Politique

Francis Nizet : "Les Français à l'étranger ont besoin d'une information transparente et pédagogique"

Francis Nizet, conseiller consulaire pour la Chine, la Mongolie et la Corée du Nord, et candidat pour les élections législatives du 3 juin 2017 à la 11ème circonscription des Français de l'étranger. (Crédits : DR)
Francis Nizet, conseiller consulaire pour la Chine, la Mongolie et la Corée du Nord, et candidat pour les élections législatives du 4 juin 2017 à la 11ème circonscription des Français de l'étranger. (Crédits : DR)
La carte de visite produit son effet dans les salons à Paris. Francis Nizet est conseiller consulaire représentant les Français de Chine et de Mongolie, mais aussi des Français de… Corée du Nord ! Silhouette bonhomme, bien connue des expatriés de Pékin, Shanghai, Wuhan et Hong Kong, voilà plus de 15 ans que cet ancien conseiller auprès de l’Assemblée des Français de l’étranger fait le grand écart entre l’Asie et la France. Auteur d’un blog et d’une newsletter très suivie, Francis Nizet est célèbre dans toutes les chancelleries, notamment pour son franc parler. Candidat à la députation dans la onzième circonscription des Français établis hors de France, ce gaulliste fervent a fait son chemin hors des grandes chapelles politiques, deux caractéristiques redevenues tendances ces derniers mois. Il se présente aujourd’hui sous l’étiquette « majorité présidentielle ».

Contexte

C’est l’une des circonscriptions qui compte le moins d’électeurs, mais l’une des plus vaste en terme de superficie. Mieux vaut aimer l’avion, si un jour vous souhaitez être candidat à la députation pour la onzième circonscription des Français établis hors de France. Créée en 2010 à la faveur d’un redécoupage, la circonscription Asie-Océanie comprend 49 pays, pour 92 707 inscrits sur la liste électorale consulaire au 31 décembre 2016, indique notre partenaire lepetitjournal.com, soit la 9ème circonscription en terme d’électeurs. Au deuxième tour de la présidentielle 2017, les Français d’Asie et d’Océanie ont voté à 87,51 % pour Emmanuel Macron et à 12,49 % pour Marine Le Pen. Au premier tour, ils étaient 39,2 % à se prononcer pour Emmanuel Macron, 29,6 % pour François Fillon et 13,7 % pour Jean-Luc Mélenchon. Quatorze candidats sont en lice dans la onzième circonscription pour ces législatives 2017, dont les premiers et deuxièmes tours se dérouleront les dimanches 3 et 17 juin pour les Amériques et les 4 et 18 juin dans le reste du monde. Demandez les programmes ! Asialyst leur ouvre ses colonnes.

Comment a débuté votre engagement et pourquoi vouloir devenir député des Français de l’étranger ?
Francis Nizet : Je ne sais plus comment l’occasion s’est présentée, mais ce que je sais, c’est que j’aime bien, effectivement, travailler sur les dossiers publics. Politiquement, je suis gaulliste et fervent admirateur du commandeur. C’est dans la lignée du général de Gaulle que je m’inscris. Ma candidature a été validée par le ministère de l’intérieur sous l’étiquette « majorité présidentielle« . Je siégerai donc sur les bancs de la majorité qui soutiendra le projet du Président de la République Emmanuel Macron, projet mis en oeuvre par le gouvernement dirigé par le Premier Ministre Edouard Philippe lui même issu de la droite modérée. On est élu tous les six ans au suffrage universel. Je dois représenter environ 20 milles personnes en Chine. En Mongolie, 200 personnes, pas mal de religieux et d’évadés fiscaux. En Corée du Nord, quelques espions et quelques coreligionnaires et pas mal d’ONG. Je dis cela sur le ton de la plaisanterie, mais c’est une population à laquelle je suis extrêmement attaché. J’ai consacré de longues années à la défense des Français de l’étranger. Pour moi, ce sont des ambassadeurs de la France à l’étranger dont les revendications ne sont pas toujours suffisamment prises en compte de mon point de vue.
Combien gagne un représentant des Français de l’étranger ?
Comme je l’ai écrit récemment dans une newsletter, je perçois 350 euros par mois. Je dis bien 350 euros, je n’oublie aucun zéro. Il n’y a pas de décharge, pas d’assistante. C’est donc quasiment du bénévolat ! Tout le reste, les billets d’avions notamment, nous les payons de notre poche. Alors c’est vrai, on a quand même droit à une faveur… L’État nous verse en plus 500 euros pour l’assurance, ce qui est plutôt bienvenue sachant qu’on se balade pas mal. Mais attention ! L’assurance est payée uniquement si l’on fournit un justificatif. S’il y a des élus sur cette terre, enfin, en France, qui ne s’enrichissent pas avec la politique ; s’il y a des politiques qui, dans le rapport qualité/prix, sont les meilleurs, c’est quand même les conseillers consulaires ! Soit on est rentier, soit on est retraité, ce qui est souvent le cas parmi mes coreligionnaires. Sinon il faut travailler à côté, ce qui est mon cas puisque j’ai la chance de faire un métier supposé ne pas être trop prenant. Je suis également professeur de physique agrégé au lycée français de Pékin. Je prends donc sur mon temps libre pour faire de la politique.
