Numériques
Singapour : l'Internet des Objets otage inévitable des rançongiciels ?
L’Asie n’a pas été épargnée par WannaCry. Ce logiciel malveillant de type ransomware ou rançongiciel auto-répliquant a été l’arme d’une attaque massive contre quelque 300 000 ordinateurs dans 150 pays à travers le monde. Ainsi en Indonésie, deux hôpitaux de la capitale Jakarta ont dû réinstaller manuellement leur système informatique après la cyberattaque. En Chine, certains systèmes de paiement et services publics sont tombés brièvement en panne. Quant aux responsables de cette cyberattaque, ils se trouveraient eux aussi en Asie. Selon les chercheurs en cybersécurité du groupe américain Symantec, le logiciel incriminé serait le même que celui utilisé dans de récentes attaques menées par Lazarus, un groupe de hackers liés à la Corée du Nord. Mais Symantec se garde d’accuser trop vite le régime de Pyongyang qui a nié toute implication, car la cyberattaque porte davantage les caractéristiques d’une entreprise criminelle que d’une campagne menée par un État.
Il n’empêche, pour l’Asie, cela commence à faire beaucoup. En effet, 2016 a été nommé « l’année des rançongiciels » par les experts, en particulier pour l’Asie du Sud-Est. Par exemple, Singapour a subi 17 cyberattaques l’année dernière contre seulement 2 en 2015, selon l’agence singapourienne de cybersécurité (CSA).
Sur le site Security Asia, Anshuman Singh pose la question qui fâche : « Qu’advient-il lorsque lors les cyberattaques au ransomware convergent avec l’Internet des Objets ? » En octobre dernier, les services de bande passante de Starhub, l’une des plus grandes compagnies de télécommunications mobiles et sur Internet à Singapour, ont été victime de deux attaques par « déni de service distribué » (DDoS). Le coupable s’est révélé être des objets connectés appartenant à des abonnés de Starhub, tels que des webcams et des routeurs.
D’après une étude de Frost & Sullivan, Le marché des objets connectés en Asie-Pacifique pourrait atteindre les 79,13 milliards de dollars d’ici 2020. Avec une telle croissance dans le développement des infrastructures de l’Internet des objets, Anshuman Singh redoute les effets catastrophiques des futures attaques des objets connectés avec des rançongiciels.
Il n’empêche, pour l’Asie, cela commence à faire beaucoup. En effet, 2016 a été nommé « l’année des rançongiciels » par les experts, en particulier pour l’Asie du Sud-Est. Par exemple, Singapour a subi 17 cyberattaques l’année dernière contre seulement 2 en 2015, selon l’agence singapourienne de cybersécurité (CSA).
Sur le site Security Asia, Anshuman Singh pose la question qui fâche : « Qu’advient-il lorsque lors les cyberattaques au ransomware convergent avec l’Internet des Objets ? » En octobre dernier, les services de bande passante de Starhub, l’une des plus grandes compagnies de télécommunications mobiles et sur Internet à Singapour, ont été victime de deux attaques par « déni de service distribué » (DDoS). Le coupable s’est révélé être des objets connectés appartenant à des abonnés de Starhub, tels que des webcams et des routeurs.
D’après une étude de Frost & Sullivan, Le marché des objets connectés en Asie-Pacifique pourrait atteindre les 79,13 milliards de dollars d’ici 2020. Avec une telle croissance dans le développement des infrastructures de l’Internet des objets, Anshuman Singh redoute les effets catastrophiques des futures attaques des objets connectés avec des rançongiciels.
Voitures intelligentes
Chine : Volkswagen se lance dans l'intelligence artificielle des voitures avec le Chinois Mobvoi
Quand l’Asie s’embarque dans la « voiture intelligente ». Volkswagen a trouvé le Chinois Mobvoi tellement à son goût qu’il a investi 180 millions de dollars dans cette startup de Pékin spécialisée dans l’intelligence artificielle. Au total, Mobvoi vient de lever 250 millions de dollars grâce aux apports de Google, du fonds américain Sequoia ou de Zhenfund, un fond d’amorçage de la capitale chinoise. Le constructeur allemand a créé une co-entreprise détenue à parts égales avec son nouveau partenaire chinois pour développer des applications fondées sur les technologies de reconnaissance vocale et de traitement du langage naturel développées par Mobvoi.
