Culture
Reportage

India Art Fair (1/2) : le choix des galeries indiennes, des "maîtres modernes" aux artistes contemporains

L'India Art Faire à New Delhi, du 30 janvier au 2 février 2019, l'une des foires d'art les plus visitées en Inde. (Crédit : Michel Testard)
L'India Art Faire à New Delhi, du 30 janvier au 2 février 2019, l'une des foires d'art les plus visitées en Inde. (Crédit : Michel Testard)
C’est l’une des foires les plus visitées en Inde. Du 30 janvier au 2 février derniers, New Delhi a accueilli la onzième édition de la India Art Fair (IAF). Cette année l’IAF présentait 75 galeries et plus de 1000 œuvres, dont 70% réalisées par des artistes indiens. Notre chroniqueur Michel Testard a plongé quatre jours dans l’univers de la Foire. Dossier spécial en deux parties, avec aujourd’hui un coup de projecteur sur les galeries indiennes présentes : leur identité, leurs artistes et leur marché.
"Gandhi et l’esprit de Tagore", par Atul Dodiya. (Crédit : Michel Testard)
"Gandhi et l’esprit de Tagore", par Atul Dodiya. (Crédit : Michel Testard)
Cela fait deux ans que Jadip Jagpal dirige l’India Art Fair. Ancienne curatrice de la Wallace Collection et de l’Almeida Theatre à Londres, elle était – avant de rentrer en Inde – responsable des partenariats internationaux à la Tate Gallery. Pleine d’idées et d’énergie, Jagdip Jagpal présente ainsi l’IAF : « Depuis l’année dernière, nous faisons en sorte de présenter le meilleur de l’art [contemporain] d’Asie du Sud. Il est important pour nous d’avoir de bonnes galeries qui présentent des œuvres de qualité et donnent des opportunités à de nouveaux artistes. Beaucoup de jeunes artistes présentent leur travail sur des médias en ligne, nous avons entrepris de leur donner une vitrine ici. Nous sommes décidés à réserver toujours 70% de notre espace aux galeries indiennes et encourageons ces galeries à présenter au moins un nouvel artiste chaque année. Les gens disent souvent qu’il y a un art contemporain international et à côté, un art contemporain indien. Nous sommes une plateforme d’art international : nous avons donc dans le même espace des artistes internationaux remarquables qui côtoient des artistes indiens. Nous travaillons en équipe, l’opinion de chacun compte. »

Les galeries des « maîtres indiens modernes »

Tableau du peintre indien KG Subramanyan. (Crédit : Michel Testard)
Tableau du peintre indien KG Subramanyan. (Crédit : Michel Testard)
Tableau du peintre indien S.H. Raza. (Crédit : Michel Testard)
Tableau du peintre indien S.H. Raza. (Crédit : Michel Testard)
Tableau du peintre indien T. Mehta. (Crédit : Michel Testard)
Tableau du peintre indien T. Mehta. (Crédit : Michel Testard)
En explorant la foire India Art Fair, on s’aperçoit rapidement qu’il existe quatre catégories de galeries indiennes. La première d’entre elles présente essentiellement les « grands maîtres indiens ». Autrement dit, les grands peintres dits modernes qui ont émergé au moment de l’indépendance de l’Inde. Parmi eux, les maîtres du « Bombay Progressive Artists Group » fondé en 1947 par F. N. Souza, S. H. Raza, M. F. Husain, K. H. Ara ou H. A. Gade. D’autres peintres se sont joints à eux, comme Ram Kumar, Akbar Padamsee, Tyeb Mehta ou encore Krishen Khanna.
