Environnement
Conférence à voir et à écouter

Podcast : le Japon dans l’ère post-Fukushima

Des résidents de la ville de Tomioka, dans la préfecture de Fukushima, de retour chez eux le 1er avril 2017 après la levée de l'ordre d'évacuation prononcée quelque jours après la catastrophe de Fukushima.
Des résidents de la ville de Tomioka, dans la préfecture de Fukushima, de retour chez eux le 1er avril 2017 après la levée de l'ordre d'évacuation prononcée quelque jours après la catastrophe de Fukushima. (Crédits : Daisuke Tomita / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun / AFP).
Quelle est la stratégie nucléaire du Japon depuis la catastrophe de Fukushima ? Quelle gestion des risques ? Comprendre le Japon dans l’ère-post-Fukushima, telle était l’objet la conférence organisée par Asialyst en partenariat et à l’initiative de l’IHEST (l’Institut des Hautes Études pour la Science et la Technologie) le 8 mars 2017 au Pavillon de l’Eau de Paris. Soit le troisième et dernier volet d’un cycle entièrement consacré au Japon d’aujourd’hui. Avec des interventions de Mathieu Gaulène, auteur du livre Le nucléaire en Asie : Fukushima, et après et de Jean-François Heimburger, spécialiste du Japon et journaliste pour Asialyst, Japon Infos et différentes publications du monde de la recherche. Un podcast en trois parties pour vous donner accès in extenso à cette conférence.

Les intervenants

Mathieu Gaulène est chercheur et doctorant au Centre de recherche sur les Risques et les Crises (CRC) de MINES ParisTech. Il est l’auteur du livre Le nucléaire en Asie : Fukushima, et après paru en 2016 aux éditions Philippe Picquier. Il a vécu plus de cinq ans au Japon, où il a notamment été journaliste indépendant pour Le Monde, Politis ou Slate.fr. Il a enfin écrit de nombreux articles sur Fukushima et ses suites, sur la politique énergétique du Japon et l’opposition au nucléaire.

Jean-François Heimburger est journaliste indépendant spécialiste du Japon, en particulier des risques et catastrophes, et membre actif de l’Association de Presse France-Japon (APFJ). Il écrit dans des revues comme Politique étrangère, Monde chinois, Espèces, mais aussi sur le site japoninfos.com et sur Asialyst. Il effectue régulièrement, depuis 2010, de longs séjours au Japon, où il réalise des reportages variés en tant que photojournaliste sur les risques naturels notamment. Il est également passionné de sciences naturelles ; et est par ailleurs adhérent de la Société volcanologique du Japon.

Voir la première partie de la conférence :
Six ans plus tard, presque jour pour jour, le Japon vit toujours au rythme de la catastrophe nucléaire de Fukushima survenue le 11 mars 2011. Le sentiment anti-nucléaire reste extrêmement fort dans le pays, contrariant la volonté du Premier ministre Shinzo Abe et des opérateurs du secteur de redémarrer l’ensemble du parc.
A l’heure actuelle, il ne reste ainsi que deux réacteurs en activité sur 42 : l’un dans la centrale de Sendai et l’autre dans celle d’Ikata. A Fukushima en mars 2011, les réacteurs étaient entrés en fusion après un terrible tremblement de terre et un tsunami. La catastrophe a depuis forcé le Japon à se tourner vers des énergies fossiles très coûteuses pour combler le manque d’énergie produite, mais les craintes sur la sûreté de l’énergie nucléaire et l’exposition aux radiations persistent. Quelle est désormais la stratégie nucléaire du gouvernement de Shinzo Abe ?
L’ère post-Fukushima pose également la question de la gestion des risques des catastrophes, qu’elles soient nucléaires ou naturelles. « Les Japonais sont parmi les mieux préparés du monde. » La phrase est devenue quasi proverbiale. Certes, ils sont formés dès leur plus jeune âge pour parer aux phénomènes naturels, secousses sismiques, typhons, mouvements de terrain et autres éruptions volcaniques que connaît régulièrement l’Archipel. Mais que devient leur conscience du risque une fois sortis du cadre scolaire ? Ainsi, les 14 et 16 avril derniers, deux violents séismes ont gravement touché le département de Kumamoto et d’autres collectivités du sud-ouest du Japon provoquant au total, 49 morts directs et plus de 1 500 blessés. S’il n’est toujours pas possible de prédire le danger sismique, il est permis de se poser des questions sur la préparation à une telle catastrophe. Des habitants de Kumamoto ont déclaré aux journalistes qu’ils n’avaient jamais pensé qu’un tel événement pouvait se produire chez eux. On se serait cru en 1995, dans la région de Kobe, où le « mythe de la sûreté » avait volé en éclat : des milliers de morts, une multitude de bâtiments et d’infrastructures modernes effondrés. Les autorités et la population sont-elles vraiment prêtes à réagir efficacement pour limiter le nombre de victimes, gérer les crises et reloger les personnes évacuées ?
Voir la deuxième partie de la conférence :
Voir la troisième et dernière partie de la conférence :
Par Joris Zylberman et Nicolas Sridi (Réalisation et montage vidéo)

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A propos de l'auteur
Joris Zylberman est directeur de la publication et rédacteur en chef d'Asialyst. Il est aussi chef adjoint du service international de RFI. Ancien correspondant à Pékin et Shanghai pour RFI et France 24 (2005-2013), il est co-auteur des Nouveaux Communistes chinois (avec Mathieu Duchâtel, Armand Colin, 2012) et co-réalisateur du documentaire “La Chine et nous : 50 ans de passion” (avec Olivier Horn, France 3, 2013).
Co-fondateur de Asia Focus Production, journaliste accrédité à Pékin pour Sciences et Avenir depuis 2007, Nicolas a collaboré avec de nombreux média presse écrite et web français, notamment le groupe Test (01Net), lemonde.fr,… Il est également co-rédacteur en chef de l’ouvrage collectif « Le temps de la Chine » aux éditions Félix Torres (2013) en partenariat avec la CCIFC. Nicolas est par ailleurs cameraman et preneur de son et collabore à divers postes avec de nombreuses chaines comme Arte, ARD, France2, RCN,… ainsi que sur des productions corporate et institutionnelles.