Comment rester en contact avec vos électeurs dans une circonscription qui s’étale sur plusieurs fuseaux horaires ?
Internet et les réseaux sociaux nous aident beaucoup. Il y a une newsletter que je diffuse à une centaine de milliers de nos Français d’Asie-Océanie et qui, en toute modestie, connaît un certain succès. Le meilleur argument chiffré, c’est un taux de désabonnement à chaque envoi qui est inférieur à 1%, ce qui correspond certainement au turn-over de ceux qui vont rentrer et qui se disent : « Maintenant, c’est bon. On est en France, on peut se désabonner. » Il est essentiel de faire ce travail de partage de l’information quand on est à l’étranger, en particulier en Asie. Sinon, on ne comprend rien aux institutions ; on ne sait pas ce que font les ambassades, ce que font les élus. Parfois on me qualifie de « député », parfois de « consul »… Les gens n’y comprennent rien, et ils ne savent pas où s’adresser. Puis, disons-le clairement, il est souvent difficile de contacter les administrations en France : le téléphone sonne dans le vide. On est là pour faire le relais, pour donner des infos pratiques. Oui, l’important je crois, c’est vraiment de répondre à ce besoin des Français à l’étranger. Il y a une vraie demande autour d’une information rendue digeste, lisible et pédagogique. Et c’est mon métier au fond puisque je suis prof. C’est ce qui est apprécié, je pense.
Représenter les Français de l’étranger, est-ce aussi représenter la France à l’étranger ?
Oui bien sûr, comme tous les Français de l’étranger encore une fois, j’ai l’impression que nous sommes tous un peu des ambassadeurs de notre pays. Mais il faut évidemment faire très attention à ne pas empiéter sur l’action de nos diplomates et à ne pas faire du tort à notre diplomatie par des propos qui seraient déplacés. A titre personnel, et puisque je vis en Chine, je prends garde à ne pas porter de jugement sur le Tibet, par exemple. J’ai mon opinion sur la question, mais je la garde pour moi. De toute façon, la première chose que nous devons faire c’est de nous mettre au service des expatriés. J’essaye ainsi, très modestement, de faire avancer certains dossiers. Le plus récent, je n’en suis pas le père mais j’ai un peu aiguillonné pour que ça avance, c’est par exemple la reconnaissance du permis de conduire français en Chine. C’est l’exécutif, et en l’occurrence Bernard Cazeneuve, qui a fait travailler ses services. Le ministère de l’Intérieur et le ministère des Affaires étrangères se sont mis ensemble pour faire avancer ce dossier. De notre côté, nous jouons un rôle d’aiguillon à chaque visite présidentielle : on adresse un petit mot au président ; on enquiquine de temps en temps l’ambassadeur. La séparation des pouvoirs implique que l’exécutif soit indépendant du législatif, mais en même temps que les deux se complètent. Et parfois c’est vrai, l’un remue l’autre.
Quelles sont les grandes causes qui vous occupent et quels sont les combats que vous comptez mettre en avant ?
En Chine plus spécifiquement, il y a eu des dossiers très importants même si c’est moins lisible que le permis de conduire. Par exemple, la signature d’un accord sur la sécurité sociale. Ce n’est pas encore ratifié par le parlement, donc ce n’est pas encore un décret, mais cela permettra aux Français de Chine, en tous cas aux personnes détachées, d’éviter les doublons et donc les frais supplémentaire en matière d’assurances sociales, sachant que Pékin impose depuis quelques années aux étrangers de souscrire à une assurance locale. Cet accord permettra de choisir, et en général de choisir l’assurance française, donc de ne pas payer deux fois. Ce sont des petites choses très techniques, mais qui vont bientôt avoir une implication financière chez de nombreux d’expatriés en Chine.
Sinon en Asie, et généralement dans le monde, un dossier important, c’est celui de la carte vitale ! Les retraités y ont maintenant accès. Un autre petit truc ridicule mais fort utile, c’est le passeport à 72 pages : c’est ce qu’on appelle le passeport « grand voyageur », qui permet à beaucoup de professionnels en Asie, qui voyagent beaucoup, de ne pas devoir changer de passeport toute les semaines. Je suis à Pékin, je vais à Singapour, je repars à Hong Kong… A chaque fois, bam, bam et bam ! Ce sont des coups de tampons sur les pages du passeport. 72 pages, cela permet de voir venir et en tout cas de changer moins souvent son passeport. Là encore, ce sont des petites choses mais très pratiques, qui changent la vie au quotidien des Français de l’étranger.
