Asie : le TPP tué par Trump, place au pacte régional avec la Chine
Hier lundi 21 novembre après le sommet de l’APEC à Lima, le Premier ministre japonais Shinzo Abe avait eu cette phrase prémonitoire rapportée par le Mainichi Shimbun : « Sans les Etats-Unis, le TPP n’a pas de sens. » Impossible, selon le chef du gouvernement, d’envisager une renégociation car « cela déstabiliserait l’équilibre des bénéfices » prévus dans le traité. Le leader nippon a été le premier dirigeant d’un Etat à rencontrer Donald Trump, à New York dans sa tour, jeudi 17 novembre. Après 1 heure et demi de discussion, un échange de matériel de golf en or et des clichés rayonnants dans la suite dorée du milliardaire, Abe a vanté une rencontre « très, très cordiale », sans donner de détail. La veille, il avait pourtant été clair : « Si le TPP n’aboutissait pas, il ne ferait aucun doute qu’il y aurait un pivot vers le RCEP », selon des propos cités alors par le Japan Times.
Pour le South China Morning Post, la décision de Trump « réalise le pire cauchemar des alliés de l’Amérique en Asie », remettant en cause des partenariats bâtis depuis des décennies. Dans sa vidéo publiée ce lundi heure américaine, le président-élu met en pratique ses engagements de campagne et confirme le nouveau visage isolationniste de l’Amérique : le TPP, réaffirme Trump, est un « désastre potentiel pour notre pays » et les Etats-Unis se concentreront désormais sur des traités bilatéraux à même de « ramener emplois et activités industrielles sur les rives américaines ». Mais le mal est fait : l’Amérique sous Trump apparaît désormais comme un partenaire commercial peu fiable. Au contraire de la Chine de Xi Jinping.
Les autres faits du jour en Asie
– Malaisie : arrêtée après la manifestation de Bersih 5 samedi 19 novembre, la leader du mouvement Maria Chin Abdullah et ses avocats déposent plainte contre sa détention, rapporte le Malaysiakini
– Birmanie : La Chine accueille 3000 réfugiés alors que les combats continuent en Birmanie, rapporte le Straits Times
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