La plupart de ces grands maîtres ont aujourd’hui disparu. En sorte que les galeries qui les présentent – dont les deux plus grandes galeries indiennes Delhi Art Gallery et Vadehra Art Gallery – sont de fait dans un marché « secondaire ». D’où vient donc l’appétit pour ce marché ? Ces grands maîtres ont une forte identité indienne, des cotes élevées et ils intéressent les acheteurs indiens résidents et non-résidents, investisseurs en valeur sûre. Pour Tripat Kalra, directrice de la galerie Nvya, « ce marché se renouvelle dans la mesure où les jeunes générations d’indiens qui ont hérité de ces tableaux de leurs parents, veulent maintenant s’en séparer pour acheter de l’art plus contemporain. » Ce marché secondaire des grands maîtres indiens occupe toujours à l’IAF entre dix et quinze galeries, qui semblent s’en porter fort bien.
"Sitarist", M.F. Hussain. (Crédit : Michel Testard)
"Sitarist", M.F. Hussain. (Crédit : Michel Testard)
"Abstraction", Ram Kumar. (Crédit : Michel Testard)
"Abstraction", Ram Kumar. (Crédit : Michel Testard)
La deuxième catégorie de galeries présente à l’IAF est moins intéressante. Elle est constituée de galeries indiennes qui présentent des œuvres très indiennes dans l’inspiration, mais souvent naïves, teintées d’éléments d’artisanat, plutôt kitsch dans les sujets et les couleurs. Elles attirent sans doute des acheteurs novices de la « classe moyenne » indienne, mais pas vraiment les amateurs d’art contemporain.

Les galeries indiennes d’art contemporain

Dans cette catégorie se trouvent des galeries indiennes qui font un vrai travail de recherche de nouveaux talents, avec un regard contemporain. Trois exemples.
Ripu Daman Dogra, directeur de la galerie Art Indus
« Art Indus est une galerie d’art contemporain fondée en 1997 par ma mère Vijaya Lakhsmi, une collectionneuse de miniatures indiennes et de textiles rares. Des centres d’intérêt traditionnels, la galerie a évolué vers l’art contemporain, promouvant des artistes indiens autant en peinture qu’en sculpture. »
Vijaya Lakhsmi et Ripu Daman Dogra devant le stand de la Galerie Art Indus à l'India Art Fair à New Delhi, le 30 janvier 2019. (Crédit : Michel Testard)
Vijaya Lakhsmi et Ripu Daman Dogra devant le stand de la Galerie Art Indus à l'India Art Fair à New Delhi, le 30 janvier 2019. (Crédit : Michel Testard)
Pourquoi participer à l’IAF ? Qui sont vos artistes ?
Ripu Daman Dogra : L’IAF est la seule plateforme d’art contemporain de qualité en Inde. C’est pour cela nous sommes ici. Nous pensons aller un jour à la Biennale de Cochin, mais il faut y proposer de grandes installations, et nous sommes encore sur des œuvres de petits formats. Cette année, Art Indus propose une exposition d’artistes sur un thème original : un dialogue avec « l’absurde de Camus », avec des références à L’Être et le Néant de Sartre. Nos artistes sont d’une part des maîtres indiens que nous suivons depuis longtemps, tels K.S. Kulkarni, K. G. Subramanyan, S.H. Raza ou Sunil Das ; d’autre part, des artistes contemporains qui pour nous ont en commun une vraie sensibilité, intemporelle, quelque chose qui relie le passé, présent et avenir. Au-delà d’une qualité technique sans faille, nous recherchons des artistes qui proposent quelque chose d’universel, plutôt qu’une narration de ce qui les entoure : des thèmes à la fois connectés et détachés de la réalité. Par exemple, Rajender Tiku façonne des statues de lieux saints [shrine] qui sont intemporelles, un peu comme la stupa de Saatchi. Il a une sorte de gravité, de qualité antique. Nous avons des artistes indiens, mais aussi un Japonais, Norio Takaoka.
Quel est votre marché ?
