Revue de presse Birmanie - 16 septembre 2016

Birmanie : 7 soldats de l'armée régulière emprisonnés pour avoir tué des villageois dans l'Etat Shan

Jusqu'à présent, l'armée birmane n'avait jamais admis la moindre responsabilité dans la disparition de civils en détention. Copie d'écran du Straits Times, le 16 septembre 2016.
Jusqu'à présent, l'armée birmane n'avait jamais admis la moindre responsabilité dans la disparition de civils en détention. Copie d'écran du Straits Times, le 16 septembre 2016.
Frontier Myanmar – Fin de l’impunité pour l’armée birmane ? Sept soldats du Tatmadaw ont été condamnés hier à cinq ans de prison et au travail forcé par un tribunal militaire. Ils ont été jugés coupables de la mort de cinq civils en détention, dans l’Etat Shan. Ces accusations pesaient sur l’armée birmane depuis juin dernier. Les habitants d’un village des environs de Lashio assuraient que les militaires avaient interrogé sept personnes portées disparues. Leurs corps avaient finalement été retrouvés quelques jours plus tard.

L’Etat Shan est en proie à des conflits entre le Tatmadaw et les groupes ethniques armés. De nombreux civils sont arrêtés pour être interrogés sur leurs liens supposés avec les rebelles. Jusqu’alors, l’armée n’avait jamais admis la moindre responsabilité dans la disparition de civils en détention. En inculpant ces sept soldats, l’armée tente de redorer son blason alors que la Birmanie, en pleine transition démocratique, s’ouvre à l’étranger.

Le Tatmadaw a gouverné la Birmanie pendant plus d’un demi-siècle. Une période marquée par des violations des droits humains, la torture et le recrutement d’enfants soldats. En 2011, l’armée avait cédé la direction du pays à un gouvernement quasi-civil, vaincu par la Ligue nationale pour la Démocratie aux élections législatives de novembre 2015. Engagée dans un processus de paix, Aung San Suu Kyi – désormais Premier ministre de facto – compte sur un rapprochement avec l’armée pour parvenir à ses fins, rappelle le Straits Times. Le Tatmadaw joue toujours un rôle-clé dans le pays : 25 % des sièges au Parlement lui sont réservés d’office et certains de ses membres occupent des postes d’importance au gouvernement.

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