabay, experte en analyse des études de marché.
Carole Gabay, experte en analyse des études de marché.
Dans quelles conditions avez-vous mené cette enquête de trois ans sur le Covid-19 en Chine ? Quelle a été votre méthodologie ?
Le projet « Solidarité Covid – Français de Chine » a démarré le 28 janvier 2020 sous la forme d’une Newsletter du Pôle Santé de l’Union des Français de l’Étranger de Shanghai afin d’informer la communauté française désemparée de Chine sur l’épidémie de coronavirus. Comme une traînée de poudre, près de 4 000 personnes en Chine et dans le monde ont suivi notre travail partagé sur WeChat, rapidement devenu viral grâce à notre segmentation pionnière des nouveaux cas entre le Hubei et le reste de la Chine. Notre objectif a toujours été de soutenir la communauté expatriée avec des informations officielles et consolidées sur la pandémie en Chine et nous avons continué le travail après la crise de Wuhan : la fermeture des frontières, les vaccins, les restrictions « zéro Covid », étant autant de sujets de préoccupation spécifiques aux étrangers de Chine.
Les données officielles étaient très nourries jusqu’à la réouverture mais très difficiles à compiler au niveau de détail qui était le nôtre, nécessitant l’analyse de multiples bulletins provinciaux, nationaux, et diverses applis qui se limitaient aux données journalières. Seuls les pays de l’OCDE publiaient pendant la pandémie des données sous-nationales sous forme de fichier à plat avec historique complet, mais pas la Chine. Notre recensement quotidien pendant trois années du puzzle de ces multiples bulletins, applis et brèves aux formats non harmonisés et changeants, impossible à automatiser, livre des jeux de données uniques au monde.
Vous estimez que beaucoup d’idées reçues circulent en Occident sur le Covid en Chine, qui ne correspondent pas nécessairement à la réalité. Quelle est par exemple votre estimation sur le nombre réel de morts en Chine en 2020 ?
Sur les décès de 2020, nous savons qu’il y a eu des morts avant la mise en place des PCR à Wuhan, certes, mais le multiple probable ne dépasserait pas 2 à 3 par rapport aux chiffres officiels, soit pas plus de 10 000 décès Covid à Wuhan. Car il ne faut pas mesurer la mortalité sur la Chine mais sur Wuhan puisque la ville a été isolée du reste monde à partir de 450 cas et 17 décès déclarés. La situation a été très vite maîtrisée en dehors de Wuhan et le chiffre de 770 décès sur le reste de la Chine est plausible. Sur les décès de Wuhan, notre avis se fonde sur la publication en décembre 2020 d’une l’étude sérologique de mai 2020 sur 35 000 Wuhanais. Nous ramenons les 3 869 morts déclarés à Wuhan à 480 000 cas estimés (4.5 % de la population de la ville), soit un taux de létalité de 0.8 % qui se compare à des taux en dessous de 2 % au second semestre 2020 pour les pays développés. Cette période de comparaison correspond à la souche de 2020, sans vaccins et avec des possibilités de dépistage plus généralisées. J’ai eu l’occasion d’échanger avec un éminent spécialiste de l’Institut Pasteur et il partage notre estimation. Pour des données de mortalité totale sur Wuhan en 2020, année du recensement décennal national, il faut attendre encore quelques années pour avoir le chiffre des décès par ville. C’est très lent, le bureau national des statistiques dans un pays aussi vaste et décentralisé…
Le « zéro Covid » en Chine en 2021 a parfois été présenté comme une manipulation et une fausse réalité. Qu’en pensez-vous ?
Nous, expatriés, avons vécu la « Planète Chine Zéro Covid » sans masque ni restriction de déplacement en 2021. Entendre les doutes exprimés à l’étranger nous désolait et renforçait notre sentiment d’isolement. Si on ne comprend pas le confinement du virus à Wuhan, on ne comprendra pas que la Chine ait pu maintenir un « zéro Covid » quand le monde était assommé par la pandémie.
