Au Pakistan, le meurtre de Qandeel Baloch améliorera-t-il la condition féminine ?

Il est surprenant que le parti de Nawaz Sharif ait attendu si longtemps pour s’atteler à une réforme de la loi qui permet aux meurtriers de « crimes d’honneur » d’échapper à toute condamnation, note Dawn. Activistes, parlementaires et médias soulignent en permanence les atrocités faites aux femmes et réclament justice pour les centaines de victimes tuées par un membre de leur famille chaque année au Pakistan. La pression grandissante que subit le PML-N, parti au pouvoir, n’est pas que nationale, comme le révèle Dawn dans un autre article. La contestation internationale gronde. Le meurtre de la starlette a même été évoqué jusqu’à Westminster. « Il n’y a aucun honneur dans une violence soit disant justifiée par l’honneur » a déclaré la Premier ministre britannique Theresa May, mercredi 20 juillet.
Le Premier ministre pakistanais avait de son côté entamé des démarches pour réviser la loi en mars, rappelle Dawn, afin que les familles ne puissent plus pardonner les « crimes d’honneur », comme cela est normalement possible au Pakistan. Pourtant, les projets de loi visant à interdire ces crimes et les viols présentés ce même mois de mars au Parlement ont été rejetés par les lobbys religieux, arguant de leur caractère contraire aux préceptes de l’Islam. Depuis, rien n’avait été entrepris.
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