Culture
Entretien

Françoise Moréchand : "Le Japon, je l'ai aimé et cela m'a attiré les foudres des Japonais"

Françoise Moréchand. (Source : Kanazawa)
Françoise Moréchand. (Source : Kanazawa)
De quoi est fait plus d’un demi-siècle de vie au Japon ? Françoise Moréchand a une réponse pour vous : commencez par être professeur de français puis star de la télévision, écrivaine à succès, coordinatrice de mode, dessinatrice de collections de bijoux, de vaisselle, de kimonos… et au final, décrochez la Légion d’honneur. Autre question ? Oui : n’est-ce pas un travail de Sisyphe d’être un pont entre deux cultures aux antipodes, la judéo-chrétienne et la confucianiste ? De passage à Paris, Françoise Moréchand s’entretient avec Asialyst.

Entretien

Au Japon, cette Française est devenue une égérie. Connue sous le nom de La Gaijin (外人, « l’étrangère »), diplômée des Langues Orientales, Françoise Moréchand découvre l’archipel en 1958. Premier « tarento » (タレント), ou « talent », étranger apparue à la télévision japonaise en 1964, elle devient une star du petit écran nippon. Elle anime des émissions sur l’art de vivre à la française sur la télévision d’État NHK. Pendant cinquante ans, elle se consacre à communiquer auprès des Japonais et des Français pour faire découvrir les richesses de chacune de ces cultures. Professeur de français, écrivain à succès et auteur de nombreux livres dont La Gaïjine (1990) et Le chic c’est chic (1976, vendu à un million d’exemplaires), coordinatrice de mode, elle a dessiné des collections de bijoux, de la vaisselle et même des kimonos. Elle a aussi travaillé pour de nombreux grands groupes internationaux tels que Dior, Publicis, Chanel ou Nissan. Membre de la section Japon des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), élue à l’Assemblée des Français de l’étranger pour l’Asie du Nord de 2000 à 2006, elle participe également ou a participé jusqu’à 30 comités gouvernementaux japonais, en particulier sur les thèmes de l’environnement et du vieillissement de la population. Elle est conseillère et maître de conférences au Musée d’Art contemporain du XXIème siècle de Kanazawa, chevalier de la Légion d’honneur ainsi que commandeur de l’ordre national du mérite.

Après plus de soixante ans passés au Japon, quel regard portez-vous sur ce pays ?
Je porte un regard de grand respect pour des valeurs qu’à notre époque, les étrangers respectent davantage que les Japonais. C’est peut-être pareil dans tous les pays. Mais au Japon, toute l’esthétique japonaise que l’on connaît, que ce soit le wabisabi (侘寂), ce concept esthétique qui est aussi une disposition spirituelle dérivée de principes bouddhistes zen, ainsi que du taoïsme, ou d’autres aspects, les jeunes Japonais n’en savent rien. Parlons de spiritualité. Le shinto, par exemple. Ils ne connaissent rien ! Cela ne les intéresse pas. Les parents ne leur ont rien transmis ! Un jour, je me trouvais dans une université de jeunes filles pour y donner une conférence. Cette université proche du Palais impérial à Tokyo, a été fondée au XIXème siècle par l’une des premières féministes japonaises. Je leur ai fait une présentation de l’esthétique japonaise. Des choses simples, le tobiishi (托比石), ces pierres qui permettent d’aller à un endroit en marchant d’une pierre à une autre puisque la terre est tout autour. Je leur ai montré les hei (塀), ces barrières traditionnelles en bambou. Je leur ai présenté cette esthétique japonaise que nous adorons. Ces filles de 18 à 20 ans étaient deux cents dans cet amphithéâtre. La moitié d’entre elles se sont mises à pleurer. Elles disaient : « Mais pourquoi on ne nous en a jamais parlé ? » Dans cette université, les professeurs japonais étaient étonnés que ce soit moi la seule à leur parler de l’esthétique japonaise. Ils se sont mis à dire : « Oh là là, il faut garder Moréchand avec nous, car elle nous parle de l’esthétique japonaise ! » Je leur avais demandé pourquoi ils n’en parlaient pas eux-mêmes. Ils me répondaient que cela ne figurait pas dans le programme et le protocole.
