Présidentielle au Kirghizistan : la seule démocratie d’Asie centrale à l’épreuve du vote
Contexte
Situé au cœur du jeu géopolitique entre la Chine, la Russie et la Turquie, le Kirghizistan occupe une place singulière en Asie centrale. Tout en étant l’un des pays les plus pauvres de la région avec un salaire moyen de 180 euros par mois, cette petite république montagneuse peuplée de près de 6 millions d’habitants se distingue de ses voisins par une relative bonne santé démocratique. Un esprit guerrier épris de liberté règne chez ce peuple d’anciens nomades qui, en 2005 et 2010, a renversé sans ménagement ses deux anciens présidents, Askar Akaev et Kourmanbek Bakiev. Pour Adrien Fauve, chercheur à l’Université Paris-Sud, « c’est peut-être la première fois dans l’histoire du pays que le changement d’élite gouvernementale se fera de manière apaisée, sans avoir besoin de recourir aux mécontentements de la rue ». Cette démocratie est pourtant très fragile, car le pays est gangréné par la corruption. Il se classe au 136e rang mondial de l’indice de perception de la corruption sur 176 pays, selon Transparency International. L’enjeu de cette présidentielle est d’éviter que le pays ne glisse vers l’autoritarisme comme l’a récemment fait le Tadjikistan.
Depuis 2011, le Chef de l’État est élu pour un mandat de six ans et n’a pas le droit de se représenter. La campagne présidentielle de 2017 a été lancée début septembre : parmi les 10 candidats en lice restants, une seule femme. Lors de la précédente élection de 2011, la participation avait été relativement faible, près de 57%. Cette année, elle risque de l’être encore plus, car les électeurs doivent se munir d’un passeport biométrique. Or, seuls 2,9 millions sur près de 3,8 millions d’électeurs potentiels possèdent ce sésame.
L’héritage du président Atambaev
Le choix du président

« Onougou Progress », Omurbek Babanov est plus que jamais décidé à remporter l’élection. D’énormes affiches de la taille d’un immeuble de 5 étages, avec le candidat tout sourire, la main sur le cœur, drapeau kirghize au vent, foisonnent dans toute la capitale Bichkek. Le candidat a déjà dépensé près de 2,5 millions de dollars pour sa campagne présidentielle, soit trois fois plus que les autres candidats.
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