Revue de presse Birmanie - 19 septembre 2016

Birmanie : l'armée condamne 7 soldats pour meurtre dans l'Etat Shan

La condamnation de 7 soldats birmans marque-t-elle la fin de l'impunité pour l'armée régulière ? Copie d'écran du Myanmar Times, le 19 septembre 2016.
La condamnation de 7 soldats birmans marque-t-elle la fin de l'impunité pour l'armée régulière ? Copie d'écran du Myanmar Times, le 19 septembre 2016.
Myanmar Times – Les familles des cinq villageois tués par le Tatmadaw recevront-elles une compensation financière ? Pour la première fois, sept soldats de l’armée régulière birmane, ont été condamnés à cinq ans de prison et à des travaux forcés par un tribunal militaire. Ils ont été jugés coupables de la mort de cinq civils en détention dans l’Etat Shan, en proie à des conflits entre le Tatmadaw et les groupes ethniques armés. De nombreux civils y sont arrêtés pour être interrogés, suspectés d’être en lien avec les rebelles (voir notre revue de presse du 16 septembre).

Mais pour les familles des victimes, la sanction est bien trop faible. « Les militaires ont été condamnés à cinq ans de prison, mais moi j’ai perdu mon mari », déplore Ma Aye Luut, 18 ans, qui rappelle que son mari n’avait que 23 ans lorsqu’il a été assassiné. Et d’ajouter : « J’étais femme au foyer. Je ne sais pas comment gagner de l’argent. Qui va élever nos enfants ? » En juillet dernier, chaque famille avait reçu 230 euros des mains même du Commandant Major-général Kyaw Kyaw Soe. Mais ce dernier avait insisté : il ne s’agissait pas d’une compensation officielle. Aujourd’hui, c’est pourtant ce que souhaitent obtenir ces familles. « Ils n’ont rien dit au sujet d’une compensation. Ce serait un soulagement. Je pourrai alors élever mes enfants », espère Ma Aye Luut.

Du côté des membres du Tatmadaw, c’est le choc. « C’est la première fois qu’un chef de division est puni d’emprisonnement pour une opération militaire », explique Ye Moe, journaliste, sur son compte Facebook. L’armée régulière a régné en maître sur la Birmanie pendant plus d’un demi-siècle. Vivement critiquée par les associations de défense des droits de l’homme, elle joue toujours un rôle-clé dans le pays puisque 25% des sièges au Parlement lui sont réservés par la Constitution.

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