Mais pourquoi Mobvoi ? D’abord parce que son fondateur n’est pas n’importe qui : Li Zhifei est un ancien chercheur de chez Google. Ensuite parce que Mobvoi s’est fait connaître en juin 2015 grâce à « Ticwatch », sa montre connectée, avant de développer un rétroviseur « intelligent » qui fournit des éléments de navigation, de la messagerie instantanée et des infos divertissantes. Le tout activé par commande vocale.
Cette annonce intervient dans un contexte de forte compétition en Asie autour de la voiture sans conducteur. Baidu, le moteur de recherche chinois, lancera en juillet « Apollo », sa plate-forme de conduite autonome. Tandis que la plupart de la technologie requise pour développer une voiture « autonome » sera rendue publique gratuitement, certaines fonctionnalités comme la cartographie ou l’apprentissage automatique, un des secteurs de l’intelligence artificielle, seront accessibles seulement via une interface contrôlée par Baidu. Le géant chinois a néanmoins un handicap face à son rival Google : le manque relatif de données en raison d’un nombre moins élevé de tests.
Des tests, c’est précisément ce que Samsung va lancer pour sa voiture sans conducteur. Le conglomérat sud-coréen a reçu l’approbation du ministère de la Terre, des Infrastructures et du Transport à Séoul. Ce qui lui permettra de rivaliser avec Apple, Google et Uber. A l’instar de Baidu, Samsung ne va pas concevoir une voiture complète mais développer des capteurs et des modules informatiques pour fournir aux constructeurs automobiles son système d’intelligence artificielle. Un partenariat a d’ores et déjà été fixé avec Hyundai. A noter que de son côté, le Japonais Toyota utilisera la technologie de l’Américain Nvidia pour son véhicule autonome.
Mais pourquoi Mobvoi ? D’abord parce que son fondateur n’est pas n’importe qui : Li Zhifei est un ancien chercheur de chez Google. Ensuite parce que Mobvoi s’est fait connaître en juin 2015 grâce à « Ticwatch », sa montre connectée, avant de développer un rétroviseur « intelligent » qui fournit des éléments de navigation, de la messagerie instantanée et des infos divertissantes. Le tout activé par commande vocale.
Cette annonce intervient dans un contexte de forte compétition en Asie autour de la voiture sans conducteur. Baidu, le moteur de recherche chinois, lancera en juillet « Apollo », sa plate-forme de conduite autonome. Tandis que la plupart de la technologie requise pour développer une voiture « autonome » sera rendue publique gratuitement, certaines fonctionnalités comme la cartographie ou l’apprentissage automatique, un des secteurs de l’intelligence artificielle, seront accessibles seulement via une interface contrôlée par Baidu. Le géant chinois a néanmoins un handicap face à son rival Google : le manque relatif de données en raison d’un nombre moins élevé de tests.
Des tests, c’est précisément ce que Samsung va lancer pour sa voiture sans conducteur. Le conglomérat sud-coréen a reçu l’approbation du ministère de la Terre, des Infrastructures et du Transport à Séoul. Ce qui lui permettra de rivaliser avec Apple, Google et Uber. A l’instar de Baidu, Samsung ne va pas concevoir une voiture complète mais développer des capteurs et des modules informatiques pour fournir aux constructeurs automobiles son système d’intelligence artificielle. Un partenariat a d’ores et déjà été fixé avec Hyundai. A noter que de son côté, le Japonais Toyota utilisera la technologie de l’Américain Nvidia pour son véhicule autonome.
Robots ouvriers
Japon : la robotisation accélérée par les pénuries de main-d'oeuvre ?
D’où vient l’innovation ? De l’inspiration gratuite d’un inventeur isolé ? Pas seulement. Au Japon, elle a souvent émergé comme solution au manque de ressources. Dernier exemple en date : le vieillissement accéléré de la population nippone entraîne un manque d’actifs et donc une sérieuse pénurie de main-d’oeuvre dans les usines. En 1995, la population active s’élevait à 87 millions. Pour 2017, le ministère nippon du Travail s’attend à la voir chuter à 76 millions. Elle ne dépasserait pas les 45 millions en 2065. Résultat : l’essor des robots s’accélère aux postes non pourvus en salariés de chair et d’os.
