Economie
L'Asie dans la presse

Asie : le TPP tué par Trump, place au pacte régional avec la Chine

Le président-élu américain Donal Trump salue les journalistes devant le Trump National Golf Club, le 20 novembre 2016 à Bedminster, dans le New Jersey.
Le président-élu américain Donal Trump salue les journalistes devant le Trump National Golf Club, le 20 novembre 2016 à Bedminster, dans le New Jersey. (Crédits : AFP PHOTO / DON EMMERT)
Ce n’est pas une surprise, mais c’est maintenant officiel. Donald Trump retirera les Etats-Unis du Partenariat transpacifique dès le premier jour de son mandat à la Maison-Blanche, soit le 20 janvier prochain. Initié par Barack Obama, ce vaste accord de libre-échange avait été signé par 12 pays d’Asie-Pacifique, à l’exclusion de la Chine. Mort-né, il pourrait être remplacé par le traité concurrent proposé par Pékin : le RCEP ou Regional Comprehensive Economic Partnership qui implique, lui, 16 nations asiatiques, sauf les Etats-Unis. L’Histoire s’accélère de façon inattendue : la Chine remplace l’Amérique comme héraut du libre-échange dans la région.
TPP ou RCEP, où est la différence ? Elle est plus que dans les détails, selon le South China Morning Post. Le quotidien hongkongais expose méthodiquement les clauses majeures du TPP qui n’existent pas dans le partenariat proposé par la Chine, avec en tête la protection des droits des travailleurs et la lutte contre la corruption. Le partenariat transpacifique avait également une couleur environnementale : les pays signataires étaient tenus de protéger les espèces en voie de disparition dans le cadre de leur développement économique et commercial. Quant aux contrats impliquant des entreprises d’Etat, ils devaient se fonder uniquement sur des critères commerciaux, avec interdiction pour les gouvernements de faire jouer une préférence nationale.

Hier lundi 21 novembre après le sommet de l’APEC à Lima, le Premier ministre japonais Shinzo Abe avait eu cette phrase prémonitoire rapportée par le Mainichi Shimbun : « Sans les Etats-Unis, le TPP n’a pas de sens. » Impossible, selon le chef du gouvernement, d’envisager une renégociation car « cela déstabiliserait l’équilibre des bénéfices » prévus dans le traité. Le leader nippon a été le premier dirigeant d’un Etat à rencontrer Donald Trump, à New York dans sa tour, jeudi 17 novembre. Après 1 heure et demi de discussion, un échange de matériel de golf en or et des clichés rayonnants dans la suite dorée du milliardaire, Abe a vanté une rencontre « très, très cordiale », sans donner de détail. La veille, il avait pourtant été clair : « Si le TPP n’aboutissait pas, il ne ferait aucun doute qu’il y aurait un pivot vers le RCEP », selon des propos cités alors par le Japan Times.

Pour le South China Morning Post, la décision de Trump « réalise le pire cauchemar des alliés de l’Amérique en Asie », remettant en cause des partenariats bâtis depuis des décennies. Dans sa vidéo publiée ce lundi heure américaine, le président-élu met en pratique ses engagements de campagne et confirme le nouveau visage isolationniste de l’Amérique : le TPP, réaffirme Trump, est un « désastre potentiel pour notre pays » et les Etats-Unis se concentreront désormais sur des traités bilatéraux à même de « ramener emplois et activités industrielles sur les rives américaines ». Mais le mal est fait : l’Amérique sous Trump apparaît désormais comme un partenaire commercial peu fiable. Au contraire de la Chine de Xi Jinping.

Par Joris Zylberman

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