Culture
Expositions asiatiques

Art contemporain asiatique : les expos à voir à Paris

Martin Goya Business - Chillchill & Alex Wang, “Hi ! A Brave New World”, 2019, photographie. (Copyright : Asia Now, Courtesy Martin Goya Business)
Martin Goya Business - Chillchill & Alex Wang, “Hi ! A Brave New World”, 2019, photographie. (Copyright : Asia Now, Courtesy Martin Goya Business)
De la foire Asia Now aux peintures de Yan Pei Ming au Musée d’Orsay, en passant par les photographies de Daisuke Kosugi au Jeu de Paume, les artistes asiatiques contemporains sont à l’honneur cet automne dans la capitale française.
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Jusqu’au 20 octobre prochain se déroule au 9 avenue Hoche la cinquième édition de la très dynamique foire d’art contemporain asiatique, Asia Now. Un évènement à ne pas manquer si l’on est amoureux de l’Asie et/ou de l’art contemporain. Créée en 2015, Asia Now s’est donné pour mission d’offrir un regard pointu et diversifié sur les artistes les plus intéressants de leur génération issus des scènes contemporaines asiatiques. Cette année, 55 galeries venues pour l’essentiel d’Asie, présentent plus de 250 artistes émergents et confirmés. C’est l’occasion pour ces galeries de taille moyenne d’être présentes au moment de la FIAC quand les collectionneurs sont à Paris.
La foire d'art contemporain asiatique, Asia Now, jusqu'au 20 octobre prochain. (Copyright : Annee Garrigue)
La foire d'art contemporain asiatique, Asia Now, jusqu'au 20 octobre prochain. (Copyright : Annee Garrigue)
Parallèlement aux expositions offertes par les différentes galeries, a lieu toute une série de rencontres, d’évènements et de présentation de projets spéciaux dont on peut retrouver la liste sur le site de la foire Asia Now.
Visiter Asia Now, c’est se balader sur plusieurs étages, au gré de ses coups de cœur, dans un véritable labyrinthe de couloirs. Ils débouchent sur de multiples petites salles qui toutes accueillent une galerie. Le bâtiment ancien, en forme de U, avec ses nombreuses fenêtres illuminées la nuit, donne l’illusion d’être dans un Fenêtre sur cour démultiplié qui rappelle ces immeubles à Tokyo ou Pékin où l’on retrouve, dans un animation frénétique, des restaurants à tous les étages et pour tous les goûts.
Qu’elles soient chinoises, japonaises, philippines, taïwanaises, singapouriennes, indonésiennes ou coréennes, les galeries offrent à chaque fois un, deux, voire trois artistes qui se répondent et donnent une sorte de vision kaléidoscopique des imaginaires des artistes asiatiques d’aujourd’hui. Peinture mais aussi sculpture, vidéos et art numérique sont au rendez-vous. On assiste même à des peintures réalisées in situ.
La galerie Choi & Lager offre un choix ancré dans l'observation sociale avec les personnages sculptés de Yu Jinyoung. (Copyright : Anne Garrigue)
La galerie Choi & Lager offre un choix ancré dans l'observation sociale avec les personnages sculptés de Yu Jinyoung. (Copyright : Anne Garrigue)
Au gré de ses errances, on peut admirer les fils collés et délicats du Japonais parisien Keita Mori présentés par la galerie Catherine Putman et les microfilms en trois plans et trente secondes venus du monde entier qui s’inspirent de la brièveté percutante des poèmes courts japonais haiku, réalisés dans le cadre du concours organisé depuis 2016 par Cinehaiku.
On se rafraichit avec des œuvres inspirées des bandes dessinées des années 1950, proposées par la galerie taïwanaise Ovo. Les Philippins présentent non seulement un de leurs artistes phares Rodel Tapaya à l’inspiration surréaliste et au dessin efficace, mais aussi le jeune Martin Honasan dont les portraits en noir et blanc sur des toiles qu’il laisse longuement s’endommager par des phénomènes naturels et de la poussière, émeuvent immédiatement.
Beaucoup de Sud-Coréens sont présents avec des travaux éminemment différents : quoi de commun entre les fêtes décadentes et grimaçantes à Brooklyn dépeintes en noir et blanc par Anna Park et les monochromes éclatants et multicolores en résine époxy et acrylique sur bois de Kim Hyun-sik ? La galerie Choi & Lager offre un choix particulièrement pertinent et ancré dans l’observation sociale avec les personnages sculptés de Yu Jinyoung. Sa série, intitulée « Me and myself », met en relief les actes de dissimulation dans lequel on s’engage en se soumettant aux pressions sociales et les peinture hyperréalistes d’architectures délabrées de Jung Jaeho qui recueillent avec minutie et talent les empreintes des temps modernes révolus.
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Chillchill & Alex Wang, “Hi ! A Brave New World”, 2019, photographie. (Copyright : Asia Now, Courtesy Martin Goya Business)

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Noritoshi Hirakawa, silver gelatin print, 33x45cm. (Copyright : Asia Now, Courtesy Galerie 55)

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Pixie Liao, "Things We Talk About" (2013). (Copyright : Asia Now, Courtesy Pixy Liao)

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Qiu Zhijie, "God of Love". (Copyright : Asia Now, Courtesy Qiu Zhijie et UCCA)

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Takeuchi Kouzo, "Modern remains Townscape" (2006). (Copyright : Asia Now, Courtesy ESH Gallery)

 
 
Pour Alexandra Fain, cofondatrice d’Asia Now, « plus que jamais, Paris s’affirme comme une place incontournable pour les artistes originaires d’Asie en Europe ». Il est vrai que l’automne est particulièrement fécond en découvertes potentielles même si vous avez raté l’exposition consacrée à Takesada Matsutani qui vient de se terminer au Centre Pompidou. On peut citer l’exposition « Un enterrement à Shanghai » de Yan Pei Ming au musée d’Orsay jusqu’au 12 janvier, avec en parallèle, une mise en relation des œuvres de cet artiste chinois avec celles de Courbet au Petit Palais jusqu’au 19 janvier.
A noter aussi l’exposition « Regards » du Taïwanais Peng Wan Ts au musée d’art moderne de la ville de Paris jusqu’au 9 février. Les Maisons du voyage exposent le groupe d’artistes chinois « Les Étoiles 1979-2019 » jusqu’au 1er février. « Une fausse pesanteur » met en valeur le travail du photographe japonais Daisuke Kosugi au Jeu de Paume jusqu’19 janvier. Sans oublier bien sûr la présentation par le Musée Guimet de ses récentes acquisitions avec un passionnant parcours contemporain et inédit « L’Asie maintenant », réalisé conjointement avec Asia Now.
Par Anne Garrigue

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A propos de l'auteur
Ecrivain-journaliste résidant à Paris depuis 2014, Anne Garrigue a vécu et travaillé près de vingt ans en Asie de l’Est et du Sud-Est (Japon, Corée du Sud, Chine et Singapour). Elle a publié une dizaine d’ouvrages dont Japonaises, la révolution douce (Philippe Picquier), Japon, la fin d’une économie (Gallimard, Folio) , L’Asie en nous (Philippe Picquier), Chine, au pays des marchands lettrés (Philippe Picquier), 50 ans, 50 entrepreneurs français en Chine (Pearson) , Les nouveaux éclaireurs de la Chine : hybridité culturelle et globalisation ( Manitoba/Les Belles Lettres). Elle a dirigé les magazines « Corée-affaires », puis « Connexions », publiés par les Chambres de commerce française en Corée et en Chine.