D’après une étude de la Bank of Japan, l’investissement dans la robotisation des entreprises nippones avec un capital de 880 à 8,8 millions de dollars, augmentera de 17,5 % en moyenne en 2017, un record. Le gouvernement de Tokyo s’en frotte les mains : plus de robots, à ses yeux, signifie plus de productivité et donc un coup d’accélérateur à une économie encore trop molle.
A qui profite le phénomène ? Hitachi Construction Machinery a vu son carnet de commandes s’envoler pour ses machines d’excavation programmées par ordinateur : le robot est capable d’utiliser un GPS pour creuser des fossés avec une grande précision tout en réduisant de moitié le temps d’excavation. De même, Kawasaki Heavy Industries a aussi relevé le succès des ventes de son robot à deux bras d’un mètre 70, développé pour s’adapter aux lignes de production dans l’électronique, la transformation alimentaire ou l’industrie pharmaceutique.
Mais les usines ou les chantiers ne sont pas les seuls concernés. Le tourisme commence aussi à se robotiser. Un hôtel près de Disneyland Tokyo a « embauché » 140 robots et un système de conciergerie avec une intelligence artificielle au lieu d’un staff de réceptionnistes classiques. Tapia, un robot à la tête en forme d’œuf, intègre à la manière d’un assistant personnel comme Alexa autant des commandes vocales que des technologies de reconnaissance faciale. Il ne suffit plus que de 2 à 3 employés humains pour gérer cet « hôtel-robot ».
D’après une étude de la Bank of Japan, l’investissement dans la robotisation des entreprises nippones avec un capital de 880 à 8,8 millions de dollars, augmentera de 17,5 % en moyenne en 2017, un record. Le gouvernement de Tokyo s’en frotte les mains : plus de robots, à ses yeux, signifie plus de productivité et donc un coup d’accélérateur à une économie encore trop molle.
A qui profite le phénomène ? Hitachi Construction Machinery a vu son carnet de commandes s’envoler pour ses machines d’excavation programmées par ordinateur : le robot est capable d’utiliser un GPS pour creuser des fossés avec une grande précision tout en réduisant de moitié le temps d’excavation. De même, Kawasaki Heavy Industries a aussi relevé le succès des ventes de son robot à deux bras d’un mètre 70, développé pour s’adapter aux lignes de production dans l’électronique, la transformation alimentaire ou l’industrie pharmaceutique.
Mais les usines ou les chantiers ne sont pas les seuls concernés. Le tourisme commence aussi à se robotiser. Un hôtel près de Disneyland Tokyo a « embauché » 140 robots et un système de conciergerie avec une intelligence artificielle au lieu d’un staff de réceptionnistes classiques. Tapia, un robot à la tête en forme d’œuf, intègre à la manière d’un assistant personnel comme Alexa autant des commandes vocales que des technologies de reconnaissance faciale. Il ne suffit plus que de 2 à 3 employés humains pour gérer cet « hôtel-robot ».
Villes intelligentes
Philippines : à Manille, la Chine va construire la première smart city d'Asie du Sud-Est
Pour qui a pratiqué la Chine sur le terrain des villes nouvelles, des cités intelligentes ou autres « eco-cities », il n’y a jamais aucune certitude sur l’aboutissement de projets souvent survendus. Mais cette fois, l’ambition des Chinois en la matière s’étend hors de leurs frontières. Située à 20 minutes de l’aéroport de Manille, « The New Manila Bay – City of Pearl » sera la « première smart city construite en Asie du Sud-Est », selon ses concepteurs. C’est un consortium sino-philippin, UAA Kinming, qui finance le projet. Les travaux de poldérisation doivent commencer en août prochain et durer quatre ans. Le premier immeuble résidentiel sera, lui, construit d’ici sept ans, selon Nicolas Ho, directeur général adjoint de Ho & Partners Architects, un cabinet basé à Hong Kong qui dirige le design du projet. Cette « cité des perles » intelligente doit devenir le plus gros quartier d’affaires de la capitale philippine.
