Revue de Presse Asie – 14 octobre 2015

Inflation chinoise décevante, élections birmanes maintenues et pharmaciens indiens en grève

La présidente sud-coréenne Park Geun-hye est actuellement en pleine tournée américaine. Copie d’écran du Korea Herald, le 14 octobre 2015.
La présidente sud-coréenne Park Geun-hye est actuellement en pleine tournée américaine. Copie d’écran du Korea Herald, le 14 octobre 2015.

ASIE DU NORD-EST

Chine : l’inflation plus faible que prévue

South China Morning Post – Les signes du ralentissement économique chinois se succèdent. Les chiffres de l’inflation, publiés ce mercredi, confirment la tendance : +1,6% entre septembre 2015 et septembre 2014, contre les +1,8% espérés. Ils tombent même à +1% pour les prix des biens non-alimentaires. Conséquence d’une faible demande intérieure et de la surcapacité des industries, les prix à la production ont reculé pour le 43e mois consécutif. Malgré les efforts entrepris par le gouvernement (cinq réductions des taux d’intérêts directeurs depuis novembre 2014), le South China Morning Post note que les profits des entreprises continuent de baisser tandis que leur dette continue de s’accumuler.

Corée du Sud : à Washington, Park Geun-Hye veut redynamiser l’alliance avec les Etats-Unis

The Korea Herald – Après Xi Jinping et Narendra Modi, la tournée des chefs d’Etats asiatiques continue aux Etats-Unis avec l’arrivée hier de Park Geun-hye, la présidente sud-coréenne. Une visite qui intervient dans un contexte de mise à l’épreuve des relations entre Séoul et Washington : d’un côté avec le ravivement des tensions entre les deux Corée depuis fin août, de l’autre avec le rapprochement entre la Corée du Sud et la Chine, que les Etats-Unis voient d’un mauvais oeil. Le Korea Herald voit donc deux objectifs principaux dans la visite de Park : inciter Washington à ramener Pyongyang à la table des négociations sur le nucléaire et rassurer Barack Obama de l’alliance indéfectible qui unit leurs deux pays, malgré des relations sino-sud-coréennes au beau fixe.

Japon : la délocalisation d’une base américaine à Okinawa aura finalement (peut-être) lieu

The Mainichi – Nouveau rebondissement à Okinawa. Alors qu’hier, le gouverneur local avait annulé l’autorisation de son prédecesseur pour délocaliser une base militaire américaine, le gouvernement central de Tokyo a décidé de riposter. Il a demandé aujourd’hui au ministère de l’Aménagement du Territoire, des Infrastructures et des Transports d’annuler la décision du gouverneur local pour que les travaux de délocalisation puissent reprendre. The Mainichi ajoute que l’affaire n’est pas finie puisque, si le ministère répond favorablement à la demande du gouvernement central, les autorités locales d’Okinawa pourront faire appel devant la justice.

ASIE DU SUD-EST

Birmanie : les élections maintenues au 8 novembre

Myanmar Times – Le doute semé hier a été dissipé aujourd’hui. Après avoir rencontré une dizaine de partis, la commission électorale birmane a confirmé que les élections générales se tiendraient bien le 8 novembre, comme prévu. Certains partis dont l’USDP (actuellement au pouvoir) souhaitaient décaler le scrutin pour des raisons logistiques, suite aux inondations du mois de septembre. Mais la LND, principal parti d’opposition mené par Aung San Suu Kyi, s’y était fermement opposé, craignant qu’un report sine die ne constitue une annulation de fait des élections. En 2008, les importants dégâts causés par le cyclone Nargis n’avaient pas incité la junte alors en place à repousser le référendum sur la nouvelle constitution.

Indonésie : Jokowi appelle Aceh au calme

Channel News Asia avec AFP – Le Président indonésien Joko Widodo a réagi aux violences interreligieuses dans la province d’Aceh (au nord de Sumatra) qui ont causé la destruction d’une église et la mort d’un homme hier, mardi 13 octobre. Elles sont le fruit d’une manifestation tenue la semaine dernière par un groupe de jeunes musulmans demandant aux autorités locales de réduire le nombre d’églises dans la province, construites « illégalement » car « sans permis ». Dans un autre article, la BBC analyse ces événements comme le révélateur du poids croissant de l’Islam conservateur en Indonésie en général et à Aceh en particulier.

