Environnement
Reportage

La permaculture au secours de la Mongolie

Erdenchuluun dans son jardin dans le quartiers des yourtes d'Oulan-Bator en Mongolie.
Erdenchuluun dans son jardin dans le quartiers des yourtes d'Oulan-Bator en Mongolie. (Copyright : Christofer Jauneau)
La Mongolie fait face à des défis colossaux dus au changement des modes de vie, de l’économie et de la relation à la terre. « En réalité le nomadisme typique de la Mongolie était une forme de permaculture. C’était soutenable, le sol n’était pas sur-pâturé. L’empreinte écologique restait limitée. Mais maintenant les gens s’entassent dans les quartiers de yourtes et ont tendance à suivre le mode de vie occidental : les mines de charbon, les décharges et les voitures en sont les symptômes les plus visibles. » Ainsi parle Erdenechuluun qui s’est lancé dans la permaculture, une méthode d’agriculture toujours en évolution qui s’inspire des écosystèmes naturels.
Pour Erdene, les nomades aussi participent à la dégradation des sols depuis qu’ils ont augmenté leurs cheptels suite à la libéralisation de l’économie mongole, ce qui a conduit à un surpâturage intensif. Ils utilisent également des biens de consommation modernes et produisent donc des déchets polluants qui finissent dans la nature.
Christofer Jauneau a recontré Erdene, un « permaculteur » qui a mis en pratique sa philosophie pour transformer son lieu de vie en une oasis de verdure dans la frénésie nauséabonde d’Oulan-Bator.

Contexte

Le mot « permaculture » a été inventé dans les années 1970 par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren. C’est une contraction de permanent et culture, le terme signifiait initialement « agriculture permanente ». Mais il a été étendu à « culture de la permanence » pour impliquer des notions d’organisations sociales. Pas simple à définir. Selon Wikipedia, il s’agit d’une méthode globale qui vise à concevoir des systèmes – par exemple des habitats humains et des systèmes agricoles – en s’inspirant de « l’écologie naturelle » (où l’innovation prend exemple sur le vivant) et de la tradition. Selon le Petit Robert, la permaculture est un mode d’aménagement écologique du territoire, visant à concevoir des systèmes stables et autosuffisants. Mais le sens et les principes de la permaculture évolue en même temps que sa pratique s’étend.

Une des innovations de la permaculture est d’apprécier l’efficacité et la productivité des écosystèmes naturels par l’observation minutieuse, et d’en dériver des principes directeurs universels, applicables par tous. Au coeur de la permaculture : les principes de design adaptables par chacun. Le départ est commun : le design identifie au sein d’un système les différents éléments qui le constituent (plantes, vent, soleil, eau, construction, relation de prédation, etc.) et cherche à les relier de manière complexe. Les éléments ainsi entremêlés, le design reproduit l’efficacité écosystémique où les produits d’un premier élément subviennent aux besoins d’un second. La synergie entre les éléments est obtenue en minimisant les déchets, le besoin en travail ou les besoins en énergie. Un design de permaculture exemplaire évolue au fil du temps, et peut devenir une mosaïque extrêmement complexe de sous-systèmes conventionnels et inventifs qui produisent une haute densité de produits (nourriture, matériaux, organisation sociale, infrastructures, information) et cela pour un effort minimum.

Le « jardin intérieur »

Les quartiers de yourtes d’Oulan-Bator. C’est là qu’Erdenechuluun cultive son jardin « permaculturel ». Il suit à la fois ses principes et les lois de la nature. Au fil des ans, sa terre est devenue la projection de son « jardin intérieur », les deux étant intimement liés. De retour de Suède en 2004 où il a passé quelques années, Erdene a décidé de se consacrer, avec sa femme, au jardin de son père. « Récemment, j’ai commencé à lire des livres sur la permaculture et je me suis aperçu que je faisais cela depuis 10 ans. Mais quand je parle des bénéfices de la permaculture à des Mongols, ils n’en voient pas l’intérêt. Je ne comprends pas mes concitoyens », se navre-t-il.
Erdene est lucide. « Il est difficile de faire pousser des légumes en Mongolie. Cela demande beaucoup de travail pour de maigres résultats et parfois, je me demande si mes actions sont d’une quelconque utilité », soupire-t-il. Désespoir ne fait toutefois pas partie du vocabulaire d’Erdene. « Quand j’ai commencé, je voulais poursuivre ce que mon père avait commencé et aujourd’hui encore, c’est une raison qui me pousse à avancer », parce que son père a planté le premier arbre dans le jardin. En Mongolie, les parcelles, ou khassa, sont attribuées de droit à chaque citoyen. Les nouveaux arrivants de la campagne s’installent dans leur yourte au début et construisent généralement, quelques années après, une maison en brique.