Les restrictions de voyage international étaient les plus strictes au monde : si on ne laisse pas rentrer le virus, il ne circule pas. Les moyens de contrôle étaient nombreux : tests réguliers de personnels exposés à la chaîne du froid et aux arrivées internationales, tests obligatoires à partir de l’ère Delta pour les voyages interprovinciaux, les examens, les grands événements, contrôle avec test obligatoire de la vente des médicaments, allant du sel de mer nasal jusqu’aux antibiotiques, verrouillage de quartiers entiers en cas de foyer de contamination. Impossible de cacher des cas et encore moins des morts dans ces conditions. Les morts n’interviennent d’ailleurs que dans les phases de saturation, quand les soignants sont débordés et n’ont pas le temps de s’occuper des patients. Et c’est ce qui est arrivé à la réouverture, comme simulé par les Chinois dès le printemps 2022.
Le mythe de la manipulation des chiffres a été alimenté par le débat en Occident sur la fiabilité des tests et les faux positifs. Les Européens et les Américains sont restés avec l’idée qu’un test peut se tromper. En Chine « zéro Covid », un cas est déclaré positif après deux tests PCR consécutifs positifs, les auto-tests n’ont été introduits qu’à partir du confinement de Shanghai au printemps 2022 (à faire avant d’aller au dépistage de résidence) et les antigéniques en pharmacie n’ont jamais existé. En Chine, le test PCR était positif à un seuil de sensibilité 14 % supérieur à l’Europe : on cherchait la fiabilité maximale pour éviter les coûteuses alertes qui déclenchaient des mises en quarantaine en cascade relayées dans les réseaux sociaux et les médias. Le nombre de cas suspects disqualifiés au second PCR a été infinitésimal jusqu’à la réouverture. Il n’y avait pas de faux positifs sur cette population totalement naïve au virus, car s’il n’y a pas d’historique de contamination chez un individu, il n’y aura pas de résurgence virale, et donc aucune chance d’avoir un test PCR faussement positif. Pas de faux positif, donc pas d’angoisse à passer des tests en environnement « zéro Covid », et aussi pas de douleur, puisqu’à partir d’Omicron BA.2 et les dépistages systématiques, les prélèvements se faisaient dans la gorge.
On dit souvent que les vaccins chinois sont inefficaces. Qu’en pensez-vous ?
Il faut nuancer : les vaccins à virus inactivé utilisés jusqu’à la réouverture sont avec trois doses aussi efficaces que les ARN pour protéger contre les formes graves mais vraisemblablement moins longtemps. Cette idée reçue d’inefficacité date des études réalisées en 2020 sur la souche d’origine, à 28 jours des injections et sur le critère de la susceptibilité (formes symptomatiques), le seul qui montrait un écart significatif avec les ARN, car pour les décès et formes graves, l’écart entre les vaccins à virus inactivé chinois et les ARN était non significatif.
Mais tout cela est devenu caduc face à Omicron puisqu’aucun vaccin ne protège contre une contamination Omicron et qu’il faut une troisième dose récente pour protéger les personnes vulnérables des formes graves. Les données très détaillées de cas et décès Covid de Hong Kong, par tranche d’âge et par schéma vaccinal Sinovac et/ou BioNtech, objet d’un recensement mensuel par notre équipe, associés à une étude de l’Université de Hong Kong à 180 jours de l’injection, montrent que le taux de létalité sur les vaccinés augmente le long de l’année 2022. Il augmente plus fortement sur le groupe Sinovac (le taux de létalité a grimpé de 0.93 % des 80 ans sur 3 doses de janvier à avril 2022 à 2,77 % d’octobre à décembre 2022) que sur le groupe BioNtech (stable de 0,98 % à 1,01 % sur 3 doses, mais de 1,81 % à 4,27 % sur 2 doses). C’est donc aussi pour cette raison que la levée des restrictions en Chine continentale a eu lieu immédiatement après une vague de vaccination intense des séniors (quasi obligatoire dans certaines villes rurales) qui a porté le taux de vaccination des 80 ans pour 3 doses de 19 % en mars 2022 à 40,5 % en décembre.
Le gouvernement chinois n’a pas voulu introduire les vaccins à ARN messager en Chine alors qu’ils étaient autorisés à Hong-Kong. Pourquoi ?
En effet, le vaccin BioNTech a été autorisé dès février 2021 à Hong Kong et Macao, distribué par un partenaire chinois Fosun Pharma et non Pfizer. Il était, jusqu’à la réouverture, réservé aux résidents de Hong Kong et Macao, cette dernière étant ouverte sans quarantaine aux Chinois venant du Continent. Le vaccin BioNtech a été approuvé le 15 juillet 2021 par le comité médical de la CFDA pour la Chine continentale, mais l’approbation administrative qui suit habituellement dans les deux mois n’est jamais arrivée.