Indonésie : les chefs locaux appelés à maîtriser la culture sur brûlis

Jakarta Post – Le gouvernement indonésien continue de prendre des mesures face à la crise des fumées toxiques en Asie du Sud-Est. Afin de limiter le nombre de feux de forêts, Jakarta a demandé aux chefs locaux de revoir leurs modalités d’application de la loi sur l’interdiction de la culture sur brûlis. Elle autorise en effet les petits agriculteurs à incendier volontairement des parcelles de terres n’excèdant par 2 hectares pour les cultiver par la suite – une méthode peu onéreuse et permettant de fertiliser efficacement les sols. Une mesure symbolique mais peu efficace d’après les groupes environnementaux (comme Greenpeace), qui souhaiteraient que le problème soit réglé à l’échelle des concessions accordées aux entreprises d’huile et palme et de pâte de papier. A lire, notre article « Indonésie : sous les fumées, une croissance toxique ».

Thaïlande : un ancien chef du trésor condamné pour une fortune mal acquise, le patrimoine des ministres dévoilé

Bangkok Post« Anormalement riche », l’ancien chef du trésor thaïlandais ? C’est ce qu’estime la Cour civile de Bangkok, qui lui saisira 49 millions de baths d’avoirs (1,2 millions d’euros). Nibhat Bhukkanasut a tenté d’expliquer cette fortune par la vente de terres et d’antiquités, ce qu’il a cependant été incapable de justifier devant les juges. Une sanction qui tombe au moment où la Comission nationale Anti-Corruption (NACC) publie le patrimoine des membres du gouvernement, comme l’indique le Bangkok Post dans un autre article . Le ministre des Finances, Apisak Tantivorawong, est le plus riche avec un patrimoine de 3 millions d’euros ; le vice Premier ministre, Narong Pipatanasai, le moins aisé avec (tout de même) 268 000 euros.

ASIE DU SUD

Inde : les pharmaciens en grève contre la vente de médicaments en ligne

The Hindustan – Ils sont prêts à une grève illimitée. Les pharmaciens de toute l’Inde sont appelés par leur association (All India Organisation of Chemists & Druggists – AIOCD) à ne pas travailler ce mercredi 14 octobre pour protester contre la vente de médicaments en ligne. Un procédé « applicable dans les pays développés mais pas en Inde » d’après l’AIOCD, car il n’est pas règlementé et favoriserait l’addiction des jeunes aux médicaments. Les pharmaciens attendent donc une réponse « immédiate » du gouvernement central face à cette tendance qui menace « la santé publique et les intérêts de l’industrie pharmaceutique ».

Inde : Modi réagit aux incidents anti-musulmans

Times of India – Faisant écho au lynchage d’un homme musulman accusé d’avoir mangé du boeuf dans la ville de Dadri (Uttar Pradesh), le Premier ministre indien s’est exprimé pour la première fois sur les tensions interconfessionnelles de manière générale, qui se multiplient récemment dans le pays. Ainsi le concert d’un chanteur pakistanais a-t-il été annulé à Bombay, et un éditorialiste indien s’est-t-il pris un sceau de peinture noire sur le visage pour avoir invité un ancien Premier ministre pakistanais à présenter son livre. Narendra Modi a publiquement récusé ces événements, soulignant que son parti (BJP, nationaliste hindou) ne soutenait pas le « faux sécularisme ». Il a également accusé l’opposition de « jouer une politique de polarisation » entre les communautés.

Pakistan : le gouvernement ignorait-il vraiment la présence de Ben Laden ?

Dawn – L’ancien ministre pakistanais de la Défense, Ahmed Mukhtar, est dans l’embarras. La chaîne indienne CNN-IBN, à laquelle il a accordé une interview, a diffusé une vidéo de lui « acquiesçant à l’idée que les hauts-dirigeants civils et militaires pakistanais étaient potentiellement conscients qu’Oussama Ben Laden se trouvait sur leur territoire ». Alors que CNN-IBM se félicite d’avoir démêlé « les liens entre Oussama et le Pakistan », Ahmed Mukhtar dénonce un “non-sens total” et une « manipulation de [ses] propos ».

Sri Lanka : 24 pêcheurs indiens arrêtés

The Hindu – 24 pêcheurs indiens ont été arrêtés par les autorités srilankaises lundi soir, pour avoir pénétré illégalement dans les eaux territoriales du pays. Une question épineuse entre les deux gouvernements, et dont le parlement de Colombo traitait encore vendredi. Avant sa visite à New Delhi le mois dernier, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe avait d’ailleurs libéré 16 pêcheurs indiens. Ils sont désormais 78 à être détenus dans les geôles srilankaises.
Par Joris Zylberman et Alexandre Gandil, avec Anda Djoehana Wiradikarta à Paris

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