« Moins de 10 % des Français de l’étranger sont aujourd’hui de véritables expatriés avec tous les avantages qui vont avec. On constate aussi une précarisation croissante des Français de l’ étranger »
Qui sont vos électeurs ? L’expatriation a-t-elle changé ces dernières années ?
Concernant les chiffres, sauf erreur de ma part, moins de 10 % des Français de l’étranger sont aujourd’hui de véritables expatriés avec tous les avantages qui vont avec : des émoluments conséquents, l’école des enfants payée par l’entreprise, etc. Non seulement on observe une diminution de cette population au niveau de vie élevé, mais on constate aussi une précarisation croissante des Français de l’étranger. Beaucoup se marient localement, vivent localement. Ils trouvent un boulot en arrivant ; parfois ils le perdent ensuite. Ils ont fondé une famille sur place, ils ne peuvent plus rentrer. Du coup, ils n’ont pas les moyen de s’offrir l’école française. Le gouvernement socialiste est revenu sur l’ancien système en prétendant le remplacer par un système de bourse plus efficace. Au bout du compte, c’est une infâme usine à gaz qui ne fonctionne pas.
Une grande majorité des binationaux, surtout les Chinois nés en France qui reviennent en Chine ou même les familles binationales qui vivent en Chine, n’ont pas les moyens de payer l’inscription au lycée français. A Pékin, c’est entre 15 et 20 000 euros par an et par enfant. Résultat : ils scolarisent leurs enfants dans les écoles chinoises, avec néanmoins un besoin de conserver un contact avec la langue française. C’est l’objectif des écoles dites FLAM (Français Langue Maternelle), que j’ai modestement contribué à défendre en Asie et en Chine en particulier. Ce sont de petites écoles où les cours de français ont lieu le samedi. Je n’ai pas créé les FLAM, mais j’ai fortement poussé à la construction de ces écoles à Shanghai, Pékin, Shenzhen ou à Taïwan etc. Pendant trois quarts d’heure, les enfants qui vivent dans ces familles binationales et qui ne vont pas dans les écoles françaises, ont un contact, soit ludique, soit plus théorique avec la langue française.
Comment vous classez-vous sur l’échiquier politique français ?
Alors moi c’est très simple, je suis gaulliste. J’ai été au RPR, à l’époque où le parti pouvait se dire gaulliste. Je suis resté ensuite à l’UMP, lorsque la flamme gaulliste commençait un peu à se diluer. Et puis, j’ai quitté le mouvement au moment des élections législatives parce qu’effectivement, je trouvais que ça n’avait plus grand-chose de gaulliste. J’ai rejoins le camp centriste. Je suis aujourd’hui candidat sans étiquette. Je mets ma part d’expertise, mon expérience au service des Français de l’Étranger.
Comment se passe votre campagne ?
L’avantage lorsqu’on fait campagne à l’étranger – c’est même un énorme atout -, c’est qu’on a les adresses e-mails des électeurs. Ce qui ne serait pas le cas d’un candidat en France. On n’a donc pas besoin d’aller tracter sur les marchés, faire du porte-à-porte ou de coller des affiches. On va sur sa boîte mail, on clique sur « envoyer », et on touche directement les gens. Cela ne veut pas dire que ce soit suffisant, mais c’est une première prise de contact. Après bien sûr, il faut se déplacer. Malheureusement, on ne peut pas tous les rencontrer. 100 000 électeurs sur la moitié des terres émergées, c’est beaucoup. On ne peut pas aller au fond de la jungle en Thaïlande pour rencontrer l’électeur numéro 99 501. Mais au moins, on passe dans les grandes villes ; on fait savoir qu’on rencontre l’ambassadeur, qu’on fait le point sur la communauté française, qu’on va rencontrer le consul, visiter le lycée et l’institut français, rencontrer les chambres de commerces. Les élus et les partis politiques – c’est mon cas – ont accès à ces listes électorales et donc à ces e-mails. Au début, il y a ceux qui ne veulent pas recevoir de messages et se désabonnent. Au bout d’un moment, on finit par avoir son électorat régulier. Chaque candidat édite son petit bréviaire en quelque sorte.
« Les élections, c’est un vrai marathon. Pendant 20 jours, vous ne touchez plus terre. A la fin de la campagne [en 2012], je n’arrivais plus à marcher, à poser les pieds sur le sol. Je faisais pipi tout rouge… »
Vous passez combien d’heures en avion ?
