Japon : photographier avant et après le tsunami
Entretien
Naoya Hatakeyama, photographe japonais de renommée internationale, est né en 1958 à Rikuzentakata dans la préfecture d’Iwate. Sous la houlette de Kiyoji Otsuji, il a étudié la photographie à l’université de Tsukuba. Basé à Tokyo, il a développé un travail qui porte de façon rigoureuse sur les relations entre l’homme et la nature et sur la transformation des paysages sous l’influence de l’homme.
Ses premières séries sont consacrées aux carrières de calcaire (« Lime Hills », Japon, 1986-1991). Avec « Underground » (1999), il explore les rivières souterraines et urbaines de Tokyo. Près d’une décennie plus tard, il reviendra à son sujet de prédilection, en photographiant des carrières de calcaire dans les sous-sols de Paris (« Ciel Tombé », 2007). Vient ensuite « Blast », une série d’images commencée en 1995, spectaculaire reportage sur les explosions en carrières à ciel ouvert… Fortement concerné par les transformations industrielles, il est invité à photographier pendant l’hiver 2003, les mines de charbon et les friches industrielles de Rhénanie. En 2009-2010, il photographie les terrils, montagnes artificielles constituées de déchets d’exploitation dans le bassin minier du Nord Pas-de-Calais.
En 2011, Naoya Hatakeyama réalise son œuvre la plus personnelle. Après le séisme et le tsunami qui ont frappé la côte Pacifique du Tohoku, au Japon, le 11 mars 2011, il part photographier les vestiges de sa ville natale, Rikuzentakata, dévastée par la catastrophe. Kensegawa, son livre paru en 2013, dresse le portrait de ce territoire ravagé. Aux images poignantes du chaos, il oppose d’autres clichés pris plusieurs années auparavant, entre 2002 et 2010, lorsque la ville bruissait de vie. Ses photos sont exposées dans les plus grands musées, aussi bien au Japon qu’aux Etats-Unis, en France et plus largement en Europe. Il a été à plusieurs reprises l’invité d’honneur des rencontres photographiques d’Arles.
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