Pourquoi la Chine n'arrive pas à se passer du charbon
Selon des experts cités par le quotidien hongkongais, cette situation ne fait que refléter la contradiction inhérente existante entre la planification étatique et l’économie de marché. Ainsi, bien que ce soit Pékin qui décide des jours d’ouverture – et donc de production – des immenses mines de charbon du Nord-Est, le gouvernement se retrouve trop souvent à contre-courant, contraint à encourager la production lorsque la demande est faible ou à fermer les vannes lorsque la demande reprend. Face à cette situation, Larry Hu, l’économiste en chef de la Chine chez Macquarie Securities fait remarquer que « la NDRC [l’agence nationale qui s’occupe notamment de la planification, NDLR] travaille vainement à accomplir deux objectifs diamétralement opposés ».
En effet, si les autorités centrales peuvent se féliciter d’avoir fait fermer plus de 1 600 mines au cours des neuf premiers mois de l’année 2016, ces fermetures ont conduit à une très nette augmentation du prix du charbon. Ce qui a encouragé les propriétaires de mines privées à rouvrir des fosses – parfois en toute illégalité -, à creuser plus profond et plus vite pour profiter de cette hausse des prix, et à répondre ainsi aux besoins énergétiques du pays à l’approche de l’hiver.
Or, cette politique a un « coût humain », prévient le South China Morning Post qui détaille les accidents miniers de ces derniers mois jusqu’au dernier en date il y a deux semaines près de Chongqing qui provoqua la mort de 33 mineurs. Sans compter les atteintes à l’environnement, comme le précise le quotidien officiel Global Times, qui liste les différents problèmes soulevés lors de la dernière tournée des inspecteurs environnementaux envoyés par Pékin aux quatre coins du pays. Il en ressort ainsi « un manque des contrôle concernant la lutte contre la pollution, contre les constructions illégales dans les réserves naturelles ou à propos de la gestion des ordures ménagères », selon les conclusions du premier rapport concernant la situation dans la province nordique du Heilongjiang.
La pollution qui touche les grandes villes de Chine est en effet un sujet crucial pour la « stabilité sociale » et les municipalités doivent parfois prendre des mesures drastiques pour protéger la santé des habitants. C’est par exemple le cas de la capitale qui lance aujourd’hui, mercredi 16 novembre, « une alerte orange » du fait de la forte pollution de l’air, selon China.org. A ce titre, toutes les activités scolaires extérieures sont annulées et tous les projets de construction suspendus jusqu’à nouvel ordre. L' »alerte orange » représente le second niveau sur une échelle de quatre.
Les autres faits du jour en Asie du Nord-Est
– Corée du Sud : une délégation va rencontrer l’équipe de Trump à Washington pour discuter de la Corée du Nord, rapporte l’agence Yonhap ; en parallèle, le site du bouclier antimissile THAAD a été choisi par le ministère sud-coréen de la Défense, selon Yonhap.
– Japon : une nouvelle centrale nucléaire autorisée à fonctionner au-delà de 40 ans d’âge, indique rapporte le The Mainichi.
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