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Podcast : "Quels droits pour les personnes LGBTI+ en Asie aujourd’hui ?"

Gay pride à Bangalore en 2015. (Source : Medium)
Le lundi 10 mai à 18h30, Asialyst et l’Institut national des langues et civilisation orientales (Inalco), en partenariat avec le Centre LGBT Paris Île-de-France, ont coorganisé un débat en visioconférence sur les droits et les luttes des personnes LGBTI+ en Asie, à travers les cas de la Chine, de l’Inde et de l’Indonésie. Retrouvez ici en vidéo l’intégralité de cet événement.
L’Inde a dépénalisé l’homosexualité le 6 septembre 2018, lorsque la Cour suprême a invalidé l’article 377 du Code pénal, qui punissait de plusieurs années de prison les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Cette évolution juridique a permis aux personnes LGBTI+ de mieux s’organiser, de se présenter aux élections, de lutter pour leurs droits civiques et de jouir d’une plus grande visibilité dans l’espace public et médiatique. Cependant, elles sont toujours confrontées aux discriminations et à une grande précarité, en particulier les personnes trans.
Contrairement à l’Inde et à plusieurs de ses voisins directs, comme la Malaisie, l’Indonésie ne pénalise pas explicitement l’homosexualité. Mais les personnes LGBTI+ ne sont pas protégées par les lois anti-discriminations du pays, et se voient visées par des législations spécifiques, notamment dans les provinces qui appliquent les dispositions de la charia, la loi islamique. En mai 2017, un couple d’hommes du vingtaine d’années qui avait été pris en flagrant délit par une milice intégriste locale de la province d’Aceh a été puni de 83 coups de rotins chacun. L’affaire a fait grand bruit sur la scène internationale et a mis en lumière les conséquences de lois islamistes intégristes pour les personnes LGBTI+ de certains pays d’Asie. Les droits LGBTI+ indonésiens sont menacés actuellement par des factions politiques et des lobbies religieux, mais cela n’empêche pas les militants locaux de se mobiliser de plus en plus.
L’homosexualité a été décriminalisée en 1997 en Chine populaire, puis retiré de la liste des maladies mentales en 2001 par la Société chinoise de psychiatrie – mais cela n’est toujours pas officiellement pris en compte par la Commission nationale de la santé et de la planification familiale. Par ailleurs, alors que les personnes trans peuvent changer de genre légal – sous des conditions très strictes – la transidentité est toujours considérée comme une maladie mentale. L’activisme LGBT+ chinois, lui, s’est développé à partir des années 1990. Si les militantes et militants subissent l’hostilité du gouvernement à l’encontre des ONG, ils et elles parviennent à s’organiser, notamment en ligne. Ils et elles observent attentivement aussi l’évolution des droits dans le reste du monde chinois, en particulier à Taïwan, qui a légalisé le mariage pour tou-te-s en 2019.
la situation des personnes LGBTI+ dans ces trois pays en dépassant les idées reçues et les visions partielles. Où en sont les droits des personnes LGBTI dans ces trois pays, et comment influencent-ils le reste de l’Asie ? Comment le contexte historique et social local influence-t-il la perception des identités et les luttes LGBTI+ ? Au-delà du droit, quel rôle joue la visibilité médiatique dans l’acceptation des identités LGBTI+ par les sociétés concernées ?
Avec :
Ingrid Therwath, journaliste à Courrier international, docteure en sciences politiques et co-présidente de l’Association des journalistes LGBTI (AJL)
Hong Tao, doctorant en sociologie / Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (UMR CCJ) / EHESS
Anda Djoehana Wiradikarta, enseignant-chercheur en géopolitique et management interculturel
Modératrice : Mathilde Loire, journaliste indépendante et membre d’Asialyst

Partenariat spécial sur cet événement avec le Centre LGBT Paris Île-de-France

Asialyst et l’Inalco s’associent pour cette visioconférence avec Le Centre LGBT Paris Île-de-France. Situé au 63 rue Beaubourg 75003 Paris, le Centre est une association loi 1901 qui lutte depuis plus de 20 ans pour l’égalité des droits et contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. Il accueille, informe et soutient les personnes gaies, lesbiennes, bies et trans, jeunes et moins jeunes, et leur offre un espace de convivialité (activités, débats, expositions, spectacles, bibliothèque…), de santé (prévention, documentation, dépistage), de soutien (juridique, social, emploi, psy…) et de bien-être (gym, yoga, chant…). Il constitue un espace de visibilité et un lieu de ressources documentaires sur les questions LGBT et appuie ses 80 associations membres en favorisant leurs initiatives. Chaque année, le Centre reçoit plus de 17 000 visiteurs dont 15 000 dans ses locaux du 63 rue Beaubourg dans le 3e arrondissement où il est installé depuis 2008. Il initie également de nombreux projets hors les murs en Ile-de-France. Une centaine de bénévoles appelés « Volontaires » et deux salariés animent au quotidien les activités du Centre.

Consulter le site en cliquant ici.

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A propos de l'auteur
Mathilde Loire est une journaliste passionnée par l'Inde, la pop culture et les nouvelles technologies. Diplômée du Centre universitaire d'enseignement du journalisme (CUEJ) à Strasbourg, elle a parcouru l'Asie à travers de nombreux voyages.