Le Pakistan en appelle à la Banque mondiale contre les menaces indiennes sur le traité de l'Indus
Signé en 1960 avec l’aide de la Banque mondiale, le traité de l’Indus alloue à l’Inde les trois fleuves à l’est du bassin (Ravi, Sutlej et Beas) et au Pakistan, les trois fleuves à l’Ouest (Indus, Chenab et Jhelum). Jusqu’alors, chaque litige avait pu être réglé grâce à des négociations bilatérales, à l’exception de la question du barrage indien de Baglihar dans le Cachemire indien. Le Pakistan accusait alors l’Inde de briser les termes du traité, ce premier craignant que le barrage n’ait un impact négatif sur l’écoulement de l’eau sur son territoire. L’affaire avait été soumise à la Cour permanente d’arbitrage de la Haye et les deux Etats étaient parvenus à un compromis.
Aujourd’hui, le construction de deux barrages indiens, autrement appelés le projet Kishenganga et Ratle, sur le Jhelum et le Chenab dont le contrôle revient normalement au Pakistan, pose les mêmes soucis. Islamabad refuse catégoriquement leur construction dans la région controversée du Jammu-et-Cachemire craignant pour son accès à l’eau.
Ce nouveau litige intervient alors que l’Inde menace de briser totalement le traité de l’Indus afin de punir la Pakistan pour son rôle dans l’attaque meurtrière de la base militaire d’Uri dans le Cachemire indien. Lundi dernier, le 26 septembre, le Premier ministre indien Narendra Modi a par ailleurs annoncé la suspension des discussions bilatérales avec le Pakistan via la Commission permanente sur le partage de l’Indus qui officie depuis les années 1960 (voir notre revue de presse du 28 septembre).
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