On a voulu expliquer ce blocage par une position nationaliste, par la guerre économique Chine/États-Unis. Il n’y a pas que cela. Il y a aussi des réserves scientifiques sur les inconnues de l’ARN à long terme que les Chinois ont eu la prudence de ne jamais exprimer clairement. En fait, les Chinois préféraient le « zéro Covid » aux inconnus de l’ARN, c’est aussi simple que cela. Nous avons plusieurs preuves de cette réticence des autorités chinoises.
Les vaccins ARN chinois ont levé des milliards de dollars de financement dans le monde. Le premier candidat (Abogen) a été approuvé en Indonésie en septembre 2022, mais jamais en Chine, dans son pays d’origine. Un vaccin ARN chinois a finalement été approuvé en mars 2023, après la réouverture, distribué à partir de mai, et relégué au placard à l’automne quand les directives de la CDC donnent la préférence à un vaccin chinois à protéine recombinée (technologie de Novavax et Sanofi) car ciblé XBB, un variant plus récent.
L’étrange deal « vaccins chinois contre visas » a été offert en mars 2021, ouvrant aux étrangers une brèche dans la cruelle suspension des visas qui a frappé tant d’exilés en 2020-2021. C’était une façon pour la Chine de se positionner de facto pour la technologie classique en évitant de rentrer de plein front dans un débat risqué sur les vaccins ARN en cette période où il était crucial de protéger au mieux et au plus vite la population mondiale.
Le refus des vaccins occidentaux ne s’est pas étendu aux médicaments : les pilules anti-Covid Paxlovid/Pfizer et Lagevrio/MSD ont été approuvées en Chine (pas remboursés mais ce sont les laboratoires qui ont refusé les baisses de prix imposées par les autorités chinoises). Les autres médicaments ARN (immunothérapie, protéines de remplacement) ne font pas l’objet du même rejet puisqu’un accord de développement en Chine de médicaments ARN a été conclu avec Moderna pour 1 milliard de dollars.
Le confinement de Shanghai au printemps 2022 a été présenté comme la marque de l’échec de la politique « zéro Covid ». Qu’en pensez-vous ?
C’était une alerte sérieuse, pas encore un fiasco. Le terrible confinement de Shanghai a traumatisé les Shanghaiens. Il a été un gouffre socio-économique, mais les autorités en sont venues à bout dans les mêmes délais qu’à Wuhan en 2020. Vu la taille du foyer et la contagiosité du variant BA.2 impliqué, il y eut beaucoup de cas résiduels jusqu’à fin juillet 2022 qui ont perturbé sporadiquement la reprise post-confinement, mais la contamination massive était limitée à Shanghai. Les autres provinces se sont mobilisées pour approvisionner la ville confinée, et le choc de cette mise à l’arrêt de la mégapole a permis de lancer enfin la campagne de vaccination des séniors. Les choses se sont gâtées après… C’est le variant BA.5 qui a sévi à partir de l’été 2022 venant de contrées plus difficiles à contrôler (notamment le Xinjiang et la Mongolie-Intérieure) qui a mis à genoux la stratégie « zéro Covid ». C’est là que l’équilibre bénéfice sanitaire/coût socio-économique a basculé.
La brusque suppression de la politique « zéro Covid » fin 2022 a provoqué un drame sanitaire sur lequel le gouvernement n’a pas communiqué. Quelle est votre appréciation sur la façon dont ce drame s’est déroulé et sur le nombre de morts ?
La Chine a communiqué de façon maladroite, certes, mais l’accusation d’opacité sur le bilan est exagérée à la lumière de notre analyse des faits. La maladresse, c’est la restriction le 19 décembre 2022 de la définition des décès Covid aux cas sans comorbidité décédés de détresse respiratoire, ce qui représentait 2 % tout au plus des décès (0 % des 588 décès du foyer de Shanghai, sur la foi des bulletins de la municipalité de Shanghai qui donnaient le détail des décès au printemps 2022).