Nos acheteurs forment un tout petit segment. La plupart sont des acheteurs « accidentels » : souvent nous ne savons pas d’où ils sortent. Pas de gens très riches ni de bourgeois qui ne comprennent pas ce que nous faisons, mais des amateurs éclairés, des collectionneurs sensibles à notre parti pris. Nos prix varient, ils peuvent atteindre jusqu’à 30 lakhs [37 000 euros] pour le travail de Matai, un grand maître indien reconnu. Le marché indien de l’art évolue favorablement bien que lentement. Nous vendons bien durant la Foire et aussi dans les semaines qui suivent, car il faut du temps pour que les ventes se concrétisent. Le marché commence à se développer au-delà du segment secondaire des grands maîtres. Les nouveaux artistes doivent à notre avis apporter un angle contemporain qui soit à la fois ancré sur les thématiques de notre société et détaché du réel, un regard existentiel et sensible !
Tunty Chauhan, fondatrice et directrice de la Threshold Gallery New Delhi
Tunty Chauhan, fondatrice et directrice de la Threshold Gallery New Delhi, devant une aquarelle de V. Ramesh, à l'India Art Fair à New Delhi, le 1er février 2019. (Crédit : Michel Testard)
Tunty Chauhan, fondatrice et directrice de la Threshold Gallery New Delhi, devant une aquarelle de V. Ramesh, à l'India Art Fair à New Delhi, le 1er février 2019. (Crédit : Michel Testard)
Tunty Chauhan a créé Threshold en 1997. « Le mot Threshold veut dire seuil en anglais. Car nous sélectionnons des artistes qui sont au seuil de leur carrière, qui pour ainsi dire émergent, et c’est pour moi toujours un frisson ! Par exemple, nous présentons ici Anindita Bhattacharya qui a eu plusieurs expositions chez nous, qui a été présentée plusieurs fois à l’IAF et a été sélectionnée dans deux musées déjà. Et ça, c’est très gratifiant pour nous ! »
Pourquoi êtes-vous ici ?
Tunty Chauhan : L’IAF est intéressant pour Threshold parce que c’est une énorme vitrine où se rencontrent les acheteurs, artistes, conservateurs et confrères. C’est pour nous la neuvième édition et le retour, en matière de visibilité et aussi de ventes, va croissant.
Qui sont vos artistes ?
La plupart ont atteint un vrai « seuil » de maturité maintenant… Nous avons par exemple V. Ramesh qui a été montré dans un musée à Washington et aussi à la National Gallery. Je travaillé avec lui depuis 14 ans, depuis le moment où il n’était encore « personne »… Un autre de mes artistes – Vipul Kumar qui fait de la céramique – a été acheté par le musée Kiran Nadar à Delhi dès sa première exposition. Je cherche dans mes artistes d’abord un grand talent technique, une compréhension unique de la texture, de la matérialité, même si c’est de la peinture, même si c’est de l’aquarelle.
Chaque artiste doit pour moi posséder une compréhension intime de son médium. Le travail peut être conceptuel, mais il doit avoir une âme. Beaucoup d’œuvres contemporaines sont si conceptuelles qu’elles n’ont pas de résonance, qu’il faut les expliquer et cela, pour moi, ça ne marche pas. Une œuvre d’art doit toucher notre sensibilité. Sinon, cela ne fonctionne pas, en tout cas pour moi. Nous avons dans notre écurie des artistes indiens, mais aussi une Israélienne, Achia Anzi, et un Indien vivant à Chicago.
Un de mes artistes préférés ici ? J’ai beaucoup de respect pour V. Ramesh qui fait des aquarelles magnifiques. Vous savez, l’aquarelle est si difficile à maîtriser. L’huile en comparaison est plus facile puisqu’on peut passer et repasser sans fin sur la toile. En aquarelle, c’est impossible.
Qui sont vos acheteurs ? Quel est votre marché ?
