Revue de Presse Asie - 17 juin 2015

Droit taïwanais à l’indépendance, droit japonais au vote et droit vietnamien au silence

Portrait de Hung Hsiu-chu
Portrait de la future candidate du Kuomintang à l’élection présidentielle taiwanaise, Hung Hsiu-chu, actuelle vice-présidente du Yuan Législatif, l’Assemblée nationale taïwanaise, lors d’une allocution devant la presse. (Copie d’écran du Taipei Times).

Taïwan : l’indépendance est inconstitutionnelle

Taipei Times – Hung Hsiu-chu (洪秀柱), la vice-présidente du Yuan législatif, l’Assemblée nationale taïwanaise, et candidate déclarée du parti au pouvoir le Kuomintang (KMT) à la future élection présidentielle de janvier 2016, commence à peaufiner ses thèmes de campagne. Elle a ainsi déclaré à la presse qu’elle essayerait d’accélérer la politique de réunificiation avec la Chine populaire si elle était élue. Elle a néanmoins tenu à rappeler que cette réunification ne se ferait pas selon les termes de la Chine continentale (à savoir selon la politique « d’un pays, deux systèmes ») mais bien sur une base taïwanaise caractérisée par la liberté, la démocratie et l’Etat de droit.

Japon : Le droit de vote ramené à 18 ans

The Mainichi – Le sénat japonais a voté aujourd’hui une nouvelle loi ramenant le droit de vote à 18 ans (contre 20 auparavant). C’est la plus grande réforme du système électoral japonais depuis 70 ans (Lire notre article). La dernière réforme de cette importance eu en effet lieu en 1945 lorsque le droit de vote fût abaissé de 25 à 20 ans. Pour nos confrères, il s’agit à n’en pas douter d’une réforme destinée à redonner le goût de la politique aux jeunes Nippons afin « que la voix des jeunes électeurs soit plus présente dans les lois et les politiques à venir », selon les mots du secrétaire général du gouvernement Yoshihide Suga.

L’Inde montante, la Chine au ralenti et l’avenir de Modi

Live Mint avec Bloomberg – La montée de l’Inde et le ralentissement chinois ne signifie pas automatiquement le succès politique de Narendra Modi. Cet article de Bloomberg reproduit par Live Mint pose les multiples défis du Premier ministre indien. L’inde rattrape économiquement la Chine, certes. Selon les chiffres officiels qui montrent une révision du mode du calcul du PIB, le pays a connu une croissance éconmique de 6,9 % de mars 2013 à mars 2014, et non pas 4,7 % comme publié plus tard. Mais les experts considèrent la révision comme sans impact si l’on compare l’importance économique des deux Etats. Même si la croissance indienne grimpait à 8% chaque année jusqu’à la fin de la décennie et que la croissance chinoise s’en tenait à 7 % par an, la Chine produirait toujours l’équivalent de trois fois ce que produit l’Inde, note Bloomberg.

Philippines : le département de la Défense veut mettre la pression sur la Chine

Inquirer.net« Nous devons continuer, nous devons être patients. Et bien que nous nous soyons engagés sur ce chemin, nous nous devons de conserver notre supériorité morale ». C’est en ces termes que la porte-parole du ministère philippin de la Défense, Dr. Peter Paul Galvez, s’est adressé aux journalistes devant la volonté affichée de la Chine populaire de continuer ses travaux de construction sur des îlots contestés en mer de Chine méridionale. « Le G7, l’Union Européenne, tous ont déjà fait par de leur préoccupation ; cela devrait suffire pour que les autorités chinoises comprennent que ce qu’elles sont en train de faire est contraire aux lois internationales », a-t-il ajouté. Selon lui, la ligne politique à suivre est très claire : « Nous devons continuer d’informer l’opinion publique et la communauté internationale pour leur faire comprendre ce qu’il se passe réellement. Nous devons nous opposer aux mensonges qui se cachent derrière ses revendications ».
En effet, le gouvernement de Pékin revendique 90 % des îlots de la mer de Chine du Sud, et notamment plusieurs îles de l’archipel des Spratleys, qui seraient « illégalement occupées par les Philippines depuis les années 1970 » selon la Chine.
La guerre des mots ne fait donc que s’amplifier un peu plus d’autant que le quotidien hongkongais South China Morning Post nous apprend aujourd’hui que les autorités chinoises ont annoncé que leurs travaux dans la mer de Chine seraient achevés sous peu. « En dehors de satisfaire nos besoins en matière de défense, le principal objectif de ces revendications territoriales est non seulement de répondre à une demande des populations civiles mais surtout de permettre à la Chine de mieux mener ses responsabilités et obligations internationales », a ainsi conclu Lu Kan, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères.