Je ne sais pas si l’on peut dire la même chose de la France. Mais s’agissant du Japon, je ne parle pas de l’élite japonaise et des intellectuels pour qui écrire et parler de la culture japonaise est une obligation. Mais pour la population de ce pays, il n’y a plus rien ! Et voilà que c’est à ça que je sers maintenant au Japon ! Pendant un peu moins de quarante ans, j’étais au Japon pour expliquer, apporter la culture française et, plus généralement, la culture occidentale. Ceci avec le judéo-christianisme et des fêtes telles que Noël. Ils se posaient la question de savoir pourquoi dimanche était un jour de repos. Un jour s’est produit quelque chose que je dois vous expliquer. On se souvient que dans les années 1980 le Japon s’était trouvé d’un seul coup hyper riche. Et là, ils ne se sentaient plus. Le géant de l’automobile Toyota est allé jusqu’à proposer à la France d’acheter Notre-Dame pour y organiser des expositions de voitures ! Voici pourquoi j’ai un sentiment mitigé sur les Japonais. Pas sur le Japon en tant que tel bien sûr. Mais là où je suis, je suis témoin de tout ce qui se passe au quotidien et voici pourquoi il arrive que cela m’énerve ! Fort heureusement, Dieu merci, leur offre d’acheter Notre-Dame a été refusée !
Aujourd’hui, cette période est passée. Ces nouveaux riches, les narikin (麻醉剂), avaient acheté des actions dans les terrains de golf, des Van Gogh. Et tout d’un coup toute cela s’est effondré comme un château de cartes. Il y a eu des suicides, les uns derrière les autres. Par la suite, ces Japonais sont redevenus modestes. Mais modestes oui, mais sans culture. J’ai souvent entendu dire que quand les étrangers en France ou ailleurs leur posaient des questions normales telles que : « Qu’est-ce que le shinto ? Qu’est-ce que le bouddhisme ? » Leurs interlocuteurs japonais étaient dans l’impossibilité de répondre. Ils n’y connaissent rien !
Selon vous, la société japonaise a-t-elle changé pour le meilleur ou pour le pire ?
Pour le pire ! Lorsque je suis arrivée au Japon en 1958, le pays était encore pauvre. Pourquoi à cette époque le Japon a-t-il suscité chez moi le respect et mon affection ? Le Japon se trouvait alors douze années après la fin de la guerre et l’archipel était traumatisé. Un traumatisme qui se résumait en une phrase : « On a été battus. » Mais en même temps, ils sont devenus complètement américanisés, hypnotisés qu’ils étaient par le Coca-Cola, le jazz et les jeans. Un peu comme en France et en Europe avec le plan Marshall. Au Japon, cette greffe américaine a prise car la société japonaise était encore confucianiste. Dans cette société, vous êtes en haut ou vous êtes en bas. Si vous êtes en haut, vous avez gagné. Si vous êtes en bas, vous avez perdu. Puisque les Américains avaient gagné, ils étaient des dieux ! Tout en étant d’ailleurs aussi détestés. Il s’agissait d’un sentiment amour-haine. En 1958, jusqu’en 1962, il n’y avait pas de haine. La haine est arrivé après.
J’ai découvert l’Amérique au Japon ! Il y avait des lumières partout comme à San Francisco ou ailleurs aux États-Unis. Les chansons populaires américaines inondaient les stations de radio. J’avais 22 ans et je découvrais un Japon qui était encore très traditionnel. L’élite japonais surtout. Elle avait compris qu’il ne fallait pas se laisser avoir par les États-Unis. Mais l’élite, ce n’est que 10 à 15 % de la population. Le reste était absolument béat devant les chansons de Diana Ross, ces gâteaux américains, ces cakes avec de la crème fraîche et des fraises dessus. Tout cela était aux antipodes de la cuisine japonaise mais ils adoraient ! Ils ne mangeaient pas beaucoup à l’époque et peu de viandes rouges, ce qui leur permettait de vivre longtemps. Et voilà que tout d’un coup le beefsteak, le beefusteaki (牛皮士基), était devenu le festin que l’on se permettait d’avoir même si c’était cher, pour les anniversaires et d’autres fêtes. Sauf le Nouvel An, le shogatsu (新年会), qui restait une fête japonaise. Pour cette fête-là, les voitures étaient toutes décorées et devant les portes de maisons, on déposait le pain et le bambou. J’ai connu tout cela. Le Japon est resté le Japon jusqu’en 1974, lorsque le Premier ministre Tanaka Kakue, ce truand rusé et intelligent qui a plongé le Japon dans une ère industrielle avancée. C’est à partir de cette date que le Japon a commencé à être bétonné. Des usines sortaient de terre partout et c’était la fin des petits artisans. Ce n’était plus le Japon authentique. Mais sans doute pouvons-nous dire cela d’autres pays.
