Portfolio : les Népalais au rythme de la fête du Dashain
Contexte
A l’approche des jours les plus célébrés du Dashain, la fête la plus importante de l’année au Népal, les routes qui rayonnent autour de Katmandou sont encore plus chargées qu’à leur habitude. Les uns se rendent dans la capitale, les autres la quittent, tous vont visiter leur famille. Lorsque l’on abandonne le tumulte de la ville pour celui des routes, c’est pour assister au spectacle fascinant des véhicules dont beaucoup transportent les animaux qui seront sacrifiés dans les jours à venir.
A l’origine, le Dashain commémore la victoire des dieux sur les démons qui semaient la terreur sur Terre. Les Népalais rendent alors un culte important à la déesse Durga, la déesse mère, dont l’invocation avait permis au seigneur Ram, le roi mythique de l’Inde antique, de vaincre Ravana, le roi des démons.
Le Dashain est l’une des plus longues célébrations au Népal puisqu’elle s’étend sur quinze jours durant lesquels plusieurs rites sont pratiqués en fonction du calendrier hindou. Certaines dates sont ainsi plus célébrées que d’autres comme les huitième, neuvième et dixième jours. C’est souvent lors de ces trois jours que les familles installées à l’étranger, à Katmandou ou ailleurs en profitent pour retrouver leurs aînés dans les campagnes. Si les célébrations, notamment les sacrifices, sont particulièrement impressionnantes à Katmandou, elles n’en restent pas moins suivies dans l’ensemble du pays.
A la campagne, on dresse de grandes balançoires de bambou à l’entrée des villages. Elles attirent immédiatement les enfants qui n’arrêtent plus de se balancer, même au passage de quelques voitures. A l’occasion du huitième ou du neuvième jour (derniers jours de la bataille des dieux sur les démons), chaque famille sacrifie une chèvre. Les hommes qui ont la compétence nécessaire pour décapiter ou préparer la bête font le tour des maisons. Les voisins s’entraident.
Le soir et les jours qui viennent, le dal bhat, le plat emblématique du Népal généralement végétarien, s’agrémente de quelques morceaux de chèvre qui ont mijoté pendant des heures dans la cuisine tenue par les femmes de la maisonnée.
Le dixième jour est appelé Dashami. Les aînés apposent le tika (une mixture à base de riz, de yaourt et d’une poudre de couleur rouge) sur le front et le jamara (une pousse d’orge) sur la tête de leurs cadets en signe de bénédiction. On donne également quelques roupies népalaises à son cadet.
Si le Dashain ne se termine que cinq jours plus tard avec la pleine lune, c’est souvent à l’issue de ce rituel que les familles qui ont fait le déplacement pour voir leurs aînés reprennent la route après un dernier dal bhat et de discrets au revoir.
J.B.
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don