Philippines : le dictateur Marcos enterré en héros dans la surprise et le secret
C’est une victoire politique pour le nouveau président Rodrigo Duterte qui avait fait du retour de la dépouille de l’ancien dictateur et de son enterrement dans un cimetière militaire philippin l’une de ses promesses de campagne. Pour ce dernier – actuellement en déplacement officiel au Pérou pour le sommet de l’APEC – l’opposition à Marcos « se résume à un combat entre deux familles : les Marcos et les Aquino » [du nom de l’ancienne présidente et successeur de Marcos Cory Aquino et de son fils Benigno Aquino III, prédécesseur de Duterte, NDLR].
Pour autant rappelle le quotidien philippin, le gouvernement de Manille est bien en train d’instruire les milliers de plaintes des « victimes supposées » de violation des droits de l’homme sous l’administration Marcos. Et ces dernières, si elles sont reconnues éligibles, pourraient être indemnisées en se servant des « richesses mal acquises » de la famille Marcos récemment transmises aux Philippines par une banque suisse.
Bien que le gouvernement n’ait pas souhaité communiquer sur le rapatriement de la dépouille de l’ancien président (1965-1986), Rodrigo Duterte espère néanmoins dans une déclaration transmise aux principaux journaux du pays depuis Lima que « les victimes de la loi martiale pourront « pardonner et libérer » leurs persécuteurs ». Or, cette déclaration n’est pas du tout du goût de l’ONG Amnesty International qui dénonce une « trahison de la confiance du peuple » dans un communiqué et demande que « justice soit rendue à toutes les victimes ».
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