Nos acheteurs sont plutôt des Indiens, résidents ou non, des collectionneurs sérieux, des gens dont j’aide à développer la collection dans le temps, même s’ils n’achètent pas tout chez nous. Pour nous, le marché a toujours été un peu difficile, parce que j’ai une sélection d’artistes qui n’est pas facile à vendre tout de suite. Mais c’est un choix que j’ai fait, et donc je ne peux pas trop parler du marché, du fait de cette position. En tout cas, nous avons bien vendu cette année et l’an passé. Nous sommes une galerie indienne de niche, aux moyens limités, et donc c’est un peu difficile pour nous de voyager, même si nous avons été à Singapour et à Shanghai quelques fois.
Hartmut Wurster, architecte, créateur de la galerie ZOCA à Ahmedabad
L'architecte allemand Hartmut Wurster, créateur de la galerie ZOCA à Ahmedabad, ici devant une oeuvre de Kulu Ojah à l'India Art Fair à New Delhi, le 1er février 2019. (Crédit : Michel Testard)
L'architecte allemand Hartmut Wurster, créateur de la galerie ZOCA à Ahmedabad, ici devant une oeuvre de Kulu Ojah à l'India Art Fair à New Delhi, le 1er février 2019. (Crédit : Michel Testard)
Comment êtes-vous arrivé en Inde, ce grand pays si attirant mais compliqué ?
« Je suis un architecte allemand et je suis arrivé en Inde en 2011, pour un premier projet qu’avait remporté le cabinet d’architecture Blocher & Blocher de Stuttgart, pour qui je travaille. Après ce premier projet, nous avons décidé d’ouvrir un bureau à Ahmedabad, ce que j’ai fait, pensant rester un an de plus. Et puis de fil en aiguille, nous avons eu d’autres projets et je suis toujours là ! Nous avons aujourd’hui 25 personnes et nous faisons des projets de centres commerciaux, bureaux, résidences de luxe, universités ou hôtels, dans toute l’Inde. Nous nous concentrons sur le secteur privé. Nous travaillons aussi pour des clients allemands comme le Max Mueller Institute et nous avons fait l’école Allemande ici.
Comment est venu l’art ?
L’art est venu quelque temps après… On ne peut pas dire que la scène d’art Contemporain soit très florissante à Ahmedabad, alors je me suis dit : « Ne te plains pas, fais quelque chose. » C’est ainsi que j’ai fait ma première exposition chez moi. Et puis j’ai commencé à chercher des jeunes artistes qui soient clairement ancrés dans la culture indienne, mais pas dans le kitch indien… Des artistes dont le langage ait une portée universelle et puisse être montré partout dans le monde. C’est ce choix qui je pense a fait le succès de la galerie jusqu’à aujourd’hui.
« ZOCA » veut dire « zone d’art contemporain », et « zone » signifie que je n’ai pas de galerie physique à Ahmedabad. Je pense que c’est un concept dépassé. Nous organisons des expositions en Allemagne, en Inde, nous louons des espaces là où il faut. Et c’est bien ainsi car nous rencontrons beaucoup plus de monde, des gens différents à chaque fois.
Pourquoi être présent à l’IAF ?
C’est la deuxième fois que nous sommes ici. La première, c’était l’année dernière et ce fut vraiment un énorme succès. C’est pourquoi je suis revenu cette année. A vrai dire, j’avais des doutes sur l’utilité de la foire, parce que je vends déjà pas mal à travers mes petites expositions et mon réseau de clients d’architecture. J’ai développé en quelques années un super réseau de jeunes talents, que ce soit de l’école de Baroda qui est très connue en Inde ou d’ailleurs en Inde. Je me disais que j’étais déjà occupé 24 heures sur 24 entre les dossiers d’architecture et mon réseau artistique. Et puis je me suis dit : « Ok, faisons un essai pour voir. » J’ai combiné quelques talents indiens et avec quelques artistes étrangers, du Brésil et d’Amérique du Sud, que j’avais connus avant. Et cela a été un énorme succès, nous avons tout vendu, nous avons même reçu des commandes qui ont été réalisées dans les mois suivants ! La direction de l’IAF m’a fait des compliments et m’a encouragé à continuer.
