Quels Mélanésiens ?
Certes, le terme « mélanésien » est désormais accepté par des chercheurs, comme l’illustre par exemple la tenue en août 2012 à Port Moresby, à l’université de Papouasie-Nouvelle-Guinée, d’une conférence intitulée : « Negotiating Identity in Urban Melanesia : Language and Ethnicity ». Des généticiens parlent même de « Mélanésie » pour désigner « la Nouvelle-Guinée et les îles alentour » au nord et à l’est ».
Premièrement, cette situation linguistique montre que les Mélanésiens ne constituent pas une population linguistiquement homogène. Deuxièmement, on retrouve cette situation dans l’ensemble de l’Indonésie orientale. Les régions côtières de la Nouvelle-Guinée et les îles voisines, aussi bien du côté indonésien que papouasien, sont une mosaïque linguistique dans laquelle langues austronésiennes et papoues sont voisines les unes des autres. L’une des conséquences de cette mosaïque est qu’on parle plus de deux cent cinquante langues distinctes dans la partie indonésienne de la Nouvelle-Guinée.
Les populations mélanésiennes ont en effet deux origines. Le premier peuplement de la Nouvelle-Guinée se serait effectué il y a quelque quarante mille ans depuis l’Australie.
Malgré cette diversité, une des conséquences des violences de l’Etat indonésien envers les populations indigènes est qu’ « une identité « papoue » a émergé qui distingue les diverses tribus d’Irian Jaya des autres groupes ethniques en Indonésie », pour reprendre les mots du politologue canadien Jacques Bertrand (Bertrand, 2003, p. 265). Cette identité est légitime. Mais elle ne saurait reposer sur la notion fallacieuse de « race ».
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