Le projet avait été approuvé par l’ancien président et actuel maire de Manille, Joseph Estrada. Les choses se sont concrétisées avec la visite de Rodrigo Duterte à Pékin en octobre dernier, lors de discussions bilatérales avec Xi Jinping. « C’est le plus gros projet entre la Chine et les Philippines dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie », se réjouit Nicolas Ho.
Quelles seront les particularités de cette smart city ? New Manila Bay doit être une « communauté soutenable, éco-responsable et intelligente où la cité elle-même est gérée par l’intelligence artificielle ». Équipements et logiciels seront « intégrés » pour fournir à l’intelligence artificielle toutes les données nécessaires à une « gestion optimale » de la ville. En termes de transport, la communauté devra dépendre moins de la voiture grâce à un tram sans conducteur et des bateaux taxis.
Dans un contexte où les tensions en mer de Chine du Sud sont encore loin d’être éteintes avec les États-Unis qui accusent toujours la Chine de créer illégalement des îles artificielles à usage militaire, Nicolas Ho défend le caractère exclusivement civil de cette nouvelle ville poldérisée, qui devrait être finie dans les 20 prochaines années.
Le projet avait été approuvé par l’ancien président et actuel maire de Manille, Joseph Estrada. Les choses se sont concrétisées avec la visite de Rodrigo Duterte à Pékin en octobre dernier, lors de discussions bilatérales avec Xi Jinping. « C’est le plus gros projet entre la Chine et les Philippines dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie », se réjouit Nicolas Ho.
Quelles seront les particularités de cette smart city ? New Manila Bay doit être une « communauté soutenable, éco-responsable et intelligente où la cité elle-même est gérée par l’intelligence artificielle ». Équipements et logiciels seront « intégrés » pour fournir à l’intelligence artificielle toutes les données nécessaires à une « gestion optimale » de la ville. En termes de transport, la communauté devra dépendre moins de la voiture grâce à un tram sans conducteur et des bateaux taxis.
Dans un contexte où les tensions en mer de Chine du Sud sont encore loin d’être éteintes avec les États-Unis qui accusent toujours la Chine de créer illégalement des îles artificielles à usage militaire, Nicolas Ho défend le caractère exclusivement civil de cette nouvelle ville poldérisée, qui devrait être finie dans les 20 prochaines années.
Eco-construction
Inde : du sable à base de déchets métallurgiques pour éviter d'exploiter le sable des rivières
Comment « voler » une rivière et détruire tout son écosystème ? En extrayant son sable pour en faire du matériau de construction. Comme en Asie du Sud-Est, la pratique est généralisée en Inde. Tandis que le gouvernement central tarde à prendre des mesures, une « mafia du sable » s’est mise à prospérer. Mais la situation commence à changer. Pour lutter contre ce business destructeur et protéger l’environnement fluvial, certains États de l’Union indienne ont procédé à des interdictions ou y songent. A tel point que l’industrie de la construction commence à souffrir d’une pénurie de sable de qualité.
C’est ainsi que certains industriels indiens s’empressent d’innover pour trouver une solution alternative à la fois légale et éco-responsable. Exemple avec Essar Steel qui a conçu un sable de laitier à base de déchets métallurgiques issus de hauts fourneaux. Utilisable pour les routes, les immeubles et l’industrie lourde de la construction, ce sable est destiné à combler la demande à Mumbai, garantit Dilip Oomen, directeur général d’Essar Steel. Une demande qui s’élève à 1500 camions par jour.
C’est ainsi que certains industriels indiens s’empressent d’innover pour trouver une solution alternative à la fois légale et éco-responsable. Exemple avec Essar Steel qui a conçu un sable de laitier à base de déchets métallurgiques issus de hauts fourneaux. Utilisable pour les routes, les immeubles et l’industrie lourde de la construction, ce sable est destiné à combler la demande à Mumbai, garantit Dilip Oomen, directeur général d’Essar Steel. Une demande qui s’élève à 1500 camions par jour.
Solaire bio
Inde : des panneaux solaires aux fruits pour réduire les coûts ?
