Bilan chinois au G20, excuses de Duterte et guerre de l'eau en Inde
Asie du Nord-Est
Un message entendu par le China Daily, qui relève la satisfaction de Xi Jinping à l’issue du sommet. Dans ses remarques conclusives, le président chinois se félicite en effet des « succès révolutionnaires » que le G20 aurait consacrés. Les participants seraient ainsi parvenus à un « consensus » pour établir des « solutions viables » en matière de croissance mondiale et de développement – consensus portant « la marque distinctive » de la Chine. Ce qui reflèterait « le basculement du rôle de Pékin dans la gouvernance mondiale, de participant à figure de proue réformatrice ». Et le Global Times d’égréner les « multiples victoires » de la Chine à Hangzhou : une organisation « soignée », l’affirmation des idées et positions de Pékin devant le monde entier, les rencontres bilatérales « fructueuses » avec des leaders internationaux, la diffusion du « soft power » chinois – entre autres. Les consignes ont donc bien été respectées.
La réaction de Pékin ne s’est pas faite attendre, comme le rapporte le Straits Times. Les autorités communistes ont réitéré leur « opposition absolue » à l’indépendance de Hong Kong et ont appelé les nouveaux députés à ne pas soutenir cette cause. D’ailleurs, aucun débat sur le sujet ne sera toléré « à l’intérieur comme à l’extérieur du Conseil législatif ». D’après Pékin, un soutien à l’indépendance hongkongaise est parfaitement contraire à la Constitution chinoise comme à la loi fondamentale de la région administrative spéciale. D’après l’article du quotidien d’Etat chinois Global Times, de telles positions « menacent la sécurité et la souveraineté chinoises » de même qu’elles « portent atteinte à la prospérité et la la stabilité de Hong Kong » et « sont contraires aux intérêts fondamentaux des citoyens hongkongais ».
Asie du Sud-Est
A son arrivée à Ventiane, la capitale laotienne, Rodrigo Duterte a diffusé un communiqué d’excuses où il rappelle son attachement aux Etats-Unis et son désir de renforcer ses liens avec un pays « avec lequel [il partage] une longue histoire ». « J’ai une profonde affection pour le président Obama et l’alliance durable entre nos nations. »
Les relations entre les Etats-Unis et son allié traditionnel philippin se sont dégradées depuis l’arrivée au pouvoir de Rodrigo Duterte en juin. Ce dernier est fortement critiqué par les Nations unies et les Etats-Unis pour inciter les citoyens à tuer eux-mêmes les trafiquants de drogues. Il a, à plusieurs reprises, menacé de quitter l’ONU et de rompre ses relations diplomatiques avec Washington et Canberra. Ce dernier épisode pourrait encore refroidir les relations entre les deux puissances alors que doit être évoquée à Ventiane la question des litiges territoriaux en mer de Chine méridionale.
L’ancien Secrétaire général de l’ONU a été chargé par Aung San Suu Kyi de trouver une solution au drame que vit cette minorité apatride en dirigeant une toute nouvelle Commission consultative sur cet Etat, à la frontière avec le Bangladesh. Des milliers de Rohingyas y vivent parqués dans des camps de fortune. Pour les manifestants, hors de question de laisser un étranger s’impliquer dans les affaires locales. « Non à l’ingérence d’étrangers dans les affaires de l’Etat d’Arakan », pouvait-on lire sur les pancartes dès l’arrivée de Kofi Annan à l’aéroport de Sittwe, la capitale régionale.
Au cours de sa visite, l’ex-Secrétaire général de l’ONU doit rencontrer le président Htin Kyaw, le commandant en chef des armées Min Aung Hlaing, ainsi qu’Aung San Suu Kyi. Les dirigeants du principal groupe politique de la région, le parti national arakanais, ont déjà fait savoir qu’ils refuseront toute rencontre.
Lors de ce sommet, le président indonésien a aussi évoqué les conséquences du terrorisme et de la crise des réfugiés sur l’économie mondiale, rapporte le Jakarta Globe. « Les attaques terroristes qui touchent plusieurs pays du monde ne devraient pas exister. Récemment, j’ai vu ces attaques se multiplier dans les pays membres du G20 comme la France, la Turquie où l’Indonésie. Cela n’est pas possible », a t-il déclaré demandant aux dirigeants d’adopter une approche « intelligente » et de lutter avant tout contre les racines du terrorisme : la pauvreté, les inégalités et la marginalisation. Il a aussi appelé à s’unir. « Un échange intelligent d’informations et à une coordination est nécessaire pour éliminer la source même du financement du terrorisme. »
Plus controversée encore, la proposition d’inclure le Conseil général pour la paix et l’ordre (NCPO) ainsi que le ministère de l’Intérieur dans l’organisation des élections. Pour les réfractaires, voilà une façon de manipuler les résultats. Pour Supol Fongngam, membre du Pheu Thai, c’est même une aberration : « Le NCPO ne peut pas organiser des élections, il y a un conflit d’intérêt ! » se plaint-il.
Asie du Sud
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