Politique

Corée du Nord : Trump envoie une flotte de guerre, et maintenant ?

Le porte-avion américain USS USS Carl Vinson a été envoyé le 9 avril en direction de la péninsule coréenne. Il est ici photographié au port de Hong Kong le 27 décembre 2011. (Crédits : EyePress/Alan Siu/via AFP)
Le porte-avion américain USS USS Carl Vinson a été envoyé le 9 avril en direction de la péninsule coréenne. Il est ici photographié au port de Hong Kong le 27 décembre 2011. (Crédits : EyePress/Alan Siu/via AFP)
Cette fois-ci, le président américain n’aura pas attendu le dessert. Depuis hier dimanche 9 avril dernier, le porte-avion USS Carl Vinson et sa suite incluant plusieurs croiseurs font route vers la péninsule coréenne afin, selon les mots de Donald Trump, « de disposer de toutes les options nécessaires pour éliminer la menace nucléaire nord-coréenne ». La Chine a dépêché un envoyé à Séoul ce lundi 10 avril. Trump veut avoir « toutes les options en main », a-t-il fait dire. Mais pour faire quoi au final ?
Menaces, sanctions, démonstration de force… la recette a maintes fois montrer ses limites face à la Corée du Nord. Pour Channel News Asia, l’envoi du porte-avion américain par Donald Trump va inévitablement « augmenter les tensions dans la région ». D’autant que le gouvernement de Pyongyang a de son côté décrit les frappes américaines en Syrie comme une « agression intolérable » justifiant « un million fois de plus » la mise en place d’une force de dissuasion nucléaire crédible par la Corée du Nord. Et le site singapourien de rappeler les mots du secrétaire d’Etat américain lors d’une interview dimanche dernier sur ABC, insistant sur le fait que les Etats-Unis n’avaient aucune intention d’essayer d’éliminer le régime de Kim Jung-un. Pour Rex Tillerson, c’est à la Chine d’en faire plus pour freiner le régime du royaume ermite. « Ils ont indiqué qu’ils le feraient et je pense que nous devons leur laisser le temps de prendre les actions nécessaires » a-t-il déclaré.
D’ailleurs, dans un second article, Channel News Asia indique la présence à Séoul ce lundi de Wu Dawei, représentant spécial pour la Chine des affaires coréennes, afin de s’entretenir avec son homologue sud-coréen. Pour le ministre sud-coréen des Affaires étrangères cité par le site singapourien, « les discussions devraient se concentrer sur la question nucléaire nord-coréenne ». La visite de Wu Dawei est d’importance car c’est la première depuis le déploiement du bouclier anti-missile THAAD en Corée du Sud, note le site d’information. Néanmoins, il ne faut pas voir dans cette réunion de Séoul comme un blanc seing donné à l’administration Trump car, selon une source proche du ministère japonais de la Défense qui refuse d’être citée, « si les Etats-Unis annoncent leur intention d’attaquer Pyongyang, il est probable que Séoul et Tokyo s’y opposent ».
La même opposition est à prévoir à Pékin qui « suit de près la situation », annonce le South China Morning Post. Car, selon l’un des experts interrogés par le quotidien hongkongais, « une guerre dans la péninsule coréenne causerait sans aucun doute d’énormes dommages à la Chine qui doit donc se préparer militairement à se protéger ». La situation est donc tellement explosive qu’un « simple accident ou une erreur de calcul » pourrait mettre le feu aux poudres, ajoute le professeur Zhang Tuo­sheng de la Fondation chinoise pour les études internationales et stratégiques (China Foundation for International and Strategic Studies).
Par Antoine Richard

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