Revue de presse Asie - 14 avril 2016

Résultat des élections en Corée, missiles américains en Mer de Chine et ports indiens

Kim Jong-in, le leader par interim du parti Minjoo est le grand gagnant des élections législatives coréennes. Copie d'écran de "Korea Times", le 14 avril 2016.
Kim Jong-in, le leader par interim du parti Minjoo est le grand gagnant des élections législatives coréennes. Copie d'écran de "Korea Times", le 14 avril 2016.

Asie du Nord-Est

Korea Times – Les résultats des élections législatives du mercredi 13 avril ne sont pas une bonne nouvelle pour la présidente sud-coréenne Park Geun-hye et son parti Saenuri. En effet, c’est l’opposition – principalement le parti Minjoo (MPK) – qui sort victorieuse avec pas moins de 123 sièges (sur 300) contre 122 pour le parti de la majorité. Park voit donc s’assombrir ses derniers mois à la tête du pays alors que l’opposition vient peut être de se trouver un nouveau « chef » en vue de la présidentielle de 2017 en la personne de Kim Jong-in. Ce dernier, leader par interim du parti est considéré aujourd’hui comme le principal artisan de la victoire « inattendue » du Minjoo.
South China Morning Post – Parce que tout anniversaire qui se respecte doit être fêté comme il se doit, Pyongyang pourrait bien dès demain, vendredi 15 avril, procéder à un lancement de missile balistique à l’occasion de la fête du Soleil, en commémoration de l’anniversaire du défunt père fondateur de la nation, Kim Il-sung. La Corée du Nord aurait en effet déployé il y a trois semaines un ou deux missiles Musudan BM25 à moyenne portée près du port de Wonsan, sur sa côte est. L’agence de presse sud-coréenne Yonhap, précise que l’armée sud-coréenne, en alerte, a déjà dépêché un destroyer Aegis en mer de l’Est afin de détecter un éventuel lancement.

En effet le missile, d’une portée de 3000/4000 kilomètres, a la capacité de survoler la Corée du Sud et le Japon et pourrait donc atteindre Guam où sont basées des troupes américaines. Ce lancement, s’il intervient, s’inscrit dans une escalade des tensions entre les frères ennemis après un essai nucléaire le 6 janvier et un tir de fusée à longue portée le 7 février. Mais pour le régime nord-coréen il s’agit, à la veille du congrès du Parti du Travail qui se réunira en mai pour la première fois depuis 1980, de montrer à la communauté internationale qu’elle ne cèdera pas en dépit du durcissement des sanctions. Mais aussi et avant tout d’exalter la grandeur du jeune dirigeant Kim Jong-un aux yeux de son peuple.

South China Morning Post – Les autorités centrales ont limogé ou retrogradé 357 officiels et arrêté 202 suspects à la suite du scandale dit des « faux vaccins » – soit des vaccins, dont ceux contre la méningite ou la rage, vendus au marché noir. Le scandale n’en finit plus de s’étendre puisqu’il touche désormais 24 provinces. Parmi les officiels démis de leurs fonctions, on dénombre des membres de la Commission nationale de santé, de l’Agence nationale de contrôle alimentaire (China Food and Drug Administration) et enfin des gouvernements locaux ou provinciaux de 17 provinces.

Face à ce que nombre d’observateurs décrivent comme une incapacité du gouvernement central à soutenir une industrie pharmaceutique nationale et à réguler convenablement une chaîne d’approvisionnement médical, un porte-parole de la Commission du planning familial et de la santé publique (National Health and Family Planning Commission) a indiqué que les autorités centrales étaient actuellement à l’œuvre pour mettre en place des contrôles plus drastiques du transport, de la vente et de la distribution des vaccins.