Vietnam : un droit au silence pour éviter l’erreur judiciaire

Người Lao Động (En vietnamien : « Le Travailleur » est édité par le Syndicat des travailleurs d’Ho-Chi-Minh-Ville. Plutôt progressiste) – Le parlement vietnamien examine ces jours-ci la réforme du projet de loi sur la justice pénale. Parmi les points discutés en particulier figurent : le volet concernant le parquet, la procédure d’enquête et policière et le droit au silence des prévenus. Ces réformes s’inscrivent dans les travaux de conformité aux traités internationaux — droits de l’homme, contre la torture, etc. — signés par le Vietnam. Les points les plus discutés sont le droit au silence du prévenu jusqu’à l’arrivée de son défenseur et l’enregistrement vidéo des interrogatoires.
En effet, suite à une série de graves erreurs judiciaires, des cas de décès en détention dus aux mauvais traitements voire de tortures par les policiers, l’opinion est chauffée à blanc. Ainsi, à chaque arrestation, c’est la quasi-émeute : la famille débarque avec amis et voisins encerclant les postes de police où le « tabassage » des suspects devient le moyen ordinaire pour obtenir l’aveu. Ces pratiques policières sont pourtant interdites par le Code des procédures pénales. La hiérarchie ferme les yeux la plupart du temps au nom de l’efficacité. Et les sanctions tombent seulement quand la presse s’en mêle et quand… les vidéos des « tabassages » filmés par les policiers eux-mêmes – par vantardise – sont postées sur les réseaux sociaux et donc rendues publiques.
Le quotidien relève le poids politique des parlementaires « phares » défendant ce droit au silence, et l’on apprend ainsi que ce droit passera sans doute. Une bonne nouvelle pour les citoyens !

Japon : « l’arrogance » de Shinzo Abe sur la réforme militaire

The Asahi Shimbun – Dans son éditorial, le quotidien appelle à voter contre la révision de la politique de défense présentée par le gouvernement de Shinzo Abe, afin de lutter contre « l’arrogance » du gouvernement et surtout de mettre fin à la « confusion » qu’une telle réforme amènerait. Shinzo Abe souhaite en effet accroître le rôle militaire du Japon, mais de nombreux spécialistes ont d’ores et déjà jugé sa série de projets de loi anticonstitutionnelle. Pour le journal, la seule option réaliste est de « tuer la réforme dans l’oeuf puis de reprendre tout le débat sur la politique de défense depuis le début ». Et cela d’autant que des milliers de pacifistes ont encore manifesté ce dimanche leur opposition à cette politique.

Indonésie : face au MERS, le gouvernement appelle à la prudence

The Jakarta Post – Les festivités du ramadan approchant à grand pas, le gouvernement indonésien a appelé les croyants désireux de réaliser le pèlerinage de l’umrah à la plus grande prudence. « La plupart des patients ont contracté le coronavirus MERS alors qu’ils voyageaient en Arabie Saoudite », a rappelé Nila F. Moeloek, le ministre indonésien de la santé, « c’est pourquoi les pèlerins de notre pays désireux de réaliser l’umrah doivent faire très attention ». Depuis les débuts de la propagation du coronavirus en 2012, seul deux pèlerins indonésiens ont contracté la maladie et l’un est décédé en 2014.

La rédaction d’Asialyst

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