Les Kirghiz du Pamir, un peuple menacé d'extinction
Le gouvernement kirghiz fournit annuellement de l’aide humanitaire à sa diaspora en Afghanistan, mais le nombre de Kirghiz du Pamir continue à diminuer. De 3 600 en 2010, ils ne sont aujourd’hui plus que 1 050 dans le Petit Pamir et 825 dans le Grand Pamir, selon les informations du journal 24.kg.
Des conditions de vie extrêmes
D’après elle, c’est aussi la région avec le plus fort taux de mortalité infantile, survenant souvent dans les premiers jours suivant la naissance. L’hôpital le plus proche, récemment ouvert par la fondation Aga Khan, se trouve à trois jours des campements nomades, et n’est pas entré dans les mœurs.
La population est aussi devenue largement masculine, entraînant des mariages consanguins ou précoces, avec des enfants d’à peine dix ans, précise encore Jipar Mambetova.
La réinstallation n’a pas eu lieu
« Les Kirghiz du Pamir veulent venir vivre au Kirghizstan. Ils veulent s’y marier, fonder une famille. S’ils restent en Afghanistan, ils mourront sans même se marier : là-bas il n’y a presque plus de jeunes filles, ou alors la dote coûte trop cher (environ 100 moutons, NDLR) »
Le président kirghiz opposé à un rapatriement
Au sein du gouvernement, le sujet continue à faire débat. Le député Mirlan Bakirov, qui a déjà fait plusieurs voyages dans le Pamir afghan, considère qu’il est au contraire nécessaire de réinstaller ce peuple au Kirghizstan, d’autant plus que des terres leur ont déjà été attribuées dans les régions de Naryn et du Chon-Alai. « On a des Kirghiz dans les quatre coins du monde. Mais dans le Pamir, les conditions de vie sont très difficiles » explique-t-il à Radio Free Europe.
Le chef des Kirghiz afghans avait discuté de cette réinstallation avec le gouvernement kirghiz dès l’indépendance du pays en 1991, mais cette question a été retardée pendant plus de quinze ans. Ce n’est qu’en 2007 que le Kirghizstan a organisé sa première expédition dans le Pamir ; depuis, le gouvernement y consacre dix millions de soms (environ 127 000 euros) par an.
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don