Revue de Presse - 13 mai 2015

Canon nord-coréen, vacanciers chinois et blogueur singapourien

image de la copie d'écran de NK News.org
Copie écran de NK News.org. Le chef des armées exécuté au canon aérien en Corée du Nord.

Corée du Nord : Le chef des armées fusillé au canon aérien

Korea Times – C’est une information à prendre encore avec précaution comme souvent lorsqu’il s’agit du régime nord-coréen. Selon les services de renseignements sud-coréens, le chef de l’Armée populaire de Corée du Nord a été exécuté le 30 avril dernier. Hyon Yong-cheol est « sorti de l’obscurité » en juin dernier lorsqu’il a remplacé Jang Jong-nam à la tête des forces nord-coréennes, rappelle la BBC ; sa dernière apparition dans les médias officiels nord-coréens remontait au 29 avril, précise le site NK News.org. Hyon Yong-cheol aurait été fusillé devant des centaines d’officiers de l’académie militaire au nord de Pyongyang. « Le jeune dictateur de Corée du Nord, Kim Jong-un, fait une fois de plus étalage de son caractère barbare, écrit Kang Seung-woo dans le Korea Times, en tuant son ministre de la défense de façon brutale et triviale. » Si l’information est vérifiée, la méthode est, il est vrai, pour le moins brutale. Le plus haut gradé de Corée du Nord, derrière Kim Jong-un lui même, aurait en effet été exécuté à l’aide d’une batterie antiaérienne. Une information reprise dans de nombreux médias dont l’agence Reuters, et qui fait suite à une série de purges au sein du régime. En 2012, le régime nord-coréen s’était déjà débarrassé de son vice-maréchal Ri Yong-ho. En 2013, c’est le régent et numéro 2 du régime que Kim Jong-un a voulu faire disparaître en faisant exécuter son oncle. A l’époque le site de la chaine américaine NBC affirmait que Jang Song-thaek avait été « dévoré par 120 chiens affamés », une information démentie depuis par les spécialistes.

Les ouvriers nord-coréens se rebellent ?

Chosun – Le quotidien conservateur sud-coréen prend-il ses désirs pour des réalités ? Selon le Chosun qui ne cite pas ses sources, des cessations de travail ont ainsi pu être observées récemment dans certaines usines en Corée du Nord. Évidemment, on ne parle ici ni de syndicats, ni de grève, mais de micro-mouvements de contestation. En mars dernier, les travailleurs d’un chantier de construction de la province de Pyongan-Sud, auraient laissé tomber le casque et seraient rentrés chez eux parce qu’ils n’avaient pas été payés depuis deux mois. Embarrassé par l’incident, le régime a lancé une enquête contre des hauts fonctionnaires pour détournement d’argent. Autre exemple cité par le journal, des soldats envoyés dans les fermes collectives et les mines de charbon de la province de Hwanghae après leur 10 ans de service militaire obligatoire, ont également cessé le travail demandant aux autorités de les renvoyer à la maison.

Soleils indien et chinois au diapason

The India Express – N’en déplaise à Confucius, n’en déplaise aussi au « soleil de l’humanité », feu le dirigeant nord-coréen Kim Il-sung, il y aurait de la place pour deux astres solaires dans le ciel asiatique. C’est en tous cas ce que veut croire la presse indienne à l’occasion de la première visite de Narendra Modi en Chine. Évidemment pour The India Express, les « deux soleils » en question sont l’Inde et la Chine, incarnés par le Premier ministre indien et le président chinois Xi Jinping. Les deux dirigeants se retrouvent demain jeudi à Pékin. La Chine entend changer de modèle de croissance en quittant un développement basé uniquement sur les exportations à bas prix, pour un modèle fondé sur la demande intérieure. Va-t-elle délocaliser les usines de « l’atelier du monde » en Inde ? Du « Made in China » au « Make in India », les deux pays qui comptent à eux deux plus du tiers de l’humanité serait sur le point de se passer le relais. « L’Inde projette d’ouvrir davantage certains secteurs aux investissements chinois, tels que les chemins de fer et les parcs industriels, écrit le journal. La Chine a montré un vif intérêt dans la campagne du ‘Make In India’, plusieurs protocoles d’accord devraient être signés lors de cette visite. » Le ou les soleils se lèvent à l’Est, mais attention à ce qu’ils ne se recouchent pas trop vite en raison de fausses notes. En Chine, le Global Times ne partage pas le point de vue de la presse de New Delhi visiblement : « En amont de la visite de Modi en Chine, un quotidien officiel chinois accuse les Indiens d’infériorité » rapporte The Washington Post.

L’Australie réduit son aide à l’Indonésie

The Jakarta Globe – Canberra annonce qu’elle va réduire le montant de son aide à l’Australie de 40 %. Le budget devrait passer de 480 à 290 millions de dollars américains. Une décision qui fait suite à l’exécution récente de deux Australiens accusés de trafic de drogue. Quatre Nigérians, un Brésilien et un Indonésien ont été exécutés avec eux. L’Indonésienne Mary Jane Veloso et le Français Serge Atlaoui ont vu leur exécution reportée.