Est-ce le début de la fin de l’hégémonie chinoise dans le photovoltaïque ? Aujourd’hui, l’empire du Milieu produit plus de 90 % des cellules nécessaires à un panneau solaire dans le monde entier : elles sont composées de semi-conducteurs, principalement à base de silicium cristallin ou polycristallin. Mais il y aurait une solution moins chère et plus écologique : le jamun, une espèce de mûre dont l’arbre, le jamelonier, pousse dans toute l’Asie du Sud ainsi qu’en Indonésie. Un groupe de chercheurs de l’Institut indien de technologie (IIT) à Roorkee a observé qu’un pigment du jamun, le syzsygium cumini, pouvait absorber de grandes quantités de rayons de soleil. Les résultats de l’étude de ces scientifiques indiens pour créer une cellule solaire à pigment photosensible (DSC) à base de jamun ont été publiés dans le Journal of Photovoltaics.
Si la découverte se convertit commercialement, ce pourrait être une petite révolution. Ce pigment de la famille des anthocyanes (aussi présent dans la canneberge et la framboise) est vendu pour presque rien sur les trottoirs ou les carrefours des villes d’Inde. Sa production massive pourrait ainsi permettre de faire baisser de 40% le coût des panneaux solaires. L’enjeu est de taille pour l’Inde où la pénurie d’électricité est chronique. Le gouvernement de Narendra Modi cherche ainsi à multiplier par dix d’ici 2022 sa production d’énergie solaire, actuellement à 10 gigawatts.
Cependant, il reste un obstacle de taille à surmonter : la cellule au jamun a une efficacité d’absorption solaire d’à peine 0,5 % contre 15% pour celle au silicium. Ce manque d’efficacité est caractéristique des cellules à pigment photosensibles qui empêche encore leur utilisation commerciale.
Si la découverte se convertit commercialement, ce pourrait être une petite révolution. Ce pigment de la famille des anthocyanes (aussi présent dans la canneberge et la framboise) est vendu pour presque rien sur les trottoirs ou les carrefours des villes d’Inde. Sa production massive pourrait ainsi permettre de faire baisser de 40% le coût des panneaux solaires. L’enjeu est de taille pour l’Inde où la pénurie d’électricité est chronique. Le gouvernement de Narendra Modi cherche ainsi à multiplier par dix d’ici 2022 sa production d’énergie solaire, actuellement à 10 gigawatts.
Cependant, il reste un obstacle de taille à surmonter : la cellule au jamun a une efficacité d’absorption solaire d’à peine 0,5 % contre 15% pour celle au silicium. Ce manque d’efficacité est caractéristique des cellules à pigment photosensibles qui empêche encore leur utilisation commerciale.
Big data génomique
Chine : levées de fonds records pour le marché du génome digital
75 millions de dollars, c’est le montant levé en série B par WuXi NextCode, le spécialiste chinois de l’information génomique. Parmi les financeurs principaux, le fonds d’investissement singapourien Temasek et Yungfeng Capital, un fonds chinois privé de capitaux propres co-fondé par Jack Ma, le patron d’Alibaba. Avec cette levée, WuXi NextCode compte notamment améliorer ses capacités en matière d’intelligence artificielle et d’apprentissage profond pour renforcer sa position mondiale dans la médecine de précision. Grâce au « big data génomique », cette dernière permet non seulement d’adapter le traitement du cancer aux caractéristiques d’un patient ou de sa tumeur, mais aussi d’identifier une éventuelle prédisposition génétique à une maladie et d’offrir ainsi une prévention adaptée. Selon les objectifs fixés par le gouvernement chinois dans le 13ème plan quinquennal, le pays est sur les rangs pour devenir une superpuissance dans ce domaine. En 2016 déjà, pas moins de 9,2 milliards de dollars ont été débloqués pour soutenir la China Precision Medicine Initiative. Un projet sur 15 ans pour faire la nique à l’US Precision Medicine Initiative lancée par l’administration Obama en 2015 – un investissement de « seulement » 215 millions de dollars dans l’innovation et la recherche.
