Inde : pas de « ville intelligente » sans égout qui fonctionne !
Contexte
Plusieurs jours de pluies d’une intensité exceptionnelle intervenues au début du mois ont plongé dans le chaos la capitale du Tamil Nadu, Etat du sud de l’Inde. Edifiée sur des terres basses situées en bord de mer, Chennai a été « transformée en une île », selon l’expression du ministre indien de l’Intérieur. La montée des eaux, amplifiée par le débordement des lacs et rivières qui parcourent la ville, a pu atteindre les 2,5 mètres à certains endroits, contraignant des milliers de résidents de la quatrième agglomération indienne, avec six millions d’habitants, à passer la nuit sur le toit de leurs maisons. Près de trois cent personnes ont été tuées, dont dix-huit quand les systèmes électriques d’un hôpital privé ont fait défaut.
Il a fallu le déploiement d’importants moyens militaires pour suppléer aux services d’urgence locaux, complètement débordés. Une image, en particulier, a fait le tour du monde : celle montrant une rangée d’avions alignés sur le tarmac de l’aéroport de Chennai, l’un des plus importants du pays, avec de l’eau atteignant la carlingue. Preuve que même les infrastructures les plus sensibles étaient vulnérables à de fortes pluies.
Une ville développée sur des aires d’inondations naturelles
Le rôle des dérèglements climatiques
Bâtiments illégaux, corruption et justice inefficace
Le projet cent « smart cities » en décalage
« Pour Chennai, la priorité pourrait être qu’il y a des inondations chaque fois qu’il pleut, mais pour d’autres villes ce sera autre chose : améliorer le fonctionnement de ses services pour l’une, introduire de nouvelles technologies pour d’autres… La notion de smartness est à redéfinir, ce n’est pas seulement des technologies de l’information et des télécommunications. C’est aussi tout ce qui peut rendre nos villes plus efficaces, dans une certaine mesure, cela redéfinit la notion de ce qu’est une smart city. »
Par Patrick de Jacquelot
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don