Cette étrange définition, inacceptable pour l’OMS, n’a été appliquée que pendant 10 jours, sachant que les décès massifs ont démarré quelques jours après la levée des restrictions le 8 décembre. Il est possible que cette bévue ait précipité l’arrêt du tracking Covid de la NHC (et la fin de notre esclavage quotidien de collecte !) car les applis de suivi Covid ont été arrêtées le 14 décembre, les bulletins de la NHC et des provinces ont été arrêtés le 25 décembre pour être transférés au CDC qui a mis plusieurs semaines à concevoir un format adapté à la contamination de masse que nous avons connue.
Le 15 janvier 2023, le premier bulletin nouveau format se concentre sur les données hospitalières comme en Europe avant l’ouverture des tests en ville en mai 2020. Ainsi, les décès comptabilisés sont limités à l’hôpital, avec distinction entre les décès avec comorbidité ou sans (donc rétropédalage discret sur cette fameuse définition), mais on ne sait rien encore sur les décès à domicile. Nous avons en effet connu une saturation hospitalière inégalée dans le monde, avec d’après nos estimations trois quarts des cas graves qui n’ont pu trouver place à l’hôpital pendant les trois semaines de contamination massive, et pour tous une pénurie de médicaments de base dont la production de masse n’avait pas été anticipée avant la réouverture, un taux de vaccination 3 doses des plus de 80 ans qui restait insuffisant malgré les efforts (il y a très peu d’EHPAD en Chine, et c’est donc plus difficile de se rendre auprès d’eux), une ouverture tardive début décembre de la 4ème dose laissant 51 % des plus de 60 ans vaccinés depuis plus de huit mois.
Le bilan final officiel est donc encore inconnu, pas dissimulé. Les analyses d’excès de mortalité totale seront effectuées, mais probablement pas avant janvier 2024, date à laquelle les données annuelles et nationales des naissances et décès seront publiées. En attendant, on se contente de sources alternatives comme l’analyse des rubriques nécrologiques de trois universités, le « Baidu Index » par jour, par ville et par province utilisé déjà à la réouverture pour estimer les contaminations, appliqué là sur les recherches Internet de mots clés autour des funérailles, des fuites sur le nombre de crémations au au premier trimestre 2023 dans la province du Zhejiang. L’analyse croisée de trois articles converge vers un multiple du nombre de décès par rapport à la tendance naturelle de 4,5 en un mois, ou 1,73 sur un trimestre, ou 2,44 sur 2 mois. Cela revient à 20 % de surmortalité sur un an, soit 1,87 millions de décès supplémentaires incluant des décès d’autres maladies subites nécessitant des soins critiques par rapport à une courbe naturelle des décès qui est déjà en pente ascendante du fait du vieillissement accéléré de la population chinoise. Ce chiffre de 1,87 millions de décès supplémentaires n’est pas très éloigné des simulations faites par l’Université de Fudan en mai 2022 (qui anticipaient une augmentation de 1,6 millions des décès).
La réouverture était une nécessité. Ce qui a choqué, c’est l’absence de préavis et de préparation. C’eut été illusoire de rouvrir « progressivement » ville par ville (quelques prémices de cette stratégie à Guangzhou et Pékin début décembre), vu la contagiosité de ce variant lâché sur une population non immunisée. Mais aucun délai pour préparer son auto-confinement, se faire vacciner, produire des médicaments, c’était la garantie d’un choc sanitaire majeur après trois années d’orgueil national sur les exploits de la Chine « zéro Covid ».
Propos recueillis par Hubert Testard

À lire

Carole Gabay et Gaëlle Déchelette, Planète Chine Zéro Covid, trois ans sur orbite, auto-publication, 2023.

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A propos de l'auteur
Hubert Testard est un spécialiste de l’Asie et des enjeux économiques internationaux. Il a été conseiller économique et financier pendant 20 ans dans les ambassades de France au Japon, en Chine, en Corée et à Singapour pour l’Asean. Il a également participé à l’élaboration des politiques européennes et en particulier de la politique commerciale, qu’il s’agisse de l’OMC ou des négociations avec les pays d’Asie. Il enseigne depuis huit ans au collège des affaires internationales de Sciences Po sur l’analyse prospective de l’Asie. Il est l’auteur d’un livre intitulé "Pandémie, le basculement du monde", paru en mars 2021 aux éditions de l’Aube, et il a contribué au numéro de décembre 2022 de la "Revue économique et financière" consacré aux conséquences économiques et financières de la guerre en Ukraine.