WuXi NextCode, basé à Shanghai mais aussi à Cambridge (Massachussetts) et à Reykjavik en Islande, fait partie de la nouvelle vague de compagnies chinoises telles que BGI à Shenzhen et Novogene à Pékin, désireuses de dominer le marché mondial du génome digital. Autre acteur montant du secteur en Chine, iCarbonX,
avait également réalisé une levée de fonds record en 2016. Près de 600 millions de dollars, dont 200 millions investis par Tencent, sont venus augmenter le capital de cette entreprise présentée comme une « licorne » chinoise de l’intelligence artificielle au service de la médecine. Son fondateur Jun Wang ne voit pas les choses en petit : l’objectif est de collecter l’information génomique d’un million de Chinois dans les cinq prochaines années pour fournir toutes sortes de connaissances, y compris sur quoi manger et combien de temps dormir.
WuXi NextCode, basé à Shanghai mais aussi à Cambridge (Massachussetts) et à Reykjavik en Islande, fait partie de la nouvelle vague de compagnies chinoises telles que BGI à Shenzhen et Novogene à Pékin, désireuses de dominer le marché mondial du génome digital. Autre acteur montant du secteur en Chine, iCarbonX,
avait également réalisé une levée de fonds record en 2016. Près de 600 millions de dollars, dont 200 millions investis par Tencent, sont venus augmenter le capital de cette entreprise présentée comme une « licorne » chinoise de l’intelligence artificielle au service de la médecine. Son fondateur Jun Wang ne voit pas les choses en petit : l’objectif est de collecter l’information génomique d’un million de Chinois dans les cinq prochaines années pour fournir toutes sortes de connaissances, y compris sur quoi manger et combien de temps dormir.
Robot chirurgien
Thaïlande : succès de la première opération chirurgicale assistée par robot dans toute l'Asie
C’est une première pour un pays asiatique, même si elle n’est pas à la portée de tous. Une équipe du Ramathibodi Hospital de Bangkok a opéré avec succès grâce à un robot un patient de 77 ans atteint d’une tumeur cancéreuse au cerveau de 2 centimètres de diamètre. Le chirurgien a utilisé un robot pour guider l’incision cervicale, qui ne doit pas mesurer plus de trois centimètres de diamètre dans le crâne et un centimètre dans le cuir chevelu. Alors que la chirurgie « manuelle » connaît une marge d’erreur de 3 à 5 millimètres, l’assistance robotique la réduit à moins d’un millimètre, selon Sorayouth Chumnanvej, neurochirurgien à l’hôpital de Bangkok. Elle réduit aussi la durée de l’opération de près de 30 minutes et le patient reprend conscience en 24 heures. Le robot permet donc de minimiser autant les risques d’infection que le temps de récupération.
Cependant, cette technologie est encore trop chère pour se démocratiser en Thaïlande. L’équipement robotique coûte 40 millions de bahts (1 million d’euros) – en Asie du Sud-Est, seuls les Thaïlandais avec les Vietnamiens ont les moyens d’un tel investissement. Par ailleurs, un malade devra débourser 100 000 bahts de plus (soit environ 2 600 euros de plus) que pour une opération sans robot, sachant qu’aucune mutuelle thaïe ne la rembourse dans la mesure où elle est particulièrement risquée. Si l’utilisation du robot chirurgien était jugée nécessaire pour un patient insolvable, a ainsi déclaré le Dr Wachira Kochakarn, la fondation du Ramathibodi Hospital pourrait « réfléchir » à la prendre en charge.
Cependant, cette technologie est encore trop chère pour se démocratiser en Thaïlande. L’équipement robotique coûte 40 millions de bahts (1 million d’euros) – en Asie du Sud-Est, seuls les Thaïlandais avec les Vietnamiens ont les moyens d’un tel investissement. Par ailleurs, un malade devra débourser 100 000 bahts de plus (soit environ 2 600 euros de plus) que pour une opération sans robot, sachant qu’aucune mutuelle thaïe ne la rembourse dans la mesure où elle est particulièrement risquée. Si l’utilisation du robot chirurgien était jugée nécessaire pour un patient insolvable, a ainsi déclaré le Dr Wachira Kochakarn, la fondation du Ramathibodi Hospital pourrait « réfléchir » à la prendre en charge.
