Société
L'Asie du Nord-Est dans la presse

Malaisie : l'identité de Kim Jong-nam confirmée avec l'ADN d'un de ses enfants

La vidéo Youtube de Kim Han-sol, fils de Kim Jong-nam, diffusée dans une gare de Séoul le 8 mars 2017. (Crédits : AFP PHOTO / JUNG Yeon-Je)
La vidéo Youtube de Kim Han-sol, fils de Kim Jong-nam, diffusée dans une gare de Séoul le 8 mars 2017. (Crédits : AFP PHOTO / JUNG Yeon-Je)
Il fallait cette ultime confirmation pour éteindre toute polémique. L’homme assassiné à l’aéroport de Kuala Lumpur est bien Kim Jong-nam, le demi-frère du leader nord-coréen Kim Jong-un. Ce mercredi 15 mars, la police malaisienne l’a certifié après avoir effectué des tests avec l’ADN de l’un des enfants de Kim. En transmettant des données digitales classifiées, la Chine et le Japon ont appuyé les services malaisiens. Dans le même temps, le gouvernement de Kuala Lumpur a mis sous protection la famille de Kim Jong-nam, sous la menace de Pyongyang.
La preuve, enfin. La Malaisie a utilisé un échantillon ADN de « l’un des enfants » de Kim Jong-nam pour confirmer son identité, a annoncé ce mercredi le vice-premier ministre malaisien Ahmad Zahid Hamidi, cité par le South China Morning Post. Si jusque-là, il n’était pas prouvé que la victime était bien le demi-frère du leader nord-coréen, cette probabilité était quasi-certaine. Pour l’instant, on ignore si l’ADN a été prélevée sur Kim Han-sol – son fils de 21 ans, apparu la semaine dernière dans une vidéo Youtube (voir notre article), en précisant être en danger de mort – ou sur un autre membre de sa famille. Autant d’informations restées confidentielles « pour la sécurité des témoins », explique le chef de la police royale malaisienne Khalid Abu Bakar.

Dans cette enquête, Kuala Lumpur a reçu l’aide de Tokyo et Pékin. le Japon et la Chine ont fourni les empreintes digitales de Kim Jong-nam, ainsi que des informations détaillées sur son physique explique The Star. Ce qui a été très utile dans l’enquête des services malaisiens, à en croire le South China Morning Post. Une partie de ces données ont été recueillies à l’aéroport international de Narita en 2001, lorsque le gouvernement japonais a retenu le demi-frère du leader nord-coréen, qui tentait d’entrer au Japon avec un faux passeport, précise le journal hongkongais. De plus, outre l’envoi d’informations dont l’origine reste inconnue, la Chine a également « coopéré avec ses homologues malaisiens via Interpol », précise The Star.

C’est la première fois que Tokyo et Pékin interviennent dans cette affaire, même si la Chine, tout comme les États-Unis, les Pays-Bas et plusieurs autres pays, pourraient avoir protégé des membres de la famille Kim contre les services secrets nord-coréens. Selon des sources anonymes citées par The Star, la Malaisie aurai mené ses investigations au Japon dès le 22 février, afin de localiser le fils de Kim Jong-nam, considéré comme la clé de l’identification du corps.

Causé par un empoisonnement au VX, un puissant agent neurotoxique, administré par deux jeunes femmes, l’une Vietnamienne, l’autre Indonésienne, toutes deux inculpées par la justice malaisienne, le décès de Kim Jong-nam a entraîné une grave crise diplomatique entre Kuala Lumpur et Pyongyang. Les deux Etats ont expulsé leurs ambassadeurs et retiennent certains de leurs ressortissants. La Corée du Nord, suspectée d’être derrière ce crime, a systématiquement rejeté ces accusations. « Washington et Séoul essayent de ternir l’image du Nord et de réduire son système social », a déclaré ce lundi 13 mars à New York Kim In-ryong, ambassadeur adjoint de la Corée du Nord aux Nations Unies, cité par Al-Jazira. « De A à Z, cette affaire est le produit de mouvements inconsidérés des autorités américaines et sud-coréennes », a enfoncé le diplomate de Pyongyang. Malgré ce test ADN, il n’est pas encore sûr que les Nord-Coréens changent de discours.

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