Phnom Penh à travers les regards
Contexte
Au siècle dernier, on distinguait Phnom Penh parmi les destinations mystérieuses de cette Asie venimeuse, celle aux charmes entêtants où se mêlaient l’ivresse des sourires, le goût sucrée des peaux tatouées et le piment des cuisines. On sombrait dans des souvenirs troubles de pénombres rayées par les persiennes en bois, assoupies par le ventilo du plafond, draps collés et murs blancs, perditions alitées et dérives divines.
Le long de ces boulevards encombrés, bordés des immeubles blanchâtres à l’allure de paquebots, là où flotte encore le parfum des lupanars, la métropole s’est figée dans les sortilèges de son histoire.
L’absurde est moite et l’Histoire se fissure en sourires. Sans raison claire, un soir, après la guerre, les néons glauques éclairent la grimace des visages. La journée qui claque, ils sont assis et regardent le temps qui passe. Dans le dédale obscur des interstices urbains, la promiscuité enveloppante et odorante se niche dans les vestiges des douceurs coloniales d’antan, les ombres du passé se projettent dans les reflets impavides des regards. Ailleurs, le long des rues à la tranquillité provinciale, plaquées de silences et de lumières dorées, on croise des existences crispées par les langueurs locales.
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