À quoi les jeunes Japonais d’aujourd’hui s’intéressent-ils ?
À TikTok. Triste, n’est-ce pas ? Certes, je connais quelques jeunes Japonais qui s’intéressent à l’art contemporain. Mais la plupart ne s’y intéressent pas car on leur serine que cette forme d’art ne présente pas beaucoup d’intérêt. La réalité est que beaucoup de ces jeunes ne s’intéressent à rien. Ils sont paresseux. Observer une œuvre dans le Musée du XXIème siècle de Kanazawa, ils y voient une sorte d’installation sans intérêt. À l’un d’entre eux que j’aime beaucoup, j’ai posé la question : « Pourquoi les jeunes ne s’y intéressent pas ? » Il m’a répondu : « C’est cool, branché [kakoi]. » Alors ils regardent ces œuvres car on leur a dit que c’est kakoi. Mais ce terme kakoi, on l’utilise aussi pour les vêtements qui sont à la fois traditionnels et modernes. Les jeunes aujourd’hui dans ce pays, ce sont des « modeux ». Ils ne pensent qu’à ça. Vous savez bien qu’en réalité les Japonais ne pensent pas. À l’école, on leur a appris à ne pas penser !
Que pensez-vous de l’évolution de la place des femmes au Japon ?
Au début, je me disais : « Oh là là, les pauvres femmes. » Mais en les fréquentant de très près, j’ai compris. C’est la liberté maligne des femmes japonaises ! De l’extérieur, quand on les invite, elles sont là, en arrière, un peu comme des jeunes filles attardées. Même quand elles ont cinquante ans, bien souvent elles font la gueule. Car manifestement elles ne sont pas très heureuses. J’en ai donné des dîners chez moi à des couples japonais. Pourquoi les Japonaises voulaient-elles venir ? Car elles voulaient voir comme Moréchand était installée. C’était de leur part de la curiosité. Or à table, avec ces Japonaises, j’avais une chaise vide. Elles ne l’ouvraient pas et ne souriaient même pas. Mais je les connais et lorsqu’elles sont à la maison, c’est un matriarcat. Les consommateurs japonais sont des consommatrices. Quant il faut acheter une maison, une voiture, ce sont elles qui décident. Lorsqu’elles s’habillent, elles ne demandent jamais à leur mari si cela leur plaît ou pas. Cela n’existe pas ! Mais de toute manière, cela ne les intéresse pas, ces maris.