Rayon X intelligent
Corée du Sud : l'intelligence artificielle pour déterminer l'âge osseux
C’est une avancée cruciale pour le traitement des troubles de la croissance chez l’enfant. Vuno, une startup sud-coréenne, est prête à commercialiser « Bone Age », un dispositif fondé sur l’intelligence artificielle pour déterminer l’âge osseux d’une personne. Construit en partenariat avec l’Asan Medical Center de Séoul, Bone Age utilise « Vuno-Net », un moteur d’apprentissage profond développé par cette jeune entreprise créée en 2014. Ce moteur permet de connaître la maturation du squelette en lisant l’image au rayon X d’une main. Il la compare avec une image d’os similaire, identifié au préalable comme ayant un certain âge. Plus encore, en intégrant la taille d’un des parents, le dispositif intelligent calcule la taille prévisible de l’enfant en se fondant sur ses influences génétiques et son âge actuel. Ce qui donnera les informations nécessaires afin d’établir un traitement pour palier par exemple une éventuelle déficience d’hormones de croissance ou de troubles aux perturbateurs endocriniens.
Jusqu’à présent, la détermination de l’âge osseux avait peu évolué dans sa méthode depuis son introduction dans les années 1950. Certains scientifiques ont proposé des procédures abrégées, mais toujours fondées sur l’interprétation humaine ou la référence à un atlas.
En plus de Bone Age, Vuno travaille à appliquer son moteur d’apprentissage profond pour fabriquer un dispositif capable d’analyser une image tomographique. Cette technique permet de reconstruire le volume d’une partie du corps à partir d’une série de mesures effectuées par tranche depuis l’extérieur de cette objet. L’objectif de Vuno est de pouvoir ainsi déterminer les signes d’une maladie pulmonaire interstitielle ou de prédire comment la maladie endommage les poumons.
Les performances de Vuno n’ont pas tardé à attirer l’attention du gouvernement des investisseurs privés. Après avoir été sélectionnée pour rejoindre un incubateur étatique de startups, l’entreprise de Séoul a levé 3 milliards de wons (2,64 millions de dollars) en 2016 auprès du Japonais SBI investment, et des Sud-Coréens Smilegate et HB Investment.
Mais selon Lee Ye-ha, le cofondateur et pdg de Vuno, il reste encore des obstacles importants au développement de ses activités. Sa société collabore avec un certain d’hôpitaux de Séoul de façon séparée, en gérant des données médicales accessibles uniquement via leur serveur interne. Ce qui signifie que Vuno est obligée de travailler dans les locaux de chaque établissement, ce qui limite sa mobilité. En outre, les hôpitaux n’échangent pas leurs données entre eux, ce qui rend difficile la constitution d’une base de données importante. C’est tout le débat à la fois économique, opérationnel et éthique de l’intelligence artificielle.
Par Joris Zylberman
Jusqu’à présent, la détermination de l’âge osseux avait peu évolué dans sa méthode depuis son introduction dans les années 1950. Certains scientifiques ont proposé des procédures abrégées, mais toujours fondées sur l’interprétation humaine ou la référence à un atlas.
En plus de Bone Age, Vuno travaille à appliquer son moteur d’apprentissage profond pour fabriquer un dispositif capable d’analyser une image tomographique. Cette technique permet de reconstruire le volume d’une partie du corps à partir d’une série de mesures effectuées par tranche depuis l’extérieur de cette objet. L’objectif de Vuno est de pouvoir ainsi déterminer les signes d’une maladie pulmonaire interstitielle ou de prédire comment la maladie endommage les poumons.
Les performances de Vuno n’ont pas tardé à attirer l’attention du gouvernement des investisseurs privés. Après avoir été sélectionnée pour rejoindre un incubateur étatique de startups, l’entreprise de Séoul a levé 3 milliards de wons (2,64 millions de dollars) en 2016 auprès du Japonais SBI investment, et des Sud-Coréens Smilegate et HB Investment.
Mais selon Lee Ye-ha, le cofondateur et pdg de Vuno, il reste encore des obstacles importants au développement de ses activités. Sa société collabore avec un certain d’hôpitaux de Séoul de façon séparée, en gérant des données médicales accessibles uniquement via leur serveur interne. Ce qui signifie que Vuno est obligée de travailler dans les locaux de chaque établissement, ce qui limite sa mobilité. En outre, les hôpitaux n’échangent pas leurs données entre eux, ce qui rend difficile la constitution d’une base de données importante. C’est tout le débat à la fois économique, opérationnel et éthique de l’intelligence artificielle.
Par Joris Zylberman