Quel genre d’artiste recherchez-vous ? Quels sont vos critères ?
Des jeunes talents qui viennent de l’Inde, mais qui ont une vision du monde au-delà de l’Inde. Des artistes qui réfléchissent à ce que l’art peut vouloir dire dans notre monde globalisé. Voyez par exemple Jignesh Panjal : il voyage partout, il achète des choses dans le monde entier et les transforme. Quand vous voyez le résultat, vous vous dites : « C’est Indien, mais ce n’est pas que indien ! »
Un de mes artistes préférés est Kulu Ojah, un jeune talent qui vient d’une famille de tapissiers de l’Orissa et a fait son master à l’École des Beaux-Arts de Baroda. Il travaille depuis cinq ans avec nous, je l’encourage sans arrêt. Je pense qu’il a un très grand talent, mais ce qu’il fait est très difficile : il ne produit qu’une grande œuvre par an et deux ou trois plus petites. Son travail est unique : il colle une trentaine de feuilles de papier en carrés de quelques centimètres carrés et assemble ces carrés aux motifs variés en cartes ou jardins imaginaires. C’est un travail ancré dans la tradition de l’artisanat indien, mais qui a une forte dimension esthétique, et c’est très apaisant. Nous avons un de ses tableaux dans notre bureau à Ahmedabad. Quand je suis est stressé, il suffit que je le regarde pour me calmer, je ne m’en lasse pas. C’est aussi un travail qui a été remarqué : il a été acheté par des gens importants, par une fondation, par des collectionneurs à New York, par un musée à Bâle.
Qui sont vos acheteurs ?
Mes principaux acheteurs sont les clients qui me viennent de mon travail d’architecte. Mais ici à l’IAF, je suis heureux de voir que mes artistes suscitent l’intérêt de beaucoup de monde, que ce soit des acheteurs indiens ou étrangers. Les gens achètent parce qu’ils aiment vraiment les œuvres, et c’est bien. Nous avons aussi quelques grands collectionneurs.
Comment évolue le marché pour vous ?
Le marché indien bouge un peu comme une montagne russe. Il monte très vite et puis il peut plonger aussi très vite. Pour ce qui nous concerne, nous avons de la chance, l’année dernière nous avons tout vendu. Cette année, je fais trois expositions par an et cela marche très bien. Pour les autres galeries, le paysage est contrasté : certaines marchent bien, d’autres pas du tout, mais je ne sais pas trop pourquoi.
Il y a une chose qui me surprend toujours ici, c’est la maladie indienne pour la négociation, c’est affreux ! Les pires sont les gens les plus riches – certains sont milliardaires -, ils cherchent à gratter 50 000 roupies [400 euros] sur une œuvre. Nous ne sommes pas un marché aux poissons ! Prenez ou laissez tomber, mais ne me faites pas perdre mon temps ! En conclusion, ce que je crois, ce qui marche ici à mon avis, ce sont les jeunes artistes indiens à fort potentiel qui ne sont pas encore trop chers. Cela marche pour Zoca.
Dossier réalisé par Michel Testard
A suivre la semaine prochaine, la seconde partie de ce dossier : les galeries internationales et l’avenir de la Foire.
L'India Art Faire à New Delhi, du 30 janvier au 2 février 2019, l'une des foires d'art les plus visitées en Inde. (Crédit : Michel Testard)
L'India Art Faire à New Delhi, du 30 janvier au 2 février 2019, l'une des foires d'art les plus visitées en Inde. (Crédit : Michel Testard)

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A propos de l'auteur
Ancien consultant international, diplômé de l'École des Ponts et Chaussées et de l'INSEAD, spécialiste de l'Inde, Michel Testard est aujourd'hui peintre et essayiste. Il expose à New Delhi auprès de la galerie Nvya. Le suivre sur Instagram et voir son site. Son mail : [email protected].