Politique
L'Asie du Nord-Est dans la presse

Japon : que peut attendre Shinzo Abe de Donald Trump ?

Donald Trump se laissera-t-il convaincre par Shinzo Abe sur l'importance de l'alliance américano-nipponne en Asie-Pacifique ? (Crédit photo : AP) Copie d'écran du Japan Times, le 17 novembre 2016.
Donald Trump se laissera-t-il convaincre par Shinzo Abe sur l'importance de l'alliance américano-nipponne en Asie-Pacifique ? (Crédit photo : AP) Copie d'écran du Japan Times, le 17 novembre 2016.
« Il est rare qu’un Premier ministre nippon rencontre un président-élu avant même son intronisation », note le Mainichi. Pourtant, ce jeudi 17 novembre, Shinzo Abe a quitté le Japon pour les Etats-Unis afin de s’entretenir en face-à-face avec Donald Trump. Au cœur des enjeux : l’engagement sécuritaire et économique de Washington dans l’archipel et en Asie-Pacifique.
La victoire du candidat républicain aux élections présidentielles américaines, annoncée le mercredi 9 novembre, a retenti comme un coup de tonnerre. Particulièrement pour le Japon, à propos duquel Donald Trump avait menacé pendant sa campagne de « retirer ses troupes » – à moins que Tokyo « ne soit prêt à payer davantage pour assurer leur maintien ». La perspective d’un désengagement sécuritaire de Washington en Asie-Pacifique n’est pas du goût de Shinzo Abe. Son objectif : « souligner l’importance de l’alliance américano-japonaise pour assurer la paix et la stabilité dans la région, face à la menace nucléaire nord-coréenne et l’affirmation de la puissance chinoise ». Dans ce cadre, le Premier ministre nippon défendra un « partage des coûts approprié » afin d’assurer le maintien des troupes américaines sur son sol, explique toujours le Mainichi.
Autre dossier épineux : celui de l’Accord de Partenariat transpacifique (TPP), traité multilatéral de libre-échange dont Donald Trump souhaite se retirer dès son investiture le 20 janvier. Car l’accord n’est pas encore ratifié par les Etats-Unis – un préalable considéré comme nécessaire pour son entrée en vigueur. Shinzo Abe compte bien rappeler au président-élu « l’importance du libre-échange » et espère faire changer d’avis à son administration. Mais cela n’empêche pas les Etats parties au traité d’imaginer un TPP sans Washington, rapporte le Mainichi dans un autre article.
Quoi qu’il en soit, la détermination de Shinzo Abe pourrait bien porter ses fruits. Car le Japan Times révèle ce jeudi 17 novembre que l’ancien directeur de l’Agence américaine du renseignement de la Défense (DIA) et conseiller de Donald Trump pendant sa campagne, Michael Flynn, a rencontré en octobre le secrétaire du Cabinet nippon, Yoshihide Suga. Lors de leur entretien tenu secret, Flynn aurait assuré à Suga que la politique japonaise de Washington ne changerait pas même en cas de victoire de Donald Trump.
Shigeru Ishiba, secrétaire général du Parti libéral-démocrate et ex-ministre nippon de la Défense, a également rencontré Flynn. Il résume aujourd’hui : « Trump a certes employé une rhétorique radicale en premier lieu, car il ne savait pas grand-chose [à propos de la situation sécuritaire en Asie]… Mais en tant que président-élu, il a désormais accès à plus d’informations et prendra conscience de l’importance de l’alliance américano-japonaise. »
Par Alexandre Gandil

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