Si la photo est bonne…
A Pékin, le réchauffement intercoréen sur l'ambassade de Corée du Nord
Si la photo est bonne...
Si la photo est bonne, elle parle d’elle-même. Comme nous ne sommes pas photographe, mais reporter radio en Chine, nous rajoutons quelques lignes d’explications aux images.
On ne l’aperçoit qu’au loin sur le fuselage d’un avion posé sur le tarmac de l’aéroport de Pyongyang, mais c’est une première quand même. Le drapeau sud-coréen apparaît dans la série de photos affichées à l’entrée de l’ambassade de la république populaire et démocratique de Corée à Pékin. Cette collection de clichés prise à l’occasion du troisième sommet intercoréen dans la capitale nord-coréenne est apparue la semaine dernière dans le tableau situé le long du mur de l’ambassade.
On les connait bien ces images : Kim Jong-un accueillant Moon Jae-in à l’aéroport de Pyongyang. Le dirigeant nord-coréen et le président sud-coréen saluant la foule depuis la voiture qui les conduit jusqu’au lieu du sommet, l’accord, le dîner, la visite du célèbre Mont Paektu. On les a vus en direct sur les écrans du monde entier, mais cela fait quand même quelque chose de les observer ici devant les grilles et le mur d’enceinte de la représentation nord-coréenne à Pékin, dans ce quartier des ambassades « amies » de la Chine, le long du parc Ritan, juste derrière le ministère chinois des affaires étrangères.
La chose était impensable il y a encore quelques mois. Ces photos témoignent du réchauffement dans la péninsule voisine de la Chine. Pour nos confrères de l’agence sud-coréenne Yonhap, cette affichage traduirait aussi un certain mécontentement du régime de Pyongyang, trouvant que le grand frère chinois n’a pas beaucoup contribué ou pas assez à ce dégel. Ces trois jours de sourires communs ont boosté en revanche la popularité de Moon en Corée du Sud et amélioré l’image du régime nord-coréen à l’extérieur. Par ailleurs, cette #HonneyMoonAndKim et ce rapprochement des deux Corées a visiblement un certain effet de l’autre côté du Pacifique. En pleine campagne pour les élections de mi-mandat, Donald Trump revendique aussi sa part de Kim Jong-un. Une bromance : « Nous sommes tombés amoureux, il m’a écrit des lettres magnifiques », déclarait ce week-end le président américain.
Par Stéphane Lagarde
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