Birmanie : démolitions de mosquées et d'écoles coraniques dans l'Arakan
Pour les autorités de l’Arakan, la démolition des bâtiments est nécessaire pour mettre un terme à la multiplication des constructions illégales. Cette décision est d’ores et déjà vivement critiquée par la communauté musulmane qui affirme que les constructions visées par ces projets de destruction, sont elles-mêmes le fruit des répressions envers les musulmans. Selon Maung Bar, leader musulman de la ville de Maungdaw, des fermes et des maisons construites à la hâte lors des violences de 2012, qui avaient entraîné le déplacement de 140 000 musulmans, sont aussi menacées de démolition. À cette période, les mosquées avaient été fermées, un couvre-feu avait été établi et l’administration avait imposé une forme de loi martiale interdisant tout rassemblement de plus de cinq musulmans.
Cette annonce a eu lieu alors qu’Aung San Suu Kyi, Premier ministre de facto depuis la victoire de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie aux élections législatives de novembre dernier, a prononcé son premier discours à l’ONU. Souvent critiquée pour son manque de volontarisme à résoudre la question des Rohingya, elle y a défendu les efforts du gouvernement, rapporte Channel News Asia. La « dame de Rangoun » a ainsi mis en avant la nouvelle commission dirigée par Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU, dans l’État de l’Arakan (voir notre revue de presse du 9 septembre). « Nous sommes engagés pour trouver une solution qui amènera la paix, la stabilité et le développement de toutes les communautés dans l’État », a-t-elle déclaré.
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