Il faut bien comprendre que la société japonaise est très séparée. Un peu comme dans certains pays du Moyen-Orient. Les femmes sont d’un côté et les hommes de l’autre. Trop souvent, les mariages au Japon ne sont pas des mariages d’amour. C’est une forme d’association, un partenariat. Même sans parler de ces mariages arrangés qui aujourd’hui sont moins nombreux, cette mentalité reste dominante. Dans ce partenariat, les rôles sont partagés : « Toi, tu t’occupes des enfants et moi, je vais au bureau. » Mais on voit que cela commence à changer. Le dimanche, par exemple, les entreprises japonaises ne payant plus à leurs employés le golf ou des soirées pour les collègues du bureau, les voilà qui rentrent à la maison. De dépit et d’ennui. Et de toute façon, ils ne peuvent pas faire autrement. Donc le dimanche, je vois des couples qui portent leur bébé. De plus en plus, les amoureux se tiennent par la main. À la sortie des écoles, il y a maintenant des papas qui viennent chercher leur enfant. De ce côté, vraiment cela a changé. Mais je pense que les femmes vont y perdre. Je les admire car derrière leur côté soumises avec des sourires gênés, on les voit dire à leur maris « bonne journée » (iterashai, 行ってらっしゃい ), lorsqu’ils quittent la maison le matin, il y a autre chose. Certes, les maris n’utilisent plus guère l’expression « kanai » (家内) (« la femme sous le toit ») pour parler de leur femme mais « tsuma » (妻) (épouse). Quand ils parlent de leur fils, ils ne disent plus « mon cochon de fils ». À la télévision, on m’a reproché d’être trop polie en utilisant des formules qui ne sont plus vraiment utilisées. Les Japonaises d’aujourd’hui ont peut-être davantage de pouvoirs qu’elles n’en avaient autrefois. Mais ce n’est que la façade car en réalité, ce pouvoir qu’elles ont de contrôler la maison, les finances du foyer, est en train de s’effriter. Donc je pense qu’elles y perdent. Même si le pouvoir qu’elles ont, désormais elles le montrent.
Mais auparavant, elles devaient élever seules leur progéniture, ce qui d’ailleurs se traduisait parfois pour leur fils par un véritable traumatisme…
[Rires] Certes, mais là aussi les choses changent. Ces fils sont un peu moins traumatisés. Il reste quand même cette différence entre l’éducation des fils et des filles. Un fils est fait pour étudier. La fille va aider à faire la vaisselle. Ceci dit, il y a des hommes qui cuisinent maintenant. Quant à ces Japonaises délaissées par leur mari, il leur arrive d’avoir des amants. Mais pour cela, il leur faut avoir le temps et l’argent ! Il reste en effet que les jeunes femmes qui ont un peu d’argent se réunissent souvent entre elles pour le déjeuner. Ce sont elles qui connaissent tous les restaurants à la mode. Leur mari, s’ils doivent inviter quelqu’un à déjeuner, que ce soit un copain ou un collègue, c’est à leur femme qu’ils s’adressent pour savoir où aller.
Aimez-vous encore le Japon ?
Aimer n’est pas le mot. Je l’ai aimé et cela m’a attiré les foudres des Japonais ! Ceci parce qu’aimer, cela veut aussi dire prendre parti pour tout ce qui allait bien au Japon et ce qui n’allait pas. Bien entendu, bien souvent je me suis dit que le Japon serait mieux si l’on faisait ceci ou cela. C’était par affection ! Et je me suis fait renvoyer dans les cordes en disant : « Quelle intrusion ! » On est toujours un intrus au Japon lorsqu’on est étranger. Même moi ! Mais ceci c’était surtout vrai pour les femmes de ma profession. Les autres m’adorent. « Ah, Madame Moréchand, elle connaît mieux le Japon que nous ! » Je me suis vite aperçue qu’aimer au Japon n’a absolument pas un sens judéo-chrétien. Et aimer au Japon peut se traduire en japonais par aisuru (愛する), une expression qui en fait est très rare. Elle existe mais on ne l’utilise pas. Les hommes japonais ne disent jamais à leur femme « Je t’aime ». Et dans des émissions de télévision, je me suis fait moquer de moi. Dans ces situations, il m’est arrivée de quitter le plateau et l’on disait alors dans les journaux : « Ah, cette Moréchand, elle a mauvais caractère ! » Certains rigolaient bien en me disant : « Alors Moréchand san, il paraît qu’en Occident on dit « I love you », « je t’aime »… Que c’est drôle ! »
Aujourd’hui, entre la France et le Japon, de quel côté votre cœur balance-t-il ?
