Culture
Années croisées France-Corée

 

La France s'invite en Corée du Sud

Image de la photographe française Françoise
Image de la photographe française Françoise Huguier dont l'exposition "L'élégie de la Traversée, Séoul de 1982 à 2015" sera exposée au Musée d'histoire de Séoul à l'occasion de l'année de la France en Corée du Sud. (Copyright : Françoise Huguier)

L’année croisée entre la France et la Corée se poursuit avec le lancement officiel, ce mercredi 23 mars, de l’année de la France en Corée organisée à l’occasion du 130ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques franco-coréennes. Un événement qui va se dérouler jusqu’en décembre à Séoul et dans les principales villes de Corée. Tour d’horizon avec Audrey Ronfaut dans la capitale sud-coréenne.
Agnès Benayer et Choe Junho, co-commissaires de l'Année France-Corée, lors du lancement de l'année de la France en Corée le 23 mars 2016 à Séoul.
Agnès Benayer et Choe Junho, co-commissaires de l'Année France-Corée, lors du lancement de l'année de la France en Corée le 23 mars 2016 à Séoul.
« Une invitation au voyage ». Ce sont les mots d’Agnès Benayer, la commissaire de l’Année France-Corée. Un voyage dans le monde de l’art, mais aussi du sport ou encore de la musique. Plus de 200 manifestations sont prévues, toutes placées sous le signe de la création, de la créativité et de l’innovation. « C’est à notre tour de montrer ce que la France a de meilleur et de donner envie aux coréens de visiter notre pays », a déclaré Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères qui a fait le déplacement pour l’occasion.

« Nous souhaitons que les Coréens, notamment les jeunes, découvrent la richesse de notre patrimoine […] et de notre création artistique », a indiqué Henri Loyrette, président de l’année France-Corée. Pour Cho Yang-ho, président du Comité d’organisation de l’Année France-Corée, il s’agit également de « renforcer les échanges franco-coréens […] et de mettre en place une coopération durable entre la France et la Corée ». En somme, une année croisée pour mieux penser le futur.

Programme éclectique

Le ton est donné avec le spectacle d’ouverture de l’année de la France en Corée : « Shigane Naï » (L’âge du temps), création de danse contemporaine du chorégraphe français José Montalvo en coopération avec la compagnie nationale de danse de Corée. Un spectacle haut en couleurs qui a permis de mêler le savoir-faire français et coréen, un exemple réussi de cette collaboration entre les deux pays voulu par les organisateurs sur une grande partie des événements proposés.
L'affiche de l'exposition "L'élégie de la Traversée, Séoul de 1982 à 2015" de la photographe française Françoise Huguier
L'affiche de l'exposition "L'élégie de la Traversée, Séoul de 1982 à 2015" de la photographe française Françoise Huguier, exposée au Musée d'histoire de Séoul à l'occasion de l'année de la France en Corée du Sud. (Crédit : DR)
Côté photographie, le Musée d’histoire de Séoul propose de découvrir le travail de Françoise Huguier avec l’exposition « Elégie de la traversée ». La photographe française a posé à maintes reprises son regard sur Séoul de 1982 à 2015. Elle nous offre un travail documentaire sur la mégapole nord-asiatique : du métro, au bidonville de la capitale sud-coréenne en passant par le groupe de K-POP, au nom très français de « La Boom ». Près de 160 photographies sont ainsi exposées jusqu’au 29 mai prochain. En tout, c’est une quarantaine d’expositions qui vont être proposées tout au long de cette année.

Autre temps forts, l’exposition « Lascaux III ». À partir du mois d’avril, le public coréen va pouvoir admirer une reconstitution grandeur nature de la célèbre grotte française, une première en Asie.

reconstitution de la célèbre grotte préhistorique "Lascaux III"
A partir d'avril prochain, le public séoulite pourra admirer une reconstitution de la célèbre grotte préhistorique "Lascaux III". (Copyright : Denis Nidos)
L’année de la France en Corée fait la part belle à la musique classique avec de nombreux concerts du genre. L’orchestre de Paris viendra notamment en fin d’année dans le cadre d’une tournée en Asie pour promouvoir la musique française à l’étranger. Du jazz et de la musique électronique seront aussi au programme avec le « Jarasum International Festival » sur l’île du même nom à Gapyeong et le « Fresh&French », trois jours de french-touch, événement crée par le festival des Nuits Sonores.

Par ailleurs, la France sera représentée lors du Robot World 2016 afin d’y exposer les meilleures technologies d’entreprises françaises du secteur, l’occasion ici de valoriser le savoir-faire français. Enfin, il va y avoir du sport ! « Roland Garros à Séoul » (21-24 avril) peut permettre à un jeune Coréen de se qualifier pour le tournoi junior de l’édition 2016 de Roland Garros à Paris. Le public coréen pourra suivre sur écran géant l’une des compétitions phares du tennis mondial. Séoul se mettra ensuite à l’heure du Tour de France, avec l’ambiance de la Grande boucle dans les rues de la capitale sud-coréenne.

Tous ces événements vont se dérouler jusqu’au mois de décembre prochain et la semaine d’ouverture de cette année de la France en Corée (21 au 27 mars) n’a pas oublié la gastronomie française fort appréciée des coréens avec le festival « So French Délices ». Treize chef français comme Guillaume Gomez, le chef des cuisines de l’Elysée ou encore Pierre Sang-Boyer, chef franco-coréen à succès, ont fait découvrir la cuisine de l’Hexagone. La street-food française qui était a déguster sur la fameuse place Gwanghwamun de Séoul a séduit les séoulites venus nombreux pour goûter des sandwichs à la française, macarons et autres gourmandises. Les coréens ont aussi pu danser au concert de -M-, dans une ambiance survoltée, Mathieu Chedid qui venait pour la première fois en Corée du Sud, a su apporter sa touche française en interprétant ses plus grands tubes, certains avec des artistes coréens spécialement invités pour l’occasion. Et quand on demande au public coréen ce qu’il a aimé chez -M-, la réponse est sans appel : « sa voix est magnifique ! Il sait faire le show, on a vraiment senti une communion avec son public ! ». Pari réussi pour -M-, qui va terminer sa tournée asiatique à Shanghai puis à Tokyo.

Par Audrey Ronfaut, à Séoul

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A propos de l'auteur
Audrey Ronfaut est journaliste radio free-lance notamment passionnée par l'Asie et tout particulièrement par le Japon. Elle a travaillé pour plusieurs rédactions en France (Ex AFP audio,Toulouse FM, Groupe Sporever etc). En 2014, elle a effectué le reportage "Osaka Kitchen" sur la cuisine japonaise publié sur Asialyst. Elle se rend tous les ans sur l'archipel depuis 2013 et aussi en Asie du sud-est.
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