Revue de presse Pakistan - 19 juillet 2016

Pakistan : le gouvernement interdit le "pardon" de la famille pour le meurtre de Qandeel Baloch

La star des médias sociaux Qandeel Baloch, assassinée par son frère vendredi 15 juillet pour des "questions d'honneur", à Multan, Pakistan. Copie d'écran de Channel News Asia, le 19 juillet 2016.
La star des médias sociaux Qandeel Baloch, assassinée par son frère vendredi 15 juillet pour des "questions d'honneur", à Multan, Pakistan. Copie d'écran de Channel News Asia, le 19 juillet 2016.
Channel News Asia – Un fait rarissime. Les autorités pakistanaises ont interdit à la famille de Qandeel Baloch de « pardonner légalement » le meurtre de la starlette, comme cela est normalement possible au Pakistan. Un coup porté aux « crimes d’honneur », une pratique répandue dans le pays, et qui a permis à de nombreux meurtres de rester impunis (voir notre revue de presse du 18 juillet). Assassinée par son frère vendredi 15 juillet, la jeune femme de 26 ans, souvent dépeinte par les médias comme la « Kim Kardashian pakistanaise », s’était lancée dans une carrière de mannequin et se revendiquait « féministe moderne ». Des propos et des photos qui avaient choqué les conservateurs religieux – et qui lui avaient déjà valu de nombreuses menaces de mort.

Selon une source proche de la police, les autorités du Pendjab ont interdit à la famille de Qandeel de pardonner à leur fils. « Cela a été fait sur instruction du gouvernement. Mais cela n’arrive que très rarement » a indiqué la source. Une information confirmée par Islamabad. En février, le Premier ministre Nawaz Sharif avait promis d’accélérer le passage du vote au Parlement d’un projet de loi visant à interdire la possibilité de pardonner les « crimes d’honneur ». Une promesse non-tenue selon les associations de défense des droits. La police a par ailleurs annoncé qu’elle enquêtait également sur la personne de Qavi, ce religieux limogé d’un important comité musulman après avoir été pris en photo avec la starlette sur ses genoux. Il nie toute implication. De son côté, le père de la victime, Muhammad Azeem, a d’ores et déjà porté plainte contre deux de ses fils et a juré de ne jamais leur pardonner.

Plus de 500 personnes meurent chaque année au Pakistan pour des questions « d’honneur », rappelle Channel News Asia, le plus souvent des femmes, assassinées par un membre de leur famille.

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]