Asie du Sud-Est

Economic Times – Ce jeudi 14 avril, pour la première fois, les Etats-Unis ont tiré des missiles près de la mer de Chine du Sud. Il ne s’agit que d’exercices militaires conjoints avec les Philippines, mais la démonstration de force ne devrait pas manquer d’énerver la Chine. Les six missiles testés, d’une portée de 3000 km, font partie du High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS). Ils ont été tirés depuis un lit de rivière asséché non loin de Manille vers des cibles distantes en direction de la mer de Chine du Sud. Des hélicoptères d’assaut américains Marine Cobra et des avions chasseurs philippins S211 se sont joints aux 5 500 soldats des deux pays, simulant la capture de territoires tenus par l’ennemi. Ces exercices résonnent dans le ciel particulièrement tendu dans la région ces jours-ci, alors que la Chine a convoqué des diplomates des pays du G7, geste rare, pour dénoncer une ingérence dans ses affaires maritimes. Pékin revendique l’essentiel de la mer de Chine du Sud et mène une politique de poldérisation puis de militarisation des récifs de la zone où circule un cinquième du commerce maritime mondial.
Bangkok Post – Pour Wissanu Krea-ngam, l’adjoint du Premier ministre thaïlandais,  » le gouvernement ne souhaite pas parler d’alternative possible au projet de Constitution car il ne souhaite pas influencer le vote des électeurs concernant le référendum du mois d’août prochain ». En effet, « les citoyens ne devraient pas penser qu’il existe une alternative » (au projet présenté Ndrl.), cela afin de ne pas créer de tensions inutiles. Les propos de Wissanu doivent être vus comme une réponse aux critiques – de plus en plus nombreuses – du projet de Constitution et notamment à celles exprimées ces derniers jours par le leader du parti démocrate Abhisit Vejjajiva rappelle le quotidien thaïlandais. Et l’adjoint de Prayuth Chan-ocha de rappeler que « les pratiques actuelles du régime sont en pleine concordance avec les pratiques internationales quant à la tenue des référendums ».
Tempo.co – Le 15ème Symposium maritime du Pacifique Ouest (Western Pacific Naval Symposium -WPNS) se tient pendant deux jours, les 13 et 14 avril 2016 à Padang, dans l’ouest de Sumatra. La sécurité maritime sera au programme des discussions a indiqué l’amiral Ade Supandi de la marine indonésienne. Les responsables de 27 pays (dont la Chine, Singapour, l’Australie, la France, les Etats-Unis, le Pérou, l’Inde, le Vietnam, le Bangladesh, le Japon, l’Australie, la Nouvelle Zélande et la Papouasie Nouvelle Guinée) participent depuis hier à ces discussions visant entre autres à renforcer la coopération entre les différentes nations, via notamment la mise en place de programmes d’échanges d’officiers et d’informations dans le but de « renforcer la confiance ».

Asie du Sud

The Hindustan Times – « Restaurer la position éminente de l’Inde dans le secteur maritime global », tel est le nouveau slogan ambitieux – « marketing » diront ses détracteurs – de Narendra Modi. Le Premier ministre indien inaugurait ce jeudi 14 avril à Bombay le premier India Maritime Summit destiné à attirer des investisseurs étrangers – des Pdg d’entreprises et des experts de 41 pays ont été invités. Le gouvernement espère des contrats d’un montant total de 800 milliards de roupies (plus de 10 milliards d’euros), signés à l’occasion de ces trois jours de sommet. « Nous, Indiens, a déclaré le chef du gouvernement, sommes les héritiers d’une glorieuse tradition maritime. Les transports maritimes peuvent être le moyen de transport le plus important. C’est aussi le plus écologique ! »
comprenait des pilotes de combat, des contrôleurs de défense aérienne et une équipe technique au sol aux côtés du contingent pakistanais ». Le dernier exercice du genre – Shaheen-IV – avait eu lieu en octobre 2015 à Pékin. « Cet exercice va renforcer les relations bilatérales et les capacités des armées de l’air des deux pays amis et voisins », a déclaré le commodore de l’air Syed Muhammad Ali. Des relations qui ressemblent à une lune de miel après le juteux contrat d’investissement chinois dans les infrastructures vers le port pakistanais de Gwadar, corridor crucial dans le réseau de la « nouvelle route de la soie » porté par le président Xi Jinping.
Colombo Page – C’est l’une des cordes sensibles de l’après-guerre civile au Sri Lanka. Le nouveau président élu en 2015, Maithripala Sirisena, a promis à la fois de réconcilier Tamouls et Cinghalais, et de s’occuper des crimes et des violations des droits humains toujours impunis. C’est dans ce contexte que le rapport du Département d’Etat américain sur les droits de l’homme dans le monde a été publié ce jeudi 14 avril. Présenté par John Kerry, le rapport mentionne au sujet du Sri Lanka l’absence de justice rendue pour les crimes commis durant les vingt-cinq ans du conflit armé, et en particulier la très large impunité des criminels, en particulier durant la dernière année de la guerre, où pourtant les arrestations de responsables militaires, policiers et politiques incriminés avaient débuté. Le traitement judiciaire des crimes de déportation, d’abus sexuels sur des femmes et des enfants ou de torture reste un lourd dossier pour le nouveau gouvernement.
Par Antoine Richard, Joris Zilberman et Juliette Morillot, avec Anda Djoehana Wiradikarta à Paris.

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]