L’urgence environnementale en Mongolie et la permaculture

Le temps n’est pas à l’indifférence : le changement climatique et ses conséquences forcent les politiques à un minimum de réaction. En Mongolie, le gouvernement a voté en 2011 le Plan d’action national sur le changement climatique, un plan ambitieux pour l’avenir des sols, de l’eau et de l’agriculture dans le pays. Effectif jusqu’en 2021, il doit servir de cadre à d’autres initiatives et comporte des objectifs tels qu’assurer les équilibres écologiques, développer les secteurs socio-économiques qui limitent la vulnérabilité ou promouvoir l’efficacité énergétique et la « croissance verte ». Au niveau agricole, le plan prévoit de créer un cadre légal qui assure une meilleure utilisation des pâtures et une meilleure protection des sols. Il doit aussi réduire la désertification et le stockage de carbone par une meilleure gestion des sols et des pâtures en y associant les éleveurs.

A travers la permaculture, Erdene répond sans attendre à l’une des principales urgences de son pays, à savoir produire une nourriture saine et respectueuse d’un environnement fragilisé. Le contexte ne fait que le conforter dans sa démarche. En effet, d’après la FAO (l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculure), les 252 000 tonnes de blé récoltés en 2015, année très sèche, se situent 37% sous la moyenne des cinq années précédentes, malgré une surface cultivée supérieure. Par conséquent, l’importation de blé a suivi l’inverse des rendements domestiques, puisque 120 000 tonnes auront été importées pour 2015/2016, trois fois plus que la moyenne des cinq années précédentes. Si 2016 s’annonce plus généreuse, avec 400 000 tonnes attendues, soit 60% de plus que l’an passé, cela ne doit pas faire oublier que la situation de 2015 se reproduira certainement. Bien que difficilement cultivable dans le potager d’un particulier, le blé illustre l’enjeu de l’autonomie alimentaire à atteindre, pour se préparer aux baisses de rendements dues aux contraintes climatiques, à l’érosion des sols, et pour s’affranchir autant que possible des fluctuations des prix.

Encore faut-il que chacun en prenne la mesure. « Comme l’a dit Bill Mollison [créateur du concept de la permaculture, NDLR], nous devons arrêter d’être de simples consommateurs et devenir des producteurs, rappelle Erdene. Les gens sont généralement d’accord avec cette idée mais ne modifient pas leur style de vie pour autant. Je vivais dans un appartement confortable du centre-ville et j’ai déménagé dans le quartier des yourtes, dans une habitation sommaire, pour me rapprocher de la terre et gagner mon autonomie. Les gens doivent avoir le courage de changer leur vie. Ils doivent arrêter de ne chercher que le plaisir et devenir plus responsables. »

Plusieurs programmes internationaux tentent d’améliorer les connaissances agronomiques encore limitées des Mongols. Le programme GCP/MON/006/EC de la FAO a permis de former 8 000 maraichers à des techniques agricoles plus respectueuses des ressources naturelles et qui permettent de mieux affronter les aléas climatiques (diversification des cultures, inter-cultures, serres améliorées, etc). La Chine a envoyé quelques experts, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, ainsi que du programme national mongol pour la sécurité alimentaire et le programme national sur l’élevage, qui cherchent tous deux à lutter plus efficacement contre le changement climatique. Sept systèmes d’irrigation ont été installés sur 4 000 ha, des serres ont été construites pour étendre la période de culture de deux mois. Enfin, 32 nouvelles variétés de légumes ont été introduites pour assurer une production de masse. La permaculture en revanche, de par sa vision holistique du monde, n’a pas encore trouvé d’écho auprès des décideurs, sans doute effrayés ou découragés par un tel changement de paradigme.