Beaucoup. Tiens d’ailleurs, à ce propos, j’ai une anecdote ! En 2012, il m’est arrivé de faire un pays par jour pendant la campagne. Sachant que la circonscription en compte 49, on n’a pas vraiment le temps de traîner. On prend l’avion le soir, on débarque à l’hôtel et le lendemain matin, on rencontre l’ambassadeur, le consul, on visite le lycée français, l’institut français, les chambres de commerces, les associations. Puis le soir on reprend l’avion. Je n’ai pas été dans tous les pays, mais j’ai appliqué ce programme 20 jours de suite. Je sais maintenant pourquoi sur chaque vol, l’hôtesse vous propose de l’eau, du jus d’orange… Ne pas boire en avion, cela passe sur un vol, mais quand pendant 20 jours vous ne touchez plus terre, vous vous déshydratez sans le savoir. J’ai donc fini à Melbourne à la fin de la campagne, complètement déshydraté. Je n’arrivais plus à marcher, à poser les pieds sur le sol. Je faisais pipi tout rouge, j’étais dans un état…
Franchement, j’ai eu de la chance de rencontrer une journaliste qui voulait m’interviewer à Melbourne. J’arrive dans un état moribond, et elle me demande : « Qu’est-ce qui se passe ? » Je lui réponds que je n’arrive plus a marcher. Elle me demande ensuite si je bois dans l’avion ? Je lui réponds que non et lui demande si je dois le faire maintenant ? Surtout pas m’avertit-elle, avant de m’envoyer à l’hôpital. Il ne fallait pas que je boive, parce que mes reins étaient complètement bloqués. On m’a mis sous perfusion pendant trois jours. Tout cela pour vous dire que c’est assez éprouvant. C’est un marathon les élections et en plus, il y a le décalage horaire. Cela demande donc une certaine hygiène de vie.
Pourquoi ne pas faire d’avantage d’escales ?
Parce qu’on dispose de 20 jours de campagne officielle pour le premier tour, c’est donc de l’abattage. On voit tellement de nouvelles têtes au quotidien que mentalement, c’est assez éprouvant. Il faut se présenter lorsqu’on arrive, dire ce qu’on a vu et fait lorsqu’on part ; tout cela dans la même journée et on passe à un autre pays. Mais c’est très marrant. Il faut être un peu physionomiste et connaître les dossiers : pas se présenter devant une association de parents d’élèves en découvrant ce que c’est qu’une école française. Évidemment, on ne voyage jamais en première classe, c’est toujours en classe éco et souvent sur du low-cost. Je n’ai pas la chance d’être le député sortant qui dispose de beaucoup plus de moyens. Ce dernier à l’avantage d’avoir labouré sa circonscription avec les moyens de l’État. Il dispose aussi de la fameuse réserve parlementaire : une enveloppe de 130 000 euros qu’il distribue aux associations.
Vous avez 15 ans de Chine derrière vous. Quelles sont les anecdotes qui vous ont marquées ?
J’ai eu l’occasion de rencontrer, juste avant sa mort, le père Jean de Méribel, doyen des missionnaires en Chine dont la sœur était secrétaire du général de Gaulle. Je l’ai vu à Xi’an et nous avons parlé pendant près de 4 heures. Il ne pouvait plus prendre l’avion pour se rendre à Pékin et changer son passeport. Il ne pouvait d’ailleurs pas prendre l’avion même pour être soigné sur Paris. Il était extrêmement apprécié de ses étudiants. Il dormait avec eux dans le dortoir, il était extrêmement indigent. A 96 ans, c’était aussi le doyen de la communauté française en Chine. Ce qui me touche aussi beaucoup, c’est quand je visite ces petites écoles FLAM. Se dire que toutes ces petites bouilles d’enfants apprennent le français avec une grande avidité, cela fait plaisir. J’ai aussi le souvenir d’un voyage en Corée du Nord où j’ai pu rencontrer le numéro deux du régime, grâce à mon guide français dont je tairai le nom. Il y a une vingtaine de Français sur place ; j’y suis allé deux fois. De façon plus générale, l’expatriation ce sont des hauts et des bas. Mais si certains quittent Pékin pour Singapour où l’atmosphère est plus cordiale, on se console avec le fait que les choses restent très dynamiques en Chine. Je pense notamment à la communauté française et à tous ces jeunes de la French Tech. Ce sont des jeunes Français très optimistes. Ils sont basés à Shanghai, à Pékin, à Shenzhen, d’autres sont à Séoul. Les choses bougent en Asie, on ne s’ennuie jamais.
Propos recueillis par Stéphane Lagarde

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A propos de l'auteur
Stéphane Lagarde est l'envoyé spécial permanent de Radio France Internationale à Pékin. Co-fondateur d'Asialyst, ancien correspondant en Corée du Sud, il est tombé dans la potion nord-est asiatique il y a une vingtaine d’années.