Birmanie : l'armée condamne 7 soldats pour meurtre dans l'Etat Shan
Mais pour les familles des victimes, la sanction est bien trop faible. « Les militaires ont été condamnés à cinq ans de prison, mais moi j’ai perdu mon mari », déplore Ma Aye Luut, 18 ans, qui rappelle que son mari n’avait que 23 ans lorsqu’il a été assassiné. Et d’ajouter : « J’étais femme au foyer. Je ne sais pas comment gagner de l’argent. Qui va élever nos enfants ? » En juillet dernier, chaque famille avait reçu 230 euros des mains même du Commandant Major-général Kyaw Kyaw Soe. Mais ce dernier avait insisté : il ne s’agissait pas d’une compensation officielle. Aujourd’hui, c’est pourtant ce que souhaitent obtenir ces familles. « Ils n’ont rien dit au sujet d’une compensation. Ce serait un soulagement. Je pourrai alors élever mes enfants », espère Ma Aye Luut.
Du côté des membres du Tatmadaw, c’est le choc. « C’est la première fois qu’un chef de division est puni d’emprisonnement pour une opération militaire », explique Ye Moe, journaliste, sur son compte Facebook. L’armée régulière a régné en maître sur la Birmanie pendant plus d’un demi-siècle. Vivement critiquée par les associations de défense des droits de l’homme, elle joue toujours un rôle-clé dans le pays puisque 25% des sièges au Parlement lui sont réservés par la Constitution.
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