Un blogueur de 16 ans risque la prison pour avoir insulté le père fondateur de Singapour

Channel News Asia – Un adolescent singapourien a été reconnu mardi coupable d’obscénité et de sentiments religieux insultants après avoir critiqué un ancien premier ministre de la cité-État, rappelle le New York Times. Amos Yee est accusé de s’être moqué de Lee Kuan Yew, le père fondateur de Singapour. La vidéo postée sur Youtube est intitulée « Lee Kuan Yew est enfin mort ! ». Critiquant son héritage, le jeune blogueur n’a pas hésité à comparer le dirigeant singapourien à Jésus, décrivant les deux figures comme « avides de pouvoir ». Ce mercredi, l’Église catholique à Singapour affirme que le jeune blogueur n’a pas été excommunié, contrairement à ce que laissait entendre le rapport de police, mais qu’il a quitté l’Église de lui-même. Vu les réactions suscitées par l’affaire au sein de l’opinion, le sujet est remonté au niveau de l’archidiocèse, affirme Channel News Asia. Amos Yee sera fixé sur son sort le 2 juin prochain.

Taiwan: KMT cherche candidat pour la prochaine présidentielle

China Times – Agé de 73 ans, Wang Jin-pyng, président du Parlement taïwanais depuis 15 ans, semble vouloir renoncer à se présenter à la primaire du Kuomintang. Selon des sources du parti citées par le China Times, cet abandon serait destiné à préserver l’unité du parti. Malmené dans les sondages, le KMT cherche un ou une candidate capable de remporter les suffrages en janvier 2016. La date limite du dépôt des candidatures a été fixée au 16 mai. Pour l’instant, seuls Hung Hsiu-chu, vice-présidente du Parlement et Lee Hong-yuan, ancien ministre de l’Intérieur, deux personnalités sans véritable envergure nationale sont candidats. Le parti envisage donc une désignation directe de sa tête d’affiche. Eric Chu, le président du parti, va-t-il finir par être contraint de se présenter ?

Thaïlande :12 700 salariés chinois invités en vacances par leur patron

Bangkok Post – Oubliez les 5 500 salariés chinois en goguette sur la promenade des anglais à Nice ! Selon un effet marketing bien compris, un nouveau record a été battu en Thaïlande. Cette fois ce sont 12 700 employés d’une même entreprise qui se sont retrouvés en congés payés, au même endroit et au même moment. La société de vente Infinitus (China) a convié ses salariés à une semaine en pension complète à Bangkok et Pattaya. Selon l’autorité du tourisme thaï, ces vacances groupées ont rapporté 600 millions de baths aux professionnels locaux, soit près de 16 millions d’euros. L’année prochaine, la même compagnie promet d’emmener 20 000 de ses employés en vacances en Thaïlande.

Chine : Pékin instaure un jour férié le jour de la capitulation du Japon

The Straits Times – On comprend maintenant l’extrême enthousiasme des médias d’état chinois devant les défilés militaires de la place rouge, lors des commémorations du 70ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale à Moscou. Désormais, le 3 septembre sera férié en Chine, ont expliqué les autorités pour marquer « le 70e anniversaire de la guerre anti-japonaise du peuple chinois et la commémoration de la victoire anti-fasciste de la Seconde Guerre mondiale ». Une immense parade militaire sera exécutée pour l’occasion, indique le communiqué officiel.

Cambodge : Des prostituées dénoncent brutalité policière et corruption

Phnom Penh Post – Les travailleurs du sexe sont en colère à Phnom Penh. Une centaine de prostituées et des avocats des droits de l’Homme ont demandé au gouvernement la mise en place de périmètre de sécurité pour les protéger des brutalités policières et des tentatives de corruption dont ces dernières font l’objet. Selon le Cambodia Daily, près de 2 000 travailleurs du sexe ont été arrêtés dans les rues de Phnom Penh au cours des sept dernières années, « la plupart ont été placés en garde à vue où ont eu lieu des abus, des tentatives d’extorsion et même des viols ».

La fille d’Anwar Ibrahim dénonce la dégradation des droits de l’Homme en Malaisie

FMT – Le site malaisien Free Malaysia Today reprend l’appel lancé dans le New York Times par Nurul Izzah Anwar, fille du politicien malaisien emprisonné pour sodomie, Anwar Ibrahim, au terme d’un procès considéré comme « politique » par de nombreux observateurs. Nurul Izzah, parlementaire et vice-présidente du parti d’opposition Parti Keadilan Rakyat, demande aux leaders des pays amis de la Malaisie de dénoncer la dégradation accélérée de la situation des droits de l’Homme et des libertés politiques dans le pays, provoquée, selon elle, par la peur du Premier ministre Najib Razak de perdre le pouvoir aux prochaines élections.

Le Japon ouvre son premier salon international de l’armement

Japan Times – Le sourire des uniformes devant la maquette d’un navire porte-hélicoptère américain rappelle celui des enfants devant les rayons jouets des grands magasins à Noël sur la photo du Japan Times. Au total, près de 100 exposants participent à ce premier salon international de l’armement (MAST 2015), du 13 au 15 mai au centre de convention de Yokohama. « La sécurité maritime et la liberté de navigation font partie des points incontournables dans l’agenda des pays de la région », a souligné à cette occasion le ministre nippon de la défense Satoshi Morimoto.

La rédaction d’Asialyst