Les arbres jouent un rôle capital dans le jardin permaculturel d'Erdenechuluun, dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator en Mongolie.
Les arbres jouent un rôle capital dans le jardin permaculturel d'Erdenechuluun, dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator en Mongolie, en avril 2016. A cette époque, le climat mongol retarde la frondaison, d'où l'aspect hivernal des arbres. Ils ne pousseront qu'un mois et demi plus tard. (Copyright : Christofer Jauneau)

Dans le jardin d’Erden

Forêt comestible. Le jardin d’Erdene abrite 28 espèces d’arbres, des oiseaux, des insectes et des vers qui ne survivraient pas longtemps hors de ce carré de verdure. « J’ai des ronces, qui sont résistantes, poussent facilement, produisent de bonnes mûres et ne prennent pas tant de place. J’ai d’autres baies et des pommiers mais aussi des arbres non comestibles comme les bouleaux, les lilas et des cerisiers mongols. Les arbres sont importants pour les oiseaux et produisent de grandes quantités de bois brindilles et de feuilles qui gardent le sol couvert. » Un des principes de la permaculture est de toujours associer l’arbre à la culture. Certains appellent cela la forêt comestible, car des arbres fruitiers aux cultures, en passant par les arbustes à baies, tout se mange. Les arbres font vivre le sol, le stabilisent, abritent une microfaune indispensable aux autres plantes et remontent l’eau des profondeurs. C’est pourquoi Erdene à planté des dizaines d’arbres.

De nombreuses initiatives, du gouvernement ou d’ONG, ont fleuri ces dernières années en Mongolie et en particulier dans la capitale pour planter des arbres. Depuis 2010, le deuxième samedi d’octobre est consacré « journée nationale de la plantation d’arbres » par décret présidentiel. 9 millions d’arbres ont ainsi été plantés en cinq ans par les citoyens, mais seuls 65 à 70% ont survécu, par manque d’eau notamment. Le travail d’Erdene va dans le sens du gouvernement, mais son îlot de verdure semble encore bien singulier parmi les parcelles stériles environnantes. Pourtant, il y urgence. En effet, selon les Nation Unies, la désertification s’étend à cause de la dégradation du sol dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par différents facteurs, dont les variations climatiques et les activités humaines. Ainsi, 90% du territoire mongol est exposé à la désertification. La faune et la flore dans leur ensemble sont donc essentielles.

Serre individuelle. Erdene cultive une grande partie de sa consommation alimentaire en été sauf les céréales. L’hiver, il doit acheter ce qui lui manque. Pour étendre sa période de culture, il a construit une serre. Le gouvernement a récemment annoncé un plan pour développer l’agriculture sous serre dans le pays et porter les rendements à 6 000 tonnes de fruits et légumes ainsi produits contre 4 400 l’an passé (qui ne représentaient que 6% de la consommation nationale). Le gouvernement espère ainsi se passer de 20% des fruits et légumes actuellement importés. Les serres individuelles, ou communautaires, permettraient de diversifier l’alimentation végétale des Mongols qui se résume en grande partie au blé et à la pomme de terre. Les autres légumes sont produits en faible quantité ou importés (et de mauvaise qualité).

