Société

Scandale Park Geun-hye: fin de course pour la fille de la "Raspoutine de Corée du Sud"

Chung Yoo-Ra, la fille de Choi Soon-sil, confidente de l'ancienne présidente destituée Park Geun-hye, répond aux journalistes à l'aéroport de Séoul, après son arrestation dans son avion en provenance du Danemark, le 31 mai 2017. (Crédits : AFP PHOTO / POOL / Chung Sung-Jun)
Chung Yoo-Ra, la fille de Choi Soon-sil, confidente de l'ancienne présidente destituée Park Geun-hye, répond aux journalistes à l'aéroport de Séoul, après son arrestation dans son avion en provenance du Danemark, le 31 mai 2017. (Crédits : AFP PHOTO / POOL / Chung Sung-Jun)
« Je crois que j’ai été accusée à tort. » Voilà ce qu’a déclaré Chung Yoo-ra aux journalistes, tout juste sortie de l’avion à Séoul. Ce mercredi 31 mai, la fille de Choi Soon-sil, la confidente de Park Geun-hye a été arrêtée à bord de l’avion qui la ramenait dans son pays après son extradition du Danemark. À son arrivée, la jeune femme s’est rendue au Bureau du Procureur Central de Séoul pour témoigner dans le cadre du vaste scandale de corruption impliquant l’ex-présidente sud-coréenne et Samsung.
« Je trouve que c’est un peu injuste, se défend Chung Yoo-ra. Je n’étais pas au courant de ce qui se passait entre ma mère et la présidente Park. » Depuis cinq mois, la jeune femme se cachait au Danemark pendant qu’un énorme scandale s’abattait sur sa mère, Choi Soon-sil, la confidente l’ancienne présidente Park. Pourquoi est-elle rentrée ? Selon elle, il valait mieux revenir afin de résoudre le « malentendu ». En réalité, c’était plutôt à cause d’une procédure d’extradition et d’un visa expiré, souligne le Korean Herald.
Dès sa descente d’avion, la jeune femme a cherché à s’expliquer devant la presse et a clamé son innocence. Si elle a reçu un financement de Samsung pour ses compétitions de dressage, ce serait uniquement parce qu’elle faisait partie de l’équipe d’équitation de l’entreprise. Du moins c’est ce qui lui a été dit. Un « qui pro quo » donc pour sa mère, rapporte le journal sud-coréen Hankyoreh. Et que dire de son admission dans la prestigieuse université féminine Ewha où elle recevait d’excellents résultats malgré son absence pendant des semestres entiers ? Elle n’était pas vraiment au courant des détails de sa scolarisation, allant où on lui disait d’aller, répond-elle, indique l’agence Yonhap. D’ailleurs la fille de la « Raspoutine de Corée du Sud » ne connaissait même pas sa spécialité, s’étonne le Korea Times. Depuis janvier, la fille de Choi Soon-sil et son fils résidaient illégalement sur le territoire danois. Avec l’aide d’Interpol, la justice sud-coréenne est parvenue à obtenir son extradition, d’après le Korea Herald, en dépit des efforts de Chung Yoo-ra pour éviter sa comparution.
Le moins qu’on puisse dire c’est que Le flou de son témoignage ne lève pas les doutes sur la relation ambiguë qu’entretenait la confidente de la présidente avec la direction de Samsung. « Je ne pense pas que le soutien de Samsung m’était destiné », a encore confié Chung au Korea Herald.
En parallèle, le procès de Park confirme chaque jour la collusion entre l’ancienne chef de l’État et le chaebol. Ce mardi 30 mai, Park Geun-hye était entendue par la justice à propos de ses relations avec Lee Jae-yong. Récemment, il a été découvert que la fusion de Samsung C&T et de Cheil Industries annoncée en mai 2015, n’avait fait l’objet d’aucune discussion par un comité d’experts extérieurs, bien que cela ait été proposé. La décision finale semble avoir été déléguée à un comité d’investissement composé d’employés de l’entreprise. Pire encore, Chu Jin-hyung, ancien pdg d’Hanwha Investment and Securities et témoin dans ce procès a expliqué l’origine de la décision : lorsqu’il s’était interrogé sur ce dossier, , rapporte Hankyoreh, on lui avait répondu que cette fusion imposée était le souhait de la Maison-Bleue, le palais présidentiel sud-coréen.
Par Amina Bouamrirène

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
A propos de l'auteur