On ne peut pas comparer un pays judéo-chrétien et un pays confucéen, shinto, bouddhiste. Ce n’est pas possible. On oublie donc, car ces deux approches, elles ne se rencontrent pas, comme l’avait dit Mark Twain. Alors mon cœur balance ? Non. C’est-à-dire, en tant que Française, je leur disais : « Regardez comme votre pays est beau. Vous avez oublié ce Japon tel qu’il était. Aujourd’hui on coule du béton partout. » Mais lors de beaucoup de conférences, je leur disais : « Bon, vous êtes shinto. C’est-à-dire que pour vous les kami, les dieux sont partout, dans les rivières, dans la nature. Donc vous devriez être contre le fait de trop bétonner, de trop couper les arbres. » Et quand je leur disais cela, ils étaient sur le cul. Je me demande même s’ils comprenaient. « La modernité ? Ah la modernité ! » Alors mon cœur ne balance pas. Mais, et cela, c’est tout à fait personnel, je trouve qu’après cinquante ans de Japon, après avoir vendu mes bijoux, après avoir être adulée par tant de Japonais, je constate qu’avec le peuple japonais, je n’ai jamais eu de problèmes.
N’y avait-il pas tout de même un peu de jalousie à votre égard de la part de certaines Japonaises ?
Absolument pas. De la part de certaines Japonaises qui étaient dans mon domaine, oui. Il est arrivé que certaines d’entre elles téléphonaient à leur producteur pour leur dire : « Si vous continuez à travailler avec elle, je ne travaillerai plus avec vous ! » Je me suis posé la question de ce qu’auraient fait des Françaises dans cette situation. Mais ces Japonaises, elles n’hésitaient pas ! À cette époque, on me demandait d’être présente avec les bijoux que je vendais lors de grands galas. C’était la même chose pour les habits que je proposais, dont les kimonos. Je proposais des obis [帯, ceinture servant à fermer les vêtements traditionnels japonais, NDLR] de différentes couleurs. Le rose, surtout. Il fallait proposer du rose ! Les Japonaises adorent le rose. Je créais ainsi un obi qui pouvait correspondre au goût de ces Japonaises. Mais bien souvent, ils n’étaient pas assez brodés de brocarts. Or les marchands de kimonos que je fournissais en obis n’étaient pas contents car ils n’étaient pas assez chers. Mes kimonos avaient une touche française mais il fallait trouver l’équilibre de ce qui était permis, ne pas dépasser les limites de la culture japonaise. Autrement dit, comme je le disais lors de mes conférences sur les kimonos, il s’agissait de trouver la formule idéale avec des teintes calmes qui satisfaisaient le public, sans trop multiplier les couleurs. Puisqu’il y avait peu de couleurs, c’était donc moins cher. Et donc ces marchands de kimonos se plaignaient car les miens étaient moins chers et représentaient une concurrence face à des kimonos de mauvais goût mais qui coûtaient une fortune.
Le Japon peut-il être aujourd’hui un modèle pour l’Asie ?
C’est trop tard. Il l’a été, pour la Corée et la Chine par exemple. Ceci dit, les industriels japonais ont bien sûr délocalisé leur production en Chine car là-bas, la production ne coûtait pas cher. Mais, malins comme ils le sont, ils ont en même envoyé sur place des ingénieurs japonais pour surveiller la production et sa qualité. Aujourd’hui la situation n’est plus la même. Tous les Japonais sont en train de quitter ce pays et de rentrer chez eux. Mais le Japon n’est plus un modèle pour la Chine, la Corée et d’autres pays de la région. Le Japon est en train de disparaître, sauf sur le plan culturel, où il reste bien vivant. Et ceci surtout en Europe.
Propos recueillis par Pierre-Antoine Donnet

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A propos de l'auteur
Ancien journaliste à l'AFP, Pierre-Antoine Donnet est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages consacrés à la Chine, au Japon, au Tibet, à l'Inde et aux grands défis asiatiques. En 2020, cet ancien correspondant à Pékin a publié "Le leadership mondial en question, L'affrontement entre la Chine et les États-Unis" aux Éditions de l'Aube. Il est aussi l'auteur de "Tibet mort ou vif", paru chez Gallimard en 1990 et réédité en 2019 dans une version mise à jour et augmentée. Après "Chine, le grand prédateur", paru en 2021 aux Éditions de l'Aube, il a dirigé fin 2022 l'ouvrage collectif "Le Dossier chinois" (Cherche Midi), puis début 2023 "Confucius aujourd'hui, un héritage universaliste" (L'Aube).