La serre d'Erdenechuluun dans son jardin dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator en Mongolie.
La serre d'Erdenechuluun dans son jardin dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator en Mongolie. (Copyright : Cristofer Jauneau)
Du berger à l’éleveur. Les nomades sont des bergers, une activité impossible en zone urbaine. Erdene est donc devenu éleveur de volailles. Les dernières années ont été difficiles pour l’élevage dans tout le pays, surtout suite au dzud (hiver très froid et neigeux) de 2009-2010. Pas moins de 20% des troupeaux d’élevage ont été décimés, soit 8,5 millions d’animaux. Le changement climatique rend les saisons instables en Mongolie : les sécheresses et le froid deviennent aussi imprévisibles que meurtriers. L’élevage de volaille à l’échelle individuelle comme le pratique Erdene est donc avantageux. « J’ai des poules et des dindes. Je garde les petits au chaud dans la maison jusqu’à la fin du printemps et les relâche en été. Ils peuvent alors déambuler entre le jardin et leur grand poulailler. J’élève aussi des canards parce que leurs déjections sont un excellent fertilisant pour mes cultures ». Grâce à ses oiseaux, il peut recycler ses restes alimentaires en engrais et obtenir sur une petite surface les œufs et la viande qu’il veut.

La permaculture au foyer

Les principes de la permaculture s’appliquent à chaque domaine de la vie, y compris dans la maison. C’est là que préserver la nature et son porte-monnaie devient une évidence.

Toilettes à compost. Erdene et sa femme utilisent des toilettes sèches depuis un an. « Cela ne m’a presque rien coûté. Je n’ai acheté que la lunette. J’ai recyclé du vieux bois pour le coffrage et j’utilise comme seau un pot de peinture en métal, de ceux que les gens jettent dans la nature. Je n’ai besoin que de sciure. J’ai la chance d’avoir un ami employé dans une scierie mais toute le monde peut trouver de la sciure. » Les toilettes à compost sont essentielles. Elles fonctionnent sans eau ni énergie et, contrairement aux toilettes à fosse, améliorent l’environnement. Elles procurent un compost fertile utilisable dans les cultures et qui aide à restaurer les sols. Bien moins odorantes que les toilettes à fosse, elles peuvent s’utiliser en intérieur comme des toilettes à eau.

Par ailleurs, les toilettes à fosse, que tout le monde ou presque utilise dans les quartiers de yourtes, finissent par poser un problème de place sur le terrain, car chaque fois qu’un trou est plein, on en creuse un nouveau. Les matières fécales ainsi enfouies polluent fortement les eaux souterraines. La capitale mongole fait d’ailleurs face à une diminution de la quantité d’eau potable disponible, en partie due à la pollution des eaux souterraines par les quartiers de yourtes, et le non-traitement des eaux usées du centre-ville. Seules des ONG comme Action contre la faim ont pour l’instant travaillé sur ces questions et ont expérimenté les toilettes sèches dans quelques quartiers.

Eau gratuite. Avec 300 mm de précipitations par an, Oulan-Bator reçoit relativement peu d’eau. Collecter la pluie (et la neige) pourrait épargner aux habitants des quartiers de yourtes des allers-retours incessants aux kiosques à eau, puisque ces quartiers ne sont pas connectés au réseau d’eau de la ville. L’eau de pluie est aussi gratuite, quand elle coûte 1 tugrik par litre au kiosque, contre seulement 0.5 tugrik dans le centre-ville (1 euro = 2 000 tugrik). Pourtant, les habitants du centre disposent de l’eau courante et en consomment plus de 200 litres quotidiennement, soit 30 fois plus que les habitants des quartiers de yourtes. Usug, l’organisme public chargé du transport de l’eau, y compris jusqu’aux kiosques, distribue 160 000 m3 par jour. L’entreprise estime que 130 000 m3 supplémentaires sont pompés des aquifères dans des puits par des industries ou des particuliers. Avec 300 000 m3 par jour, Oulan-Bator a doublé sa consommation d’eau en 20 ans, et devrait encore doubler d’ici à 2030 par rapport à la consommation actuelle. Cette hausse ne sera pas sans conséquence sur l’écosystème car déjà les eaux de surfaces sont hautement polluées par les industries, notamment minières, et les déchets des particuliers évoqués plus haut. Les eaux souterraines sont pour la plupart exploitées au-delà de leur capacité de renouvellement. Étonnamment, dans ce contexte de raréfaction de la ressource, personne ne semble conscient des économies potentielles qui tombent du ciel, contrairement à Erdene. Il récupère l’eau de pluie, mais pas seulement : « En hiver, j’ai l’habitude de collecter la neige devant chez moi. Je la conserve pour l’utiliser plus tard au jardin. Les voisins me regardent, perplexes, continuant d’évacuer celle qui se trouve devant chez eux. »

Le défi du chauffage

Petit à petit, Erdene travaille à faire fructifier son idéal de vie autonome, simple, saine et respectueuse de l’écosystème. Il lui reste encore quelques défis à relever, au premier rang desquels la production de chaleur. Le couple utilise du charbon pour se chauffer et cuisiner. « Je n’ai pas trouvé d’autre solution. Le charbon a un bon pouvoir calorifique. » Les quartiers de yourtes ne sont pas connectés au réseau de chauffage central alimenté par des centrales à charbon : résultat, les familles brûlent de grandes quantités du noir combustible dans leurs poêles. C’est également une grande part de leur revenu qui part en fumée car une tonne de charbon, l’équivalent de trois mois d’utilisation, coûte environ 100 000 tugriks (50 euros), suivant la qualité.

La pollution de l’air vaut à Oulan-Bator un triste record mondial de concentration en particules, à cause du charbon. Le gouvernement ne reste pas inactif face à cet enjeu de santé publique mais la croissance d’une ville prévue pour 400 000 habitants et qui en compte 1,5 millions, agglomérés sur la périphérie au fil de leur arrivée, ne se fait pas sans heurts. Un projet pilote du Millenium Challenge Account – Mongolia a été lancé en 2010 dans cinq districts avec l’aide la Banque asiatique de développement et étendu jusqu’en 2012 à l’ensemble des quartiers de yourtes. Il a permis de vendre 97 877 poêles à haut rendement. A la fin novembre 2012, environ 55% des foyers situés dans les quartiers de yourtes centraux d’Oulan-Bator avaient acheté un de ces poêles, dont 69% dans les cinq districts qui avaient bénéficié d’une subvention.

Il existe un concept de poêle que les pouvoir publiques n’ont pas encore mis en avant. Il s’agit en effet d’un design de type « do it yourself » que chacun peut adapter à ses besoins et ses contraintes. Les poêles « rocket », c’est leur nom, atteignent un rendement bien supérieur aux poêles conventionnels. Ils consomment moins de combustible, produisent moins de cendre et une fumée plus propre, moins chargée en particules et en monoxyde de carbone. De conception ingénieuse, ils peuvent être construits à partir de matériaux basiques et peu chers, auxquels les habitants ont accès. Un concept qui a piqué la curiosité d’Erdene : « J’aimerais essayer un tel poêle. Je peux même héberger des volontaires qui voudraient venir m’aider à le construire », s’amuse-t-il. L’efficacité d’un poêle varie selon l’isolation thermique de l’habitation, pour laquelle les briques et la mousse polyuréthane, seuls matériaux abordables, offrent des performances médiocres.

L’énergie solaire pourrait être efficace dans ce pays car bien que très froide, la Mongolie est surnommée « le pays du ciel bleu » grâce à son ensoleillement important, même en hiver. Les panneaux photovoltaïques sont chers et souffrent toujours d’un rendement limité. Le solaire thermique, en revanche, a fait ses preuves en climat froid et sa conception est simple, si bien qu’il est possible d’en fabriquer soi-même. Dans ce cas, son prix défie toute concurrence. Pour l’instant, l’énergie solaire est très peu exploitée en Mongolie.

Partager et progresser sont peut-être les mots qui définissent le mieux l’approche qu’Erdene a de la permaculture. En recherchant l’autonomie dans le respect de la nature, il améliore sa qualité de vie, s’affranchit de certaines insuffisances de la politique et montre, à son échelle, un chemin que tout le pays pourrait suivre.

Par Christofer Jauneau, à Oulan-Bator

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A propos de l'auteur
Passionné de nature, Christofer Jauneau travaille avec des ONG en Mongolie dans le domaine de la préservation des sols et de l'éducation à l'environnement. Il tente de comprendre le rapport à la terre qu'entretiennent les